Résumé :
« Extraits des reportages publiés dans les numéros du Gâtinais des 6, 13, 20 juillet et 10 août. Zones traitées : principalement Gien, Sully-sur-Loire, Gondreville, Pithiviers, puis Puiseaux, Montargis, Orléans. Il ne s’agit pas de généralités sur la guerre et l’époque mais de reportages de terrain sur les combats et les destructions, de nombreux de civils de la région sont nommément cités. »
Mon avis :
Ce petit livre traînait sur mon étagère depuis un sacré bout de temps. Je n’osais pas l’ouvrir, je n’osais pas le parcourir. Et pour cause : j’avais peur d’être bouleversée. Ce livret regroupe des extraits de journaux locaux qui nous racontent ce qui s’est passé dans les principales villes du Loiret au début de l’Occupation allemande. Étant originaire de ce département, j’y suis particulièrement attachée et connaître toutes les horreurs qui s’ étaient déroulées ne me tentait pas plus que ça… Mais j’ai enfin franchi le pas.
Le premier extrait du livret nous explique que l’un des journal local n’avait pas pu être publié pendant quelques jours à cause de l’arrivée des allemands et de la situation compliquée à laquelle devait faire face les habitants du Loiret. Une fois le calme (relativement) revenu, les journalistes avaient du récolter des informations pour faire un bref compte-rendu à la population. La première ville dont on parle est Gien. C’est exactement ce que je redoutais… Gien est la ville dans laquelle je suis née et je la connais plus ou moins sur le bout des doigts. Alors quand je lisais et que je voyais des noms de rue ou d’avenue ayant été détruites par des bombes, des incendies ou quand je lisais que des personnes avaient été retrouvées mortes à tel ou tel endroit, j’étais bouleversée. C’est difficile de se dire qu’à un endroit où l’on est passé des centaines de fois, des choses aussi horribles se sont produites. Je ne vois plus la ville de la même façon et je pense qu’à partir de maintenant, dès que je passerais dans ces rues je penserais aux événements qui s’y sont déroulés.
C’est des fenêtres du château que l’on se rend le mieux compte du cataclysme qui a frappé la ville. La Loire coule en bas, majestueuse; sous son flot, en séjour rapide, se devine déjà le banc de sable. Mais les yeux rechercheraient en vain une maison intacte et les quelques murs qui subsistent ont l’air de sentinelles fatiguées, prêtes à s’écrouler. Pauvre Gien, pauvre victime de la guerre !
En ce qui concerne les autres villes, comme Sully-sur-Loire ou Orléans par exemple, je les connais, mais pas autant que Gien. Par conséquent, quand il y avait des noms de rues ou de places, j’avais du mal à me repérer. Évidemment, les extraits sont tirés de journaux locaux, lus par des habitants de ces villes et c’est pourquoi il y a un tel niveau de détail. Mais il faut bien avouer que c’est un peu dur à suivre quand on ne connaît pas très bien la ville. En plus de ça, le journaliste situe parfois les événements au niveau de la maison de monsieur un tel ou madame un tel. Certes, les gens de l’époque comprenaient, mais un lecteur actuel se retrouve vite perdu. Je pense que ce serait vraiment bien si un spécialiste de l’histoire du département se penchait sur ce livre et y ajoutait ses connaissances pour que les lecteurs d’aujourd’hui puissent comprendre et situer tout ce qu’il lit. Le livre n’en gagnerait que plus d’intérêt !
J’ai également eu un peu de mal avec le style d’écriture. Je suis parfaitement consciente qu’il s’agissait du style journalistique de l’époque et que dans les années 40, tout le monde y était habitué. Mais personnellement, j’ai trouvé la plume très lourde et j’avais parfois besoin de relire des phrases pour les comprendre. Il fallait que je sois bien concentrée pendant cette lecture. Malheureusement avec le nombre de lectures requises pour mes cours de littérature ou de linguistique, j’avais envie de me détendre et je ne le pouvais pas vraiment avec ce livre.
Le malheur fortifie les âmes. Orléans restera fidèle à son passé et préparera l’avenir.
Difficile de faire des critiques sur un tel livret puisqu’il nous donne un témoignage unique sur le drame de l’Occupation dans le Loiret. Mais bon, j’ai toujours partagé un avis honnête sur le blog et puis mes critiques n’en sont pas vraiment, ce sont plutôt des petits détails qui m’ont empêché d’avoir un coup de coeur. Le livre en lui-même reste très instructif et je ne regrette vraiment pas de l’avoir lu. Je le conseille à tous ceux qui s’intéressent à l’Occupation et au département du Loiret. C’est captivant de voir comment l’arrivée des allemands a été perçue dans les petits villages. Les documentaires se concentrent d’habitude sur Paris ou autres grandes villes mais ils parlent rarement des zones rurales dans lesquelles l’Occupation a été tout aussi horrible qu’ailleurs.
Note : 19/20
PS : j’ai décidé de ne pas mettre des GIF animés dans cette chronique mais plutôt des photos de mon beau département. La première photo a été prise sur la place principale d’Orléans, la seconde représente le château de Sully et la dernière, le château et le vieux pont de Gien.
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