Demain il sera trop tard, Jean-Christophe Tixier

Par Casrolane

Avant de commencer, je voudrais remercier NetGalley et les éditions Rageot de m’avoir permis de lire ce livre.

Je remercie aussi Laure du blog Book Shaped Box d’avoir accepté une lecture commune sur ce livre. Bien que certains microbes ont écourté ce partage, j’espère remettre bientôt cette expérience sur le tapis

TitreDemain il sera trop tard 
AuteurJean-Christophe Tixier
ÉditionRageot Éditeur
Date de parution13 septembre 2017
Nombre de pages426 pages
GenreJeunesse
Où le trouverAmazon, Fnac, Club
SynopsisVirgil vit dans l’insouciance. Le Terme diagnostiqué à sa naissance fait de lui un 81 (il va vivre 81 ans). Mais un jour, une Brigade tente de l’arrêter. Il s’enfuit. Débute alors sa descente aux enfers.
Enna, elle, est Court Terme et vit dans le ghetto. Elle graffe sa révolte sur les murs des beaux quartiers. Quand son amie est tuée par un groupuscule proche du pouvoir, elle jure de la venger…
Traqué, Virgil rencontre une jeune geek, Lou, analyste de données, qui lutte clandestinement contre le système.
Lui, Enna, Lou et d’autres sont décidés à se battre contre cette société totalitaire qui les a condamnés et à vivre intensément chaque jour, chaque minute, chaque seconde, qui restent !

Mon avisMalgré le monde ainsi que le thème vraiment très intéressants, je n’ai pas accroché à ce roman. Après un fort engouement au début, j’ai ressenti un flou quant aux personnages ou même à l’intrigue.

– La structure –

Un peu comme dans Les thanatonautes de Bernard Werber, Jean-Christophe Tixier met en scène une police secrète qui parle de la situation d’un point de vue extérieur. Peu à peu, nous savons qui elle est ainsi que son but. Cette structure apporte une touche d’originalité  la banalité des chapitres qui se succèdent.

– Le style –

Jean-Christophe Tixier utilise de belles phrases assez fluides qui nous transmettent des émotions intenses mais aussi du vocabulaire familier utilisé sans trop de complications. Certes, cela rend le livre accessible à plus de monde. Cependant, j’aurais attendu un peu plus de littérarité.

– Les personnages –

Avant toute chose, je tiens à dire que les protagonistes sont nombreux. Beaucoup trop à mon goût. Contrairement à Le sel de nos larmes de Ruta Sepetys, oeuvre dans laquelle nous retrouvons une focalisation interne alternant entre 4 personnages qui parlent chacun à leur tour en « je », nous avons avec cette dystopie une focalisation interne aussi mais à la 3e personne du singulier. C’est pourquoi j’ai été un peu embrouillée. Vu le nombre de personnages, je ne savais souvent plus sur qui était la focalisation : c’était tellement fou que je confondais deux personnages (Lou et Enna face à Virgil) !

Quoi qu’il en soit, je pense que Virgil apporte quelque chose d’intéressant au récit. En effet, il découvre les dérives du système dans lequel il évolue et ne comprend rien, ayant toujours vécu dans celui-ci. Il apporte également quelque chose d’intéressant si on le correspond à Jolson. En effet, ils viennent tous les deux du même milieu et vivent tous deux la même expérience. Excluant certaines différences quant à leur passé, il est original de constater qu’ils ne réagissent pas du tout de la même manière au même évènement.

– L’ambiance –

Dès le début, on entre dans le côté « résistance » d’une dystopie, un peu à la « Divergente » ou « Hunger Games » (presque toutes les dystopies, en fait !), ce qui apporte un stress à l’ambiance. Mais nous avons aussi la lutte pour des causes justes, la liberté et le bonheur de vivre, ce qui l’est un peu moins.

– L’intrigue –

Au début, on a juste l’impression que c’est le récit d’un monde futuriste dans sa quotidienneté et que c’est comme un témoignage d’une vie sans réel bouleversement. L’intrigue se corse seulement quand les personnages se regroupent. Cependant, les rebondissements ainsi qu’une intrigue croustillante et originale manquent à l’appel.

– Les thèmes –

Demain, il sera trop tard est rangé dans la catégorie des dystopies, contraire d’utopies. Je pense que c’est toujours fascinant de voir comment le monde pourrait évoluer dans l’imagination des hommes. Mais plus que ça, j’ai repéré deux thèmes.

D’une part, ce qu’on fait de sa vie. Est-elle moins importante quand elle est courte ? Est-ce mieux de savoir à l’avance quand va-t-on mourir ?

D’autre part, le livre nous parle de ce que l’État détient ou peut détenir, à quel point celui-ci est capable de faire de nous des pantins.

De plus, au-delà de l’aspect dystopique, on retrouve un vrai message durant la réunion de la compagnie Demain : les mots plutôt que la violence. Croire en l’espoir plutôt que fournir la preuve qu’il faut éradiquer les violents justement parce qu’ils le sont.

– La fin –

Avant l’épilogue, on ne voit pas vraiment pourquoi ça se finit là. Après, la fin pourrait être logique mais la situation finale, la bataille entre l’État et les révolutionnaires, n’est pas évoquée. Même incluant l’épilogue, le récit s’arrête à la face équilibrante, ce qui m’a un peu perturbée.

Bref, vous l’aurez compris : il n’y a que le fait que c’est une dystopie qui m’ait réellement plu. J’aurais voulu plus de structure, moins de flou tant dans les personnages que dans l’intrigue. Une relecture s’impose-t-elle ? Ou le désamour pour ce livre est-il réel ? Je vous invite à le lire et me donner votre avis ! 

Carolane.