" Pour la première fois, je ne regardais pas la mer, je ne regardais pas vers l'horizon, je regardais cette femme qui s'en allait, cette femme qui me paraissait sortie tout droit d'un conte. Comme une pluie de grêlons en plein mois d'août, comme un arc-en-ciel ou une rivière dans un désert, je ne l'attendais pas, je ne l'attendais plus et pourtant, ce 10 août 1948, Miss Figaro était là. "
Le 10 août 1948, un paquebot s'amarre dans un petit village de Bretagne, délivrant son flot de passagers. À son bord, une femme mystérieuse appelée Miss Figaro.
C'est ainsi que la vie morne et ennuyeuse de Charlotte bascule à jamais. Du premier au dernier regard, cette rencontre est le point de départ d'une quête de liberté douce et impétueuse entre les deux femmes. Sur fond d'épuration d'après-guerre, ce récit est une histoire d'amour. Une histoire de souffrance. Une histoire de vengeance. Une toile abstraite, destructrice.
Un très court roman dans l'après-guerre
Regardez-moi cette magnifique couverture ! J'ai flashé dessus sincèrement et représente très bien l'esprit du livre.
Miss Figaro est un très court roman, 99 pages si on compte l'épilogue. En une heure et demie, il était donc lu. Il se lit vite et bien, même si la plume de l'auteure est hésitante, parfois beaucoup trop simple tandis qu'à d'autres moments elle en fait "trop". J'ai ressenti ce décalage à plusieurs reprises. Le contraste est surtout marqué quand l'amour et les sentiments sont évoqués donc on peut comprendre aisément le pourquoi du comment.
Nous faisons connaissance ici de Charlotte, jeune femme de vingt-cinq ans qui subit sa vie jusqu'à sa rencontre avec Miss Figaro. Leur relation va tout chambouler en elle et dans sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Deux femmes, en période d'après-guerre. L'une plus expérimentée que l'autre. L'une plus sûre d'elle, la deuxième plus dans la souffrance.
Il est difficile de vous résumer cette histoire, tant pour son contenu (et son final) que pour sa brièveté. Ce serait bête de trop vous en dévoiler... Mais je trouve que la quatrième de couverture fait très bien son travail.
Une lecture sombre mais pleine de sensibilité
Cet ouvrage a des allures de conte moderne, mais attention, un conte bien sombre et pas du tout fantastique. La morale est fort présente à la fin de l'histoire notamment.
Je me suis d'ailleurs demandé pourquoi l'auteure avait fait ce choix, celui du roman court, enfin on ne peut pas appeler ça roman, plus novella, grosse nouvelle. Avec cette intrigue, elle avait de quoi faire un vrai bon roman bien profond et fort en émotions. Et pourtant, elle a préféré aller à l'essentiel privant son lecteur d'une histoire approfondie. Je suppose que c'est justement à cause du pouvoir impactant de la nouvelle, elle provoque, elle choque avec la chute, en bref, on s'en souvient.
Pour ma part, cette histoire est bien trop sombre pour moi, il manque cette note d'espoir qui aurait pu me faire du bien, me rassurer. Mais non, l'auteure finalement reste réaliste, je rappelle que nous sommes à l'époque de l'intrigue dans les fins d'années 1940... et à ce moment-là, certains espoirs n'étaient pas permis.
J'ai aimé cette lecture, mais je pense que j'aurais plus aimé si le style avait été un peu plus retravaillé pour moins ressentir le fossé entre la narration et les dialogues simples et justement les passages où il est question d'amour. D'accord, l'amour c'est ce qu'il y a de plus fort, ce qui est le plus simple à faire ressentir aux lecteurs et à parler tout simplement, mais le lecteur a aussi besoin de ressentir le reste : la haine, la peur, et bien sûr, il aime aussi s'approprier les lieux et les personnages. Je pense que même avec ce format, il était possible d'allier les deux.
Une grosse nouvelle bien sympathique à lire pour son sujet, à éviter si vous êtes en période de déprime néanmoins.
Merci à l'auteure ainsi qu'aux éditions Amalthée pour l'envoi de ce service-presse.
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