Auteur : Stephen King
Editeur : Le livre de poche
Genre : Drame, horreur
Parution : 1986 (2017 pour la nouvelle édition)
Pages : 799
Tout avait commencé juste avant les vacances d’été quand le petit Browers avait gravé ses initiales au couteau sur le ventre de son copain Ben Hascom. Tout s’était terminé deux mois plus tard dans les égouts par la poursuite infernale d’une créature étrange, incarnation même du mal. Mais aujourd’hui tout recommence. Les enfants terrorisés sont devenus des adultes. Le présent retrouve le passé, le destin reprend ses droits, l’horreur ressurgit. Chacun retrouvera dans ce roman à la construction saisissante ses propres souvenirs, ses angoisses et ses terreurs d’enfant, la peur de grandir dans un monde de violence.
Que ce fut long ! C’est la première chose qui me vient en tête lorsque je repense à cette lecture. Honnêtement, j’ai bien cru que je n’en verrais jamais le bout, et pourtant il s’agit seulement d’un premier tome, la suite étant aussi épaisse !
Avec Ça, Stephen King a certainement écrit l’œuvre la plus dense et la plus complète de sa bibliographie, ça je ne le nie pas. Je n’ai jamais lu un roman aussi complet, qui prenne autant son temps pour installer le décors et les personnages. Effectivement, le lieu de l’histoire a la place la plus importante de tout le roman. Ce lieu, c’est Derry, une petite ville du Maine qui semble être oubliée du reste du monde. C’est à Derry que se passent depuis des siècles des évènements épouvantables, qui semblent pourtant être effacés des mémoires par la plupart des habitants.
remember me?Derry, c’est cette petite ville qui pue les égouts, le vice, le malaise, et qui est peuplée d’habitants tous plus ignobles les uns que les autres, à croire que tous les déchets de la terre ont décidé de se donner rendez-vous là. On retrouve des homophobes, des racistes, des pédophiles, des sadiques… Mais parmi tout ce beau monde, on va faire la connaissance du club des ratés, une bande d’enfants qui à l’inverse des autres habitants, vont être attachants et pleins de gentillesses, à se demander ce qu’ils font là. Ces enfants vont être amenés à devenir amis lorsque Ça, ce monstre au mille et un visage, va refaire son apparition afin de tuer tous les enfants de la ville. Notre club des ratés va donc se faire la promesse de s’en débarrasser, au péril de leur vie.
L’atmosphère de ce roman repose entièrement sur l’aspect nostalgique ressenti par ces enfants qui une fois adultes se retrouvent à Derry, et se remémorent leur jeunesse, que ce soit les pires moments de leur vie comme les meilleurs. On va comprendre l’importance de leur amitié qui est une des plus solides qui existent, mais aussi les évènements traumatisants auxquels ils ont du faire face. Si vous vous attendez à avoir du clown par ci et par là, je vous arrête tout de suite : le clown apparait très rarement. Effectivement, si au début du roman il fait son apparition, le clown est avant tout le Ça : une créature qui se nourrit des peurs des enfants et qui va prendre l’apparence de leur phobie. On le verra donc sous plusieurs formes, que ce soit le clown, une momie, un lépreux, un oiseau…
Si on médiatise surtout l’image du clown pour ce roman, sachez que ce n’est pas tout à fait exact et ne vous attendez donc pas à voir très souvent le fameux Grippe sous. C’est ce qui m’a un peu déçu je dois vous l’avouer ! Au final, l’horreur de ce roman vient de l’ambiance pesante et malsaine et non pas de la créature et de ses apparitions. Les passages « d’ horreur » sont d’ailleurs ceux qui m’ont le moins fait peur contrairement aux passages plus « réalistes » mettant en scène des adultes dérangés aux attentions plus que douteuses.
De même, la partie où l’on suit les protagonistes enfants est assez courte. On les suivra surtout adultes, et une énorme partie du roman est consacrée à la vie actuelle du club des ratés, chacun vivant à des endroits totalement différents. On suit leur vie de couple, leur vie professionnelle… Même si cela prend sens vers la fin du livre, il faut tout de même se farcir les 200 pages au début du roman avant d’entrer véritablement au cœur du sujet.
Bon il arrive quand le clown?C’est un roman pendant lequel je me suis énormément ennuyée. Stephen King s’attarde sur la vie de certains personnages dont on se fiche royalement… C’est sur que l’écrivain ne prend aucun raccourcis, mais que c’est long… Je me suis surprise par moment à lire en diagonale certains paragraphes, c’est pour vous dire ! C’est vraiment ce que je reproche principalement à ce roman, parce que sinon j’ai beaucoup aimé cette histoire de ville maudite, d’enfants tourmentés et d’adultes complètement tarés.
Stephen King a su véritablement créer un univers pesant et malsain qui prend aux tripes et arrivent à faire frissonner tant la ville de Derry nous répugne. Mais cela n’est pas suffisant pour rendre le livre addictif. J’avais beaucoup de mal à reprendre ma lecture une fois posée. Et lorsque je suis arrivée à la fin du livre, j’ai ressenti comme un soulagement. Pour le coup je ne sais pas vraiment si je lirais la suite. En tout cas pas tout de suite c’est sur !
C’est donc avec un avis mitigé que je ressors de cette lecture, même si je me rends compte que Ça reste tout de même un bon livre culte qui a su marquer de nombreuses générations, et qui n’en a pas fini. Il ne me reste plus qu’à aller voir la nouvelle adaptation, et peut être que j’aurais envie de retourner à nouveau à Derry et de lire la suite et fin de cette histoire.
7/10
Et vous, que pensez vous de Ça ?
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