Auteur : Christel Mouchard
Genre : Western, drame, jeunesse
Mai 1870. Le jeune Herman, âgé de 11 ans, est enlevé par des Apaches. Il est le " cadeau " d'un chef à sa femme qui ne peut pas avoir d'enfant. Il devient un véritable guerrier. A 20 ans, en pleine guerre des territoires contre les " Visages pâles ", Herman est reconnu par les soldats. Il servira d'intermédiaire entre les Indiens et les blancs d'Amérique [...].Je dois vous l'avouer, j'ai été très fortement attirée par la couverture. L'illustration de ce jeune indien aux yeux bleus m'a charmée et je me suis donc lancée dans ce roman jeunesse qui relate l'histoire vraie de Hermann Lehman, enfant blanc enlevé par des apaches alors qu'il avait 11 ans.
Le gros point fort de ce roman est donc qu'il est tiré d'une histoire vraie et qu'il permet d'en apprendre un peu plus sur une personnalité à la vie passionnante. Herman Lehman (1859-1932) a vraiment existé et a véritablement été enlevé par des indiens dans le but de devenir l'esclave de l'épouse du chef. Il va bien s'intégrer et faire ses preuves, à tel point que le chef de la tribu va en faire son fils adoptif. La grande majorité des évènements relatés dans ce roman ont vraiment eu lieu (l'autrice le précise à la fin du roman) ce qui rend l'histoire d'Herman encore plus extraordinaire.
9 ans après avoir vécu au sein de la tribu, Herman va finalement retrouver sa vraie famille, et servir d'intermédiaire entre les indiens parqués dans les réserves et les blancs. Mais le retour à la " civilisation " va être un véritable choc pour Herman qui a perdu toute trace de son identité d'américain blanc.
C'est un roman qui parle avant tout de l'identité et de la signification de " lien de sang ". C'est un récit très anthropologique qui remet en question cette notion de sang familial. La véritable famille d'Herman sera les apaches et son retour chez les " siens " va être difficile car pour lui sa véritable mère n'est pas sa mère biologique mais bien la mère adoptive. Nous suivons donc pendant tout le roman la construction d'une identité mais aussi sa déconstruction et j'ai trouvé le message assez profond même s'il est simplifié pour la jeunesse.
C'est donc un bon roman jeunesse que je conseille à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des amérindiens ! Le gros point négatif : j'aurais bien voulu que le roman fasse 100 pages de plus pour un approfondissement de l'histoire.