[chroniquedujeudi] #3 Que ta volonté soit faite – Maxime Chattam

Quoi??! Comment ?! On est en train de me dire que je n’ai JAMAIS chroniqué un livre de Maxime Chattam ici ? Mais… Mais, c’est scandaleux ! Bon, qu’à cela ne tienne ! Il faut y remédier… Mais la question était difficile : LEQUEL choisir étant donné que je les ai tous lus … Bon, je pense qu’au fur et à mesure j’en passerai quelques uns à la loupe. Mais cette fois-ci j’ai choisi celui qui, le plus récemment, m’avait marqué : Que ta volonté soit faite

[chroniquedujeudi] #3 Que ta volonté soit faite – Maxime Chattam

~ Première de couverture~

Chattam fait partie de ces auteurs où ce n’est pas la première de couverture qui me pousse à l’achat mais bien le nom de l’auteur. L’éditeur le met bien en évidence car je ne suis pas la seule à apprécier son talent. Un fond blanc, une grande écriture noir pour le nom de l’auteur, du rouge pour le titre… ça annonce la couleur non ? (c’est le cas de le dire).
Il s’agit d’une couverture intelligente, puisqu’en une seule illustration (le coquelicot et deux petites gouttes de sang), elle arrive à retranscrire l’âme du livre. Sans vous en dire plus, sachez que ce coquelicot représente à merveille notre personnage principal. Mais chut chut ! Regardez, lisez ! Vous comprendrez…

~L’histoire ~

L’histoire nous emmène à Carson Mills, petit bourgade du Midwest américain. Une petite campagne comme on en connait beaucoup avec ses champs interminables et ces gens qui se connaissent tous. On pourrait croire que cet endroit est paradisiaque, mais ça, c’est s’il n’y avait pas Jon Petersen.

Parce que le démon s’est infiltré au pays des anges, Petersen est probablement ce que l’humanité a fait de pire.  Il éveillera en vous la haine et le dégoût, mais a-t-il toujours été comme ça ? Chronique d’un monstre né…

~Mon avis~

  • Voyage dans cœur de la monstruosité humaine

Pas de doute, cette fois-ci Chattam fait fort. Il nous avait déjà habitué à l’exploration de l’âme humaine, mais ici il descend encore plus loin dans les ténèbres. Par une écriture très subtile, il arrive à nous faire décortiquer progressivement ce qui a amené Jon là où il en est. Il ne sera pas rare qu’à la lecture de ce roman vous sentiez un malaise, pire encore, du dégoût. Vous vous demanderez probablement comme on peut écrire/lire ce genre de livre. Mais au fond, Chattam ne fait que dépeindre ce que l’humain est capable de faire dans sa monstruosité… C’est peut être ça, finalement, qui met le plus mal à l’aise, savoir qu’on est loin d’un récit de science fiction. Itinéraire d’un psychopathe qui surpasse le meilleur des GPS …

  • Un style inhabituel pour l’auteur

Beaucoup de ses lecteurs vous diront que « Que ta volonté soit faite » change radicalement du style initiale de Chattam et qu’ils ont d’abord été désarçonné (et puis conquit) par ce livre. Même si je suis une grande lectrice, je n’ai pas eu ce sentiment, par son narrateur (anonyme jusqu’à la fin du roman), Chattam a su me plonger dans son intrigue dans la première ligne en installant une ambiance lourde et intrigante. Même si dans ce cas, on sait qui perpètre les crimes sur Carson Mills, on reste en suspend à chacune des actions de Petersen et on ne comprend vraiment qu’à la fin où Chattam voulait nous amener. Bref, encore un coup de maître.

  • Un roman noir qui nous fait sombrer lentement 

Tout au long du roman, on dégringole avec le personnage principal dans la violence. Lentement, on comprend ce qui l’amène à être comme ça. Alors que tout semble si beau et si parfait à Carson Mills, Chattam nous propose de faire un zoom, un très gros zoom sur un foyer où le mal habite et a toujours été là. Le monde n’est qu’apparence et lorsqu’on gratte un peu on découvre parfois la pourriture. On se sent coupable car on a l’impression de regarder dans un trou de serrure tout ce que Petersen fait sans vraiment pouvoir agir, pire, on en redemande, on veut comprendre pourquoi…

  • Conclusion générale

Pas de doute, ce livre est pour moi l’un des meilleurs que Chattam ait écrit. Un style prenant et angoissant, un personnage horriblement malsain, un univers rural comme je les aime et qui nous rappelle avec nostalgie les œuvres de Stephen King. Un véritable coup de cœur dès ma première lecture en janvier 2015.

Alors faite bien attention, car ce livre est évidemment réservé à un public averti, en l’ouvrant vous risquez de ne pas le refermer indemne. Mais pour les amateurs du genre Noir, foncez, c’est une pépite.

Note globale ♥ ♥ ♥ ♥