Je ne m'étais pas trompée quant à la densité et l'intensité de cette histoire puisque malgré ses 662 pages c'est un roman qui se dévore assez facilement. L’événement majeur d'où va découler toute l'intrigue se déroule dès les premières pages. L'auteure nous fait rentrer tout de suite dans le vif du sujet en nous faisant assister à une naissance tenue secrète. C'est dans la confidence la plus totale que naît la petite Hope, fruit d'une liaison illégitime entre une aristocrate Lady Anne et un capitaine d'armée Angus. Dès le départ on comprend que cet enfant est amené à connaitre un destin particulier puisque malgré son titre elle va devoir être cachée. Annoncée décédée à la naissance, elle va se retrouver en réalité placée dans une famille de paysan vivant près du château où elle est née qui n'est autre que la famille de la servante de sa mère Nell. Il est évidemment impossible de ne pas s'attacher à cette petite fille que l'on va voir grandir dans l'amour inconditionnel de sa famille adoptive mais qui malheureusement va vivre aussi dans la pauvreté. C'est un personnage fort, marquant parce qu'elle n'est pas comme toutes les filles de son âge. Elle est forte, courageuse, stoïque et déterminée, des qualités qu'elle a à mon sens acquis du fait de tous les malheurs qu'elle va connaitre durant sa jeunesse. J'ai été admirative de sa volonté, de sa capacité à ne jamais baisser les bras, de sa force tout simplement alors même qu'elle se retrouve entre deux familles et côtoie des individus parfois malveillants comme Albert le jardinier du château.J'ai tellement détesté ce personnage si noir, si sombre, à l'esprit si étroit. J'ai rarement vu un personnage aussi mauvais dans un roman contemporain. Il est très difficile d'ailleurs d'arriver à le cerner, à comprendre pourquoi il est doté de si mauvaises intentions même si l'on a quelques explications dans le roman. C'est un personnage abjecte mais qui apporte malgré tout du dynamisme au récit car il est responsable en partie de l'enfer que va vivre Hope qui malheureusement va se retrouver prise dans ses filets et qui ne va pas trouver de soutien auprès de Lady Anne qui ne sait évidemment pas qu'Hope est en réalité sa fille. C'est une femme de toute façon que j'ai trouvé très passive, très nonchalante, très lâche, très peureuse, très dépendante de son mari et surtout incroyablement malheureuse et cela se ressent tout au long du roman. Cependant malgré ses défaut, ses erreurs et son manque de courage parfois à dire les choses et à prendre des décisions je dois dire qu'elle a su me toucherSi vous aimez les sagas familiales à l'instar des romans de Lucinda Riley ou encore d'Amy Wane je vous le conseille. Lesley Pearse intègre dans son récit toutes sortes de thèmes et de réflexions intéressantes comme la différence qu'il peut y avoir entre liens du sang et liens du cœur, l'homosexualité ou encore la place de la femme au travail et plus particulièrement au front dans le milieu médical en plein XIXème siècle, les différences de milieux sociaux entre aristocrates et la domesticité et les liens qui les unis malgré tout, la recrudescence des maladies à cette époque, le sort des soldats et les conditions de vie dans les hôpitaux de fortune sur les champs de bataille. C'est un roman captivant dans lequel parfois on suffoque un peu de part les horreurs qui y sont dépeintes, qui souffre je trouve vers la fin de quelques longueurs liées à la monotonie du quotidien de Hope lorsqu'elle se retrouve à aider les soldats blessés, mais qui malgré tout reste fort en émotions.Pour conclure:Un roman tragique mais beau à la fois sur le destin de Hope une héroïne incroyablement forte qui se retrouve malgré elle entre deux familles que tout oppose mais qui vont être liées par la force des choses. Un récit captivant très dense puisqu'il qui se déroule sur plusieurs années, parfois difficile, mais où règne malgré tout jusqu'au bout l'espoir d'un futur meilleur.
Ma note: 17/20.