Chronique : Les Larmes noires sur la terre - Sandrine Collette (Denoel)

Par Frédéric Fontès 4decouv @Fredo_Fontes

Il est évident qu'avec ces Larmes noires sur la terre, Sandrine Collette s'affranchit distinctement du cadre du roman noir. Une métamorphose déjà latente dans ses précédents romans, faisant de ce dernier une véritable ouverture de chrysalide : Sandrine Collette y déploie ses ailes pour nous offrir une épopée humaniste très forte.
En tournant les pages de son livre, j'ai rapidement eu en tête ce groupe de femmes, The Vuvalini ou The Many Mothers, croisées dans le film Mad Max: Fury Road de George Miller : en situant son histoire dans le futur et en "anticipant" un peu plus sur la condition de la femme dans notre société, Sandrine Collette expose des destins d'un groupe de femmes dans un monde qui les a mis au ban de la société. Des femmes qui n'ont pas dit leur dernier mot et qui comptent bien s'en sortir.
À la fois différent et dans le parfait prolongement de ses autres livres, Sandrine Collette vise juste avec ce cinquième roman : en plein cœur.
Présentation de l'éditeur : Il a suffi d'une fois. Une seule mauvaise décision, partir, suivre un homme à Paris. Moe n'avait que vingt ans. Six ans après, hagarde, épuisée, avec pour unique trésor un nourrisson qui l'accroche à la vie, elle est amenée de force dans un centre d'accueil pour déshérités, surnommé "la Casse". La Casse, c'est une ville de miséreux logés dans des carcasses de voitures brisées et posées sur cales, des rues entières bordées d'automobiles embouties. Chaque épave est attribuée à une personne. Pour Moe, ce sera une 306 grise. Plus de sièges arrière, deux couvertures, et voilà leur logement, à elle et au petit. Un désespoir. Et puis, au milieu de l'effondrement de sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle, cinq femmes s'épaulent pour affronter ensemble la noirceur du quartier. Elles vont adopter Moe et son fils. Il y a là Ada, la vieille, puissante parce qu'elle sait les secrets des herbes, Jaja la guerrière, Poule la survivante, Marie-Thé la douce, et Nini, celle qui veut quand même être jolie et danser. Leur force, c'est leur cohésion, leur entraide, leur lucidité. Si une seule y croit encore, alors il leur reste à toutes une chance de s'en sortir. Mais à quel prix ?
Frédéric Fontès, 4decouv.com