Lettre à une petiote sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle de Fabrice Nicolino

Lettre à une petiote sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle de Fabrice NicolinoLe journaliste écologiste Fabrice Nicolino nous livre une fois de plus un essai brillant, décapant et percutant sur ce qui semble être son sujet de prédilection : la malbouffe et la puissance de l’industrie agro-alimentaire.

Vous allez me dire, pour peu qu’on s’intéresse au sujet, rien de neuf sous le soleil ! Et bien détrompez-vous. Quand bien même vous ne seriez pas séduits par ce ton mordant et ironique, cette construction digne d’un polar où faits historiques et personnages réels s’imbriquent pour former une redoutable intrigue, vous devrez bien reconnaître qu’on apprend toujours une ou deux choses nouvelles dans le catalogue des horreurs produites par ces gens sans scrupules sont l’unique but est de nous gaver de saloperies pour asseoir leur puissance.

Alors, entre deux anecdotes « savoureuses », comme la naissance du restauroute français et les balbutiements de la fabrication des premières conserves, je retiendrai 2 choses : la connaissance parfaite du journaliste des collusions, liens d’affaires et manoeuvres marketing qui conduisent des professionnels de la santé, pour certains scientifiques reconnus, à vanter les mérites de la malbouffe, et comment les industriels, avec la complicité des pouvoirs publics nous imposent et nous gavent de sucre et de sel, deux ingrédients ennemis de la santé et qui causent la mort des milliers de personnes par an. La consommation excessive de sucre et de sel est cependant jugée moins terrifiante ( j’entends comme cause de décès) que la consommation de tabac ou d’alcool. Et les sommes d’argent en jeu sont colossales. Après cette lecture, vous ne ferez plus vos courses de la même façon, c’est certain !

Pour une fois, Nicolino s’adresse clairement à une enfant. C’est donc reconnaître que tout sursaut est désormais illusoire pour nous et qu’il faut tout miser sur la jeune génération ? Peut-être. car, loin de vouloir ajouter une touche déprimante, force est de constater que manger local et bio, et retrouver le goût de faire la cuisine sont des modes d’actions qui certes, progressent, mais restent encore très, trop, marginaux pour espérer un changement notable dans la façon dont nous nous alimentons. Seul le mouvement vegan me parait prometteur, mais seul l’avenir dira si nous sommes sur la bonne voie…

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