On vit avec elle l’effervescence qui s’empare rapidement du magasin, jusqu’à ce son passé décide de la rattraper alors qu’elle vivait enfin son rêve, qu’elle avait rencontré un homme charmant en la personne du docteur David. Ella de son côté s’attache de plus en plus à Billy, mais elle sent qu’une catastrophe va arriver. Ce côté mystérieux, la magie et le passé que cache Fabia nous poussent à continuer même si comme je vous le disais j’ai ressenti quelques longueurs, il y a plusieurs rebondissements dans la vie des deux héroïnes qui m’ont permis d’apprécier quand même ma lecture. On comprend Ella qui est une adolescente en révolte contre sa mère, elle est gênée que sa mère ose porter des tenues voyantes, qu’elle dise tout haut ce qu’elle pense, même et surtout, devant Billy. C’est à ce dernier que je me suis le plus attachée, Billy ne vient pas d’une famille aisée, il est courageux, loyal et patient avec Ella. Il est toujours là pour elle, un précieux soutien à côté de Katrina et de sa mère jean Cushworth. Ces deux-là je les ai prises en grippe directement. On comprend aussi les raisons de Fabia, on apprend une partie de son passé grâce à ses souvenirs, aux lettres de Maddar — Bozorg. 2 femmes différentes, opposées, l’une rêveuse, l’autre organisée, l’une excentrique l’autre simple, parfois les rôles s’inversent et on se demande qui est la mère et qui est la fille, toutes deux issues d’une lignée de femmes fortes, mais cela on ne l’apprend vraiment qu’à la fin. L’épilogue est beau, fort et donne une admirable conclusion au récit. J’ai vu que c’était une saga, alors même si je ne le note qu’à 14/20 j’ai suffisamment d’éléments pour avoir envie de lire la suite des aventures de Fabia, Ella et la génération suivante.
Le thème du livre est bien loin des futilités de la mode : l’émigration, la méfiance des gens depuis les attentats de 2001. Ce n’est pas présent tout au long du livre, mais c’est ça qui relie les 2 femmes, déjà rejetées en tant qu’émigrée Italienne, mais si elles étaient d’un autre pays ? Comment les gens les considéreraient ?
L’auteure vous parle des conditions misérables de Calais, c’est un regret que j’ai, la fin du roman m’a beaucoup plus intéressée, j’aurais aimé que l’auteure le développe plus tôt.De la mode, de la magie, une relation mère-fille, une histoire de génération, d’un pays perdu, d’un passé qu’on s’efforce d’oublier.
Comme vous le voyez, j’ai aimé ce roman même si j’ai quelques regrets. Il m’a fait énormément penser au film « Chocolat » avec Juliette Binoche même si le magasin est différent.
Une robe couleur de vent de Sophie Nicholls - roman contemporain - 331 pages, 15,90€ - Édition Préludes, en librairie le 4 octobre 2017