Son dessin d'abord, à la fois " en rondeur ", vif et coloré.
Et bien sûr, les thèmes, messages et symboles qu'il aborde, imbrique, entremêle dans un univers merveilleux, fantastique, ambivalent et toujours lié à l'Histoire, à l'Humain, à la Nature.
Je vous ai fait une présentation ICI.
C'est en complétant notre petite collection cet été que nous avons découvert le film que je vous présente ici.
: Sorcellerie, Quête identitaire, Guerre, Apparence, Liberté, Nature, Famille, Entraide, Bien/Mal
Nous voilà transportés dans un pays où la guerre fait rage.
Dans une ville, une jeune chapelière, Sophie, fait la rencontre d'un jeune homme qui la libère de la drague appuyée de deux hommes. Lui-même cherche à fuir de bien étranges personnages, à la solde de la Sorcière des Landes.
Ce beau jeune homme est un sorcier qui se nomme Hauru et dont la réputation attire autant qu'elle repousse. On dit qu'" il mange le cœur des jeunes femmes "...
Et Sophie doit bien s'avouer que le sien est subjugué.
Mais l'innocente Sophie fait la connaissance de la Sorcière des Landes, jalouse, qui croit qu'elle est la nouvelle conquête d'Hauru. Elle lui jette alors un sort, la transformant en une très vielle femme, aux cheveux blancs et à la peau ridée.
Bien que pouvant parler, il lui est impossible de révéler à quiconque la malédiction dont elle est victime.
Honteuse, Sophie s'enfuit.
Elle fait la connaissance d'un épouvantail vivant à la tête de navet, ce qui lui vaudra d'être nommé ainsi.
Il lui indique un endroit où se reposer, car ces années subitement acquises pèsent leur poids et elle est très fatiguée.
Cet endroit se révèle être la demeure d'Hauru : un château ambulant et donc, magique.
A l'intérieur, un être qui le fait vivre et qui lui permet de se déplacer.
Un être lui-même enchaîné à Hauru par un sortilège et qui voit d'un coup celui de Sophie.
Il s'agit de Calcifer, démon de feu.
Avec Sophie, il conclue un marché. Si Sophie découvre ce qui le lie à Hauru, le délivrant ainsi, il pourra la libérer de sa malédiction.
C'est ainsi que Sophie s'installe au Château, se donnant comme mission de nettoyer cet antre extrêmement sale, dans lequel vit aussi le (très) jeune apprenti d'Hauru, Marko.
Mais bien sûr, le ménage est autant physique que métaphorique. Il ne lessive pas seulement les murs et les sols, il permet des révélations, fissure des certitudes, met à jour des doutes, libère, aussi et surtout, des secrets...
Comme dans tous les Miyazaki, la construction de l'identité est un thème fort et central.
Dans une atmosphère de guerre (un fait redondant chez le réalisateur), le combat, sans qu'il soit question de Bien ou de Mal, n'est pas que celui d'un pays, il est aussi celui des différents individus du film, et notamment des deux personnages principaux : Hauru et Sophie.
Mal dans leur peau, nostalgique de l'enfance pour le premier et mésestime d'elle-même pour la seconde, il leur faut se faire violence, s'affirmer, se dépasser.
Le film explore aussi les notions de l'apparence suivant le proverbe " l'habit ne fait pas le moine ", de l'amitié, de l'amour, de l'antimilitarisme, de la liberté (celle que l'on veut, celle que l'on a, celle qui nous fait peur), ce qu'il faut savoir laisser derrière soi.
Le Château ambulant nous a conquis, avec des moments forts, douloureux, joyeux et même drôles. Un film à voir et à revoir pour en saisir tous les détails.Le Château ambulant participe aussi à ce mouvement. Tous les engins volants ayant une prédilection pour Miyazaki, qu'ils soient réels ou farfelus.
Cet article participe au " Challenge Halloween 2017" de Lou & Hilde, dédié à la sorcellerie, et au RDV du jour : cinéma.
Pour aller encore plus loin dans l'analyse de ce film, et de beaucoup d'autres, ce site : films pour enfants. Une mine d'or !
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