J'allais dire que c'est violent, cet album, et puis bon, il s'agit de Spawn à la base, alors pouvait-il en être autrement? Enfin, une version médiévale de Spawn, qui vous le savez a été décliné sous différentes formes, la créature de Todd McFarlane étant un excellent moyen pour l'auteur de faire fructifier son inspiration des années 90. Ici nous sommes au XII° siècle, avec le Lord Ian Covenant. Un type bien, au service de la chrétienté, qui part répandre la bonne nouvelle aux infidèles en Terre Sainte. En gros il va trucider les armées de Saladin, ce qui était à l'époque la meilleure façon de répandre le verbe. Ils sont fous ces chrétiens. Mais dans le feu de l'action, il finit par succomber, non sans avoir passé par les armes des hordes d'ennemis, au point d'avoir le statut de boucher, lorsqu'il pense gagner le paradis, et se rend compte d'avoir été dupé. Le voici transformé en une créature au service de forces maléfiques, un Hellspawn, renvoyé sur Terre dans un monde qui a encore changé...en pire. En Angleterre, c'est son beau-frère qui fait des siennes. Le Baron Rivalen aurait du s'occuper de ses terres en son absence, faute de quoi il a instauré la terreur un peu partout, et fait couler le sang, tout en augmentant les impôts et en laissant les villageois dans la misère la plus noire. Et hors de question de se rebeller car à son service nous trouvons Guy DuBlanc, un chevalier à la gueule d'ange, mais qui se complaît dans la souffrance qu'il inflige aux autres. Forcément, le Hellspawn va se mêler de tout ceci, et ne fera pas dans la dentelle. A commencer par DuBlanc qui va en garder des séquelles, défiguré, au point de revêtir alors un masque, une cuirasse, le transformant en une bête cornue. Bigre alors.
Horreur à chaque page. Trucidations, assassinats, et hémoglobine. Bref Dark Ages ce n'est pas pour les petits enfants. On y trouve des scènes bien gores, des légendes contées qui glacent le sang, et toujours cette tradition du Hellspawn maudit, qui s'est fait rouler dans la farine, et se retrouve chassé et traqué par tous, tout en apportant la juste punition, le mal pour un bien. C'est Brian Holguin qui tente de dépeindre cet avatar moyenâgeux, mais le défaut principal de cet album, c'est qu'on ne s'attache guère à aucun personnage, qui sont très caricaturaux, et peu nuancés. Le dessin de Liam Sharp est torturé, encré de manière souvent grasse et bien appuyée, et donne de l'âme à des planches, des scènes, où en fait la seule intention des auteurs est d'en jeter à la figure, avec du sensationnel et du gore, donc. Bref, cette bonne vieille ère des comics, les années 90, où le scénario n'était pas toujours considéré comme la pierre angulaire sur laquelle bâtir un comic-book. Reste que Delcourt fait don aux fans de toutes les couvertures et de quelques crayonnés en n/b, et que l'objet est assez joli, une intégrale pas encore trop chère (moins de 28 euros), qui pourrait éveiller la curiosité de ceux qui ont gardé une place dans leur bédéthèque pour ce Spawn. Foncièrement une lecture assez dispensable.
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