Ce Nanar Wars dresse un inventaire (forcément non-exhaustif) de ces contrefaçons aussi kitchissimes que cultissimes. Au menu, une version turque de la guerre des étoiles tournées dans les faubourgs d’Izmir, une vision bollywoodienne de Zorro, un King Kong du Bangladesh, Tijuana Jones l’Indiana Jones mexicain, un Rambo indonésien ou encore les dents de la mer revisitées par les brésiliens ou le requin est remplacé par une morue géante (si, si, je vous jure !).
Le Zorro indien
Amateurs d’ovni cinématographiques, cette anthologie désopilante est faite pour vous. Les auteurs présentent chaque film par le menu, comparant l’original et sa copie avec un ton léger, drôle et en offrant un maximum d’informations. La réflexion est amusée mais jamais gratuitement moqueuse, Vincenot et Prelle préférant souligner l’inventivité et le côté iconoclaste parfaitement assumés par les réalisateurs. Difficile de faire la part des choses entre l’hommage appuyé à l’original, l’opportunisme à visée financière (certains de ces nanars ont attiré dans leurs pays des centaines de milliers de spectateurs) et une volonté réelle d’être dans le pastiche totalement décalé (clairement, ces remake illégaux ne sont pas tous drôles malgré eux).Betmen, le batman turc
Qu’en conclure en refermant cette mine d’informations aussi instructive que divertissante ? Que le plagiat « exotique » des blockbusters hollywoodiens, sous-genre cinématographique à part entière et symbole de la mondialisation culturelle, se révèle depuis les années 50 d’une richesse et d’une diversité sans limite.Nanar Wars : Quand les grands succès d’Hollywood se font plagier de Vincenot et Prelle. Wombat, 2017. 160 pages. 19,90 euros.
PS : pour ceux souhaitant savoir où dénicher ces perles, les auteurs donnent des pistes très concrètes en fin d’ouvrage (sans forcément être obligé de se fader une version de seconde main « sur une copie DVD tirée d’une vieille VHS provenant d’une unique diffusion TV, qu’un ami, d’ami, d’ami vous fait parvenir de l’autre bout du monde »).