Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)
1/ Qu'ai-je lu les semaines passées ?
ALBUMSMotordu timbré. PEF. Editions Gallimard Jeunesse, octobre 2016.
J'adore le Prince de Motordu et tous les jeux de mots, jeux de réflexion, multiples sens, homophones que PEF insufflent dans ses phrases.
Dans cette aventure, le chapeau-château du Prince n'est plus rose mais jaune. Son fils, Nid-de-Koala l'ayant repeint avec une peinture magique.
Magique car le Prince se retrouve tout petit, de la taille d'une figurine.
Mais comment y remédier, que faire? La famille réfléchit et décide de lui faire faire un voyage postal!
De quoi nous donner à réfléchir sur le courrier, ce qui le compose, les fractures malheureusement, mais surtout les cartes postales, les lettres écrites avec amitiés.
Gais ou tristes, ces messages tiennent dans des enveloppes de papier. Nous les ouvrons: c'est le message d'un être réduit à la dimension d'une surface légère comme l'âme. L'être ou lettre. Ouvrir la lettre d'un être cher nous le fait soudain apparaître parmi nous.De quoi nous donner envie de délaisser le clavier pour la plume!
Comme toi. Texte de Jean-Baptiste DEL AMO et illustrations de Pauline MARTIN. Editions Gallimard Jeunesse, septembre 2017.
C'est grâce à l'article de Sophie van Der Linden que j'ai découvert cet album et que je me suis dit " Il me/nous le faut!".
Son sujet: notre proximité avec les animaux pour repenser notre rapport aux vivant. Nous ne sommes pas si éloignés que cela, biologiquement ou émotionnellement. Mais ça, nous le savons déjà dans notre famille.
Entre l'animal (présenté d'abord sur la page de gauche) et l'humain, quelques mots pour comparaison, surtout juxtaposition, des dessins simples et éloquents qui décrivent l'amour, l'amitié, la famille, les goûts communs, les peurs partagées, les douleurs similaires.
Le choix des animaux et le texte qui leur est associé a con importance. Certes, on pense d'abord à la consommation alimentaire, mais il n'y a pas qu'elle. La domination de l'Homme sur l'animal revêt plusieurs formes.
Un élément de la 4e de couverture me fait tiquer: " A partager avec tous les petits". A mon sens, ce n'est pas tant avec les jeunes enfants qu'il faut le partager, mais bien avec les plus âgés, et les parents surtout. Les jeunes enfants ont une empathie innée et naturelle envers les animaux, et notamment les bébés. Et d'ailleurs, c'est bien parce que les efnants ne font pas (toujours) le lien entre l'animal et le contenu de leur assiette qu'ils les mangent (avec l'injonction parentale/du groupe/scolaire/sociétale). Leur dire que les animaux sont "comme nous" n'est pas tant une révélation qu'une confirmation.
J'en parlerai davantage dans un article dédié.
Sam & Watson préfèrent la paix! Texte de Ghislaine DULIER et illustrations de Bérengère DELAPORTE. Editions P'tit Glénat, mai 2017.
Voici le 6e tome de cette belle série, après Le temps qui passe, la colère, la confiance en soi, l'empathie et le courage, voici la paix.
Sam se demande pourquoi les hommes se battent, pourquoi ils cherchent à se dominer les uns les autres. Watson, son chat, lui explique alors qu'avant de vouloir et trouver la paix à l'extérieur de soi, il faut d'abord l'avoir en soi. Et il lui montre comment faire, lui raconte une histoire.
La pratique, Sam va pouvoir l'exercer juste après en calmant une dispute entre ses parents.
Comme dans les autres albums de la série, j'adore les illustrations, colorées, faits d'aquarelle, pleines de détails et de références qui vont au-delà des mots.
ROMAN JEUNESSEMotordu et le fantôme du chapeau. PEF. Gallimard Jeunesse, collection "folio cadet", mai 2015.
Je vous présente ce petit roman dans cet article.
2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?Aucune terre en sera mienne. Sylvie ANAHORY. Editions Cairn, novembre 2016.
Un homme se raconte. Un homme nous est raconté. Un homme est découvert: Francisco, appelé Paco.
Au fil de trois narrations, en "je", en "il", par ses mémoires parlées ou son journal dévoilé, Francisco se laisse découvrir par son petit-fils François. Il lui raconte son enfance la voie toute tracée qui lui était destinée dans les Ordres; 1936 en Espagne et Franco; les amis qui partent; la Guerre civile; la France...
Reçu lors de la dernière Masse Critique de Babelio, j'ai interrompu ma lecture du roman Les Bourgeois pour celle-ci et son sujet qui m'est si cher.
J'aime l'écriture, le mode choisi même s'il occasionne quelques répétitions.
Un autre point de vue, récit sur l'Exil.
Le sujet de ce roman, la famille (et le passage de ses générations et des transmissions) avec une mise en parallèle des conditions avant/maintenant, de l'Histoire, ne pouvait que me plaire.
L'écriture d'Alice Ferney, si douce, si sensible, si ciselée, me va droit au coeur. Chacune de ses phrases est un enchantement, même si ce qu'elle décrit est dur ou triste ou difficilement représentable.
Un exemple: " Ils deviendraient une source, ils écriraient une épopée de l'incarnation. Ils atteindraient un sommet formel de ce temps révolu où les naissances et les décès étaient plus nombreux qu'aujourd'hui, comme si la famille alors était une multiplication qui subit quelques soustractions. Ils seraient les représentants d'une époque et d'un milieu typiquement bourgeois, parisien, catholique, très "Action française" comme on le dit maintenant, avec la sévérité de ceux qui viennent après et n'ont guère de mérite, puisqu'ils savent où mènent certaines idées et que l'Histoire a jugé." (Page 53)
Au gré de plusieurs dates, qui ne suivent pas un ordre chronologique mais plutôt thématique ou émotionnel, elle nous immisce au coeur de la famille Bourgeois, au long de quatre générations, du milieu XIXe siècle à aujourd'hui, avec les tragédies que l'on connaît, les historiques, celles propres à tout le monde (la maladie, la mort), les bonheurs à la fois si fragiles et si forts, et les changements sociétaux (les congés payés, la robotisation, l'émancipation de la femme, la maternité).
Une famille de la droite traditionnelle, catholique, nombreuse, aisée, qui reste à la fois la même, riche de valeurs et de traditions transmises et dont, pourtant, les langues se délient. Est-ce la société d'aujourd'hui qui veut ça?
Toute cette intimité nous est racontée par une narratrice qui dit "je". Est-ce Alice Ferney elle-même, une descendante de la famille Bourgeois?
La discipline positive. En famille, à l'école, comment éduquer avec fermeté et bienveillance . Jane NELSEN. Adaptation de Béatrice SABATE. Editions Marabout Poche, septembre 2014La discipline positive, j'en avais déjà entendu parler, en applique certains aspects mais sans toujours y arriver. C'est que ce n'est pas toujours facile d'éduquer son/ses enfants dans ce monde en mutation, dont on nous rabâche qu'il a plus perdu que gagné, dans ce "c'était mieux avant" ambiant. Mais s'il y a des aspects négatifs, il y a forcément des aspects positifs, et qu'il nous faut faire ressortir pour nous-mêmes, pour nos enfants (élèves, etc.).
Samedi, j'ai assisté à un atelier, dirigé par deux membres de l'Association "Discipline Positive" (dont une ancienne représentante de parents d'élèves avec qui j'étais). C'était interactif, démonstratif, et cela m'a vraiment parlé. J'ai donc acheté cet ouvrage ainsi qu'un jeu de cartes pour mieux l'assimiler et la mettre en pratique.
3/ Que vais-je lire ensuite ?Megumi et le fantôme. Eric SENABRE. Editions Didier Jeunesse, collection "Mon Marque-page" septembre 2017.
Présentation de l'éditeur:Megumi n'a peur de rien. Surtout pas d'un fantôme irlandais qui hante la maison de ses ancêtres ! Saura-t-elle lever la malédiction qui pèse sur lui ? Une histoire pleine de rebondissements où l'on croise Yokaï et robots dans le Japon des années 80.
Megumi et le fantôme n'est pas une simple histoire de fantômes : c'est un
roman plein de rebondissements qui traite de l'héritage familial, d'identité,
d'injustice et d'amitié.
Le reste est à retrouver dans mon objectif de lecture du mois d'octobre - CLIC