-Les optimistes meurent en premier-
Ce livre-là, il était fait pour moi. C'était sûr et certain. Déjà, l'autrice, Susin Nielsen, est l'une de mes préférées en jeunesse/young adult (je ne peux que vous encourager à découvrir ses 3 autres titres présents sur la photo de dessus !) et ensuite, ce titre. Non, mais, ce titre ?! On ne va pas se mentir, je suis du genre pessimiste, ce qui me rend la vie pas toujours facile, à base de "de toute façon, j'ai pas de chance, ça ne se passe jamais comme il faut, et on va tous mourir dans une catastrophe catastrophique" (et souvent, j'ai raison d'ailleurs). Du coup, Les optimistes meurent en premier, ça me parle, voyez, coup de pied au fessier.
Par contre, poussons tout de suite un petit coup de gueule : qu'est-ce ce que c'est que ce nouveau format Mesdames et Messieurs des éditions Hélium ?! Le machin n'est plus du tout à la même taille que mes trois autres, ça me chagrine énormément. Non mais.
Le résumé meurt en second
Depuis la tragédie qui a anéanti sa famille, Pétula, seize ans, a développé de nombreuses phobies ; et prétend qu'une prudence et une hygiène extrêmes lui permettront de parer à la moindre catastrophe. Mais est-ce bien réaliste ? Au lycée, contrainte et forcée, elle fait partie d' un atelier d'art-thérapie. Les adolescents "à problèmes" qui y assistent se supportent tout juste : jusqu'à ce que Jacob, "l'homme bionique", fasse son apparition. Appareillé depuis qu' il a perdu son avant-bras, le jeune homme, grand cinéphile, est aussi moqueur qu'attentif aux autres. À ses côtés, Pétula se sent enfin revivre. Mais il se pourrait qu'il cache lui aussi un secret trop lourd à porter...
Sans réelle surprise, j'ai passé un excellent moment avec Pétula, adolescente traumatisée (et il y a de quoi !), bourrée de TOCs et de peurs plus ou moins irrationnelles, mais qui possède un humour certain, subtil et frais. Un jour, Pétula (décidément, je ne me ferais pas à son prénom par contre, je l'ai appelé Pétunia tout le long du livre #Dursley) rencontre Jacob, jeune homme secret, physiquement abîmé mais tout son contraire : OPTIMISTE. S'en suit alors une petite histoire d'amour, comme vous vous en doutez.
Mais attention, réfractaires à l'amour adolescent, ne fuyez pas ! Les optimistes meurent en premier n'est pas qu'une romance, une de ces bluettes caractéristiques du young adult. C'est bien plus que cela.
C'est l'histoire de plusieurs adolescents que la vie n'a pas épargnés, pour une raison ou pour une autre, et qui cherchent à s'en sortir. C'est l'histoire d' une famille, celle de Pétula, qui a bien du mal à rester uni après le drame qui les a touchés (drame que je ne vous spoilerais pas mais qui m'a complètement traumatisée, hein). C'est l'histoire de beaucoup trop de chats qui finissent par devenir acteurs et stars. C'est une histoire sur la culpabilité, sur le travail du deuil et sur la résilience.
C'est pas toujours très folichon, le sujet est dur, mais les traits d'humour, les personnages hauts en couleur et le style toujours aussi bon de Susin Nielsen font que je suis ressortie de ce roman avec la banane (mais toujours aussi pessimiste, ne changeons pas une équipe qui ne gagne pas, même si j'ai trouvé mon maître en rencontrant Pétula).
Pétula aurait pu être un personnage agaçant, directrice, moralisatrice, mais elle a été créée d'une telle façon qu'on ne peut s'empêcher d'éprouver un fort sentiment d'empathie à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. Tous les autres protagonistes sont du même acabit, la mère de Pétula si exubérante, son père, si renfermé, la prof d'art-thérapie, si peu compétente (ou pas), les autres membres du groupe, si atypiques, ils m'ont tous touchée d'une façon ou d'une autre.
Seul petit bémol puisqu'il faut bien en mettre un : on ne le rappellera jamais assez, la COMMUNICATION dans un couple, même quand on a 16 ans, c'est toujours utile. Enfin, je suis mauvaise, dans ce cas-là, ça sert vraiment l'histoire donc on va dire que ça passe.
Gros coup de cœur pour Les optimistes meurent en premier (théorie développée par Pétula, je vous laisse le plaisir de la découverte). Le récit est très jeunesse, mais très touchant (sans être tire-larmes) tout en apportant une véritable réflexion sur le deuil et les conséquences qu'il peut avoir. Je ne peux donc que vous le recommander avec force et vanter, à nouveau, le côté "trop bien mon dieu que c'est génial" de cette espèce de "nouvelle vague" dans le young adult contemporain. Et lisez les autres titres de Susin Nielsen, c'est un ordre ( oui mon capitaine), surtout Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère, qui est l'un des bouquins les plus drôles que j'ai jamais lus. Valentine Out.