Quelques infos sur le livre :
Extases – Tome 1
- Auteur : JeanLouis Tripp
- Serie : Extases
- Genres : BD
- Editeur : Casterman
- Collection : /
- Publication: 06/09/2017
- Edition: broché
- Pages : 272
- Prix : 22€
- Rating:
Résumé :
Et si le dernier continent à explorer était celui de l’intime ? Les relations amoureuses, les pratiques sexuelles, les émotions, les sensations, les sentiments, comme autant de territoires à arpenter et à cartographier… C’est le parti pris d’Extases, la série autobiographique de Jean-Louis Tripp. Du petit détail trivial au sublime, du physiologique au métaphysique, de la jalousie qui consume à l’échangisme joyeux, toutes les facettes qui façonnent la sexualité sont évoquées.
Avis de BimboStratus :
J’ai acheté cette bande-dessinée par hasard, sans connaître l’auteur, et je suis encore un poil mitigée par ma lecture.
JeanLouis Tripp, qui a beaucoup hésité à raconter cette histoire, nous parle de sa vie sexuelle et romantique, sans fard (si ce n’est sur ses compagnes/compagnons, pour les protéger). Il décrit ce qu’il pensait ou faisait mais il l’analyse aussi par rapport à ce qu’il est au moment de l’écriture et son évolution.
Le récit commence dès son enfance, ce qui permet au lecteur de rentrer doucement dans le sujet. Tout ce passage est touchant et intéressant, j’aime bien comprendre comment les gens pensent et là j’ai été servie. Les émois de prépubères et les expérimentations de l’adolescence, là encore un réel bon moment, parce qu’on sent toute l’innocence de l’auteur dans ses découvertes. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé qu’il nous décrive toutes les ambiguïtés de ses pensées, la culpabilité, la morale, l’envie de rébellion… c’est réellement plaisant de ne pas avoir un discours en noir et blanc mais en nuances de gris.
Mais – parce qu’il y a un mais – j’ai tiqué sur un certain nombre de propos de l’auteur. Je passe sur tout ce qu’il pensait quand il était jeune, parce que c’était gratiné mais il a l’air d’y avoir réfléchi depuis (même si du coup c’est assez cru et parfois un poil choquant). C’est juste qu’on le sent toujours un peu maladroit (il parle de femme clitoridienne, compare son livre au coming out d’une personne homosexuelle…), et j’ai pas réussi à me sortir de la tête « normal, c’est un homme blanc hétérosexuel » (en tout cas pour ce que j’en sais – désolée pour le spoil). C’est pas le pire d’entre-eux (d’ailleurs la pilosité féminine est librement représentée dans son livre, bon point), mais ça a quand même un peu parasité ma lecture, d’autant plus que j’ai peur, sachant maintenant qu’il est libertin, qu’il n’y ait pas de déconstruction sur la misogynie jeuniste dans son discours.
Je rajoute en passant qu’il n’y a pas un seul préservatif dans son bouquin : si c’est l’époque qui le voulait, ok, mais si c’est juste parce que « c’est chiant à dessiner » ou « c’est pas beau » ou autre excuse bidon, je trouve ça vachement moins bien d’un coup. Il aurait au moins fallu une note qui explique que de nos jours on ne peut pas s’en passer sans risquer sa santé.
J’ai trouvé la fin un peu bordélique, à partir de la fin de sa rencontre avec Florence Montreynaud. En fait il passe de sa vie quand il avait 20 ans à une discussion qui s’est tenue en 2014. C’est complètement pertinent (et bienvenu, vu le sujet), mais l’histoire ne reprend pas son cours ensuite, c’est moins autobiographique et plus introspectif, avec des anecdotes qui ne sont plus liées par une certaine chronologie.
Du coup la fin m’a un peu embêtée, surtout que je ne pensais pas qu’il faudrait attendre la suite (oui, je n’avais pas regardé la tranche…). De l’utilité de se renseigner avant de lire un livre…
En bref, j’ai quand même apprécié ma lecture. C’est une autobiographie sur un sujet particulier et le sujet m’intéresse. Je passe sur les défauts déjà évoqués, le texte et les dessins sont agréables, je lirai la suite (en ayant un peu peur de ce que je vais y trouver, j’avoue).
Extrait :