Auteur : Henry James
Editeur : Le livre de poche
Genre : Gothique, drame
Parution : 1898
Pages : 156
Existe-t-il plus grand plaisir que d’écouter des récits macabres, la veille de Noël, dans une vieille maison isolée ? Qu’il est diabolique le frisson qui glace alors les sangs… Qu’il est divin le cri des femmes épouvantées… Ce ne sont pourtant que des histoires… Tandis que celle-ci… Elle a été vécue… Par des enfants encore, deux petits orphelins, si admirablement gracieux, si serviables et si doux… Et leur gouvernante, une jeune fille des plus honnêtes. Ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont enduré et les circonstances extraordinaires des événements qui les ont… Mais non ! c’est trop horrible… Ça dépasse tout… en pure terreur ! Car le pire, c’est de savoir que, justement, on ne saura jamais tout..
Avec l’automne j’avais envie de lire des romans classiques d’horreur, et je me suis lancée dans Le Tour d’écrou après m’être souvenue que j’avais visionné il y a quelques années son adaptation cinématographique Les innocents (1961). J’avais beaucoup aimé ce film psychologique, et j’étais donc très curieuse de lire l’œuvre originale.
elle est pas flippante cette affiche?Le Tour d’écrou est une nouvelle qui est narrée par l’héroïne elle même, une jeune gouvernante venant pour la première fois s’occuper de deux charmants bambins, dans un magnifique manoir en plein milieu d’un gigantesque parc. L’opportunité est trop belle pour la gouvernante, et tout se passe pour le mieux si ce n’est l’étrange règle imposée par le maitre des lieux absent : ne jamais l’avertir ou lui demander de l’aide, même si quelque chose se passe mal. Encore plus étrange, l’ancienne gouvernante serait décédée mystérieusement, après avoir démissionné.
Les innocents (1961)C’est très difficile de parler de cette nouvelle tant j’ai été confuse par ma lecture. J’ai eu du mal à comprendre ce qui se passait. Il se trouve que la jeune gouvernante va se persuader toute seule que les deux enfants courent un grand danger à cause des fantômes de l’ancienne gouvernante et de l’ancien valet. Elle va tout faire pour les sauver, mais encore faut il savoir de quoi? Le fait que l’on ai l’unique point de vue de la gouvernante met sans arrêt le doute à ce qu’il se passe réellement. Pour ma part, je penche plutôt du côté qui dit que la gouvernante est tout simplement barge, voir même schizophrène, et s’invente toute une histoire ainsi qu’une menace inexistence sur les deux bambins.
Elle passe la majorité de la nouvelle à se persuader que si les enfants font des bêtises, c’est parce qu’ils sont pervertis par les âmes des anciens éducateurs. Alors que pour moi, si les enfant font des bêtises, c’est tout simplement parce que…. bah ce sont des enfants quoi ! Pour moi ces charmants bambins s’amusent juste à faire tourner en bourrique la jeune gouvernante tout simplement parce qu’ils s’ennuient et qu’ils ont bien compris qu’elle était très naïve…
Est-il si innocent que ça?Mais là est l’intérêt du roman : l’auteur joue sans arrêt avec l’ambiguïté de la situation. Par moment on croira dur comme fer à cette histoire de fantôme, tandis que de l’autre côté, on se dira que la gouvernante est tout simplement folle! Au final on ressort de cette lecture sans en savoir beaucoup plus et l’auteur nous laisse interpréter cette histoire comme on le veut.
Pour le coup je vous conseille vraiment de voir son adaptation Les innocents qui est très fidèle à la nouvelle mais avec ce côté flippant et morbide qu’il manque un peu trop au roman.
7/10
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