J'ai l'impression que cette semaine s'est passée dans un caisson, coupée du monde entier. Résultat c'matin quand je me suis levée, j'avais pas trop pigé qu'on était vendredi. Et que j'avais donc un billet à poster. #BOULET J'ai même réussi à communiquer par SMS avec une personne qui se révélait ne pas être la personne à qui je croyais parler. Demain c'est samedi non ? Tant mieux.
Et je rajouterai que j'ai lu The Girls en tandem avec Nova Baby. Yeah Baby ! (je devais la faire, je le devais !).
De quoi ça cause exactement
Dans les années 60, Evie Boyd est une ado californienne qui vit les moult remous de l'adolescence. Laissée de côté par ses parents en plein divorce, Evie s'emmerde, soyons honnête. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Suzanne, belle plante sauvage qui vit dans une sorte de groupe hippie un peu " perché ". Dirigé par le très charismatique Russel, la secte accueille à bras ouvert Evie qui est complètement éblouie et obnubilée par Suzanne, à tel point qu'elle ne se rend pas compte dans quoi elle vient de s'embarquer.
L'avis " mwé "
Et pouf. Voilà. Je sais pas si c'est moi, mais en ce moment j'ai l'impression de ne pas lire des choses qui me trifouillent les entrailles. Du coup je suis ressortie de toute cette histoire un peu perplexe en fait. C'est bien bête, j'avais entendu tant de bien sur ce livre que je m'en étais fait un peu toute une fête.
Le pire dans ce genre de situation c'est que je n'ai rien à reprocher au roman. C'est bien fait, c'est joliment écrit avec de bons moments bien bien glauques et poisseux, et le propos " l'adolescence ÇA CRAINT " est parfaitement rendu. Parce que c'est un peu ça, ce dont il s'agit (moi, pour une raison très obscure, j'étais persuadée que ça allait parler de Charles Manson et de sa secte. C'est un peu le cas, vous allez me dire, mais pas tout à fait) : une jeune fille qui ne sait pas trop comment se placer dans son monde, qui est une gêne bien ressentie pour ses parents, égoïstes et malheureux, et qui est une proie facile pour des gens mal-attentionnés. Je dois même dire que je me suis un peu reconnue en elle quand elle désire se fondre dans un modèle (ici la sauvage et bizarre Suzanne), en mode fan obsessionnelle. Se trouver de nouveaux repères, de nouvelles relations, vouloir absolument ne pas être considérée comme une enfant mais comme une adulte (même si les responsabilité et l'implication que cela demande sont trop lourdes à porter), c'est ce que représente l'adolescence et rien que pour ça Emma Cline a très bien transmis l'état d'esprit bordélique dans lequel on se trouve à cet âge-là.
Et pourtant.
Je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir écartée de l'action et des réels problèmes que l'on voit venir tout le long de l'histoire. La raison c'est que nous voyons ce que Evie voit. Et comme Evie est une jeune ado qui a tendance à se voiler la face sur beaucoup de points (notamment sur la secte) (quoique c'est assez intéressant comme point de vue : mettre en parallèle l'innocence d'Evie avec les événements glauques et autres rites qui se passent au ranch), j'ai eu plusieurs fois l'impression de ne pas être focalisée là où on devait l'être. Je n'ai pas bien compris non plus les passages se déroulant quelques années plus tard, lorsque Evie est adulte. C'est surtout que je n'ai pas compris l'adulte Evie alors que j'étais plutôt en phase avec l'adolescente. A-t-elle des regrets de son ancienne vie ? Culpabilise-t-elle de ne pas avoir été " là " ? Que de questions... (dont je viens de trouver les réponses en relisant l'avis " coup de coeur " du Brocoli) (donc c'est confirmé, je suis passée à côté du bouquin).
En trois mots (à une vache près)
- Belle écriture qui exploite parfaitement le thème de l'adolescence
- Un " mwé " que je m'explique pourtant pas (ou du moins, mal)
Voilà c'était l'avis Miminesque dans le coltard. On est vendredi soir, c'est donc le week-end et il doit même me rester un fond de Martini blanc dans le fond d'un placard.