C'est lundi, que lisez-vous? #169

Par Vivrelivre @blandinelanza

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu les semaines passées ?

ROMAN JEUNESSE

Les contes de Beedle Le Barde. J.K. ROWLING. Editions Gallimard Jeunesse, collection "Folio junior", avril 2016.

Article à paraître aussi ce jour - CLIC

ROMAN

Aucune terre en sera mienne. Sylvie ANAHORY. Editions Cairn, novembre 2016.

Un récit sensible qui mêle fiction et faits réels pour nous conter l'enfance, l'adolescence puis les engagements d'un jeune homme emporté dans la guerre civile espagnole: entre souvenirs, transmissions et Histoire.

Plus de détails, bientôt!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Megumi et le fantôme. Eric SENABRE. Editions Didier Jeunesse, collection "Mon Marque-page" septembre 2017.

1985.

C'est lors d'un voyage avec ses parents en Irlande que Megumi apprend qu'elle a de lointains ascendants irlandais du côté maternel. Mais quelle déception, lorsqu'elle voit que la maison est en ruines... jusqu'à ce qu'elle apprenne par le fils de la logeuse du Bed and Breakfast qu'elle est hantée! Vraiment?! Megumi décide de s'y rendre et y rencontre vraiment un fantôme!

Courageuse ou résignée, Megumi surmonte sa peur et devient amie avec celui-ci. Il est l'esprit d'Horatio, son lointain ancêtre.

Dégourdie, elle arrive à le faire sortir de sa demeure malgré la malédiction qui pèse sur lui et à l'emmener chez elle au Japon, où a jadis vécu le fils d'Horatio, Patrick. Tous deux font la connaissance d'une yôkai dans un parc, mènent l'enquête sur une certaine Cathy...

J'aime beaucoup ce roman qui mêle faits réels (secondaires) à cette histoire fantastique pour mieux nous parler de famille, de transmissions, d'amitiés, du Japon, des traditions et des moeurs.

16 nuances de première fois. Collectif d'auteurs sous la direction de Séverine VIDAL. Editions Eyrolles, septembre 2017.

Un ensemble de nouvelles dès 15 ans que je lis doucement, texte par texte.

Chaque auteur aborde la "première fois" de son personnage (féminin ou masculin - étrangement, je n'ai pensé qu'à des filles) au-travers de différents narrations (en "je", en "il/elle", avec les yeux d'un(e) autre, par sms...)

De ces histoires, se dégagent plusieurs sentiments: c'est beau ou triste ou doux ou dommage...

Le sujet de ce roman, la famille (et le passage de ses générations et des transmissions) avec une mise en parallèle des conditions avant/maintenant, de l'Histoire, ne pouvait que me plaire.

L'écriture d'Alice Ferney, si douce, si sensible, si ciselée, me va droit au coeur. Chacune de ses phrases est un enchantement, même si ce qu'elle décrit est dur ou triste ou difficilement représentable.

Un exemple: " Ils deviendraient une source, ils écriraient une épopée de l'incarnation. Ils atteindraient un sommet formel de ce temps révolu où les naissances et les décès étaient plus nombreux qu'aujourd'hui, comme si la famille alors était une multiplication qui subit quelques soustractions. Ils seraient les représentants d'une époque et d'un milieu typiquement bourgeois, parisien, catholique, très "Action française" comme on le dit maintenant, avec la sévérité de ceux qui viennent après et n'ont guère de mérite, puisqu'ils savent où mènent certaines idées et que l'Histoire a jugé." (Page 53)

Au gré de plusieurs dates, qui ne suivent pas un ordre chronologique mais plutôt thématique ou émotionnel, elle nous immisce au coeur de la famille Bourgeois, au long de quatre générations, du milieu XIXe siècle à aujourd'hui, avec les tragédies que l'on connaît, les historiques, celles propres à tout le monde (la maladie, la mort), les bonheurs à la fois si fragiles et si forts, et les changements sociétaux (les congés payés, la robotisation, l'émancipation de la femme, la maternité).

Une famille de la droite traditionnelle, catholique, nombreuse, aisée, qui reste à la fois la même, riche de valeurs et de traditions transmises et dont, pourtant, les langues se délient. Est-ce la société d'aujourd'hui qui veut ça?

Toute cette intimité nous est racontée par une narratrice qui dit "je". Est-ce Alice Ferney elle-même, une descendante de la famille Bourgeois?