Tortues à l’infini • John Green : le roman de l’automne qu’on attendait tous !

Par Marine @blueM1991

Titre : Tortues à l’infini
Auteur : John Green
Editeur : Gallimard
Parution : 2017
Nombre de pages : 340
Genre : Young-Adult

CHRONIQUE #334

Octobre 2017

Aza Holmes, 16 ans, a tout pour être aimée et avoir un bel avenir, mais elle a grandi avec une pathologie psychique. Qui est-elle, où est-elle, lorsque la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles s’empare d’elle ? Vous aimerez Aza, qui raconte sa propre histoire, vous aimerez sa meilleure amie Daisy la tornade, et son peut-être amoureux Davis, fils d’un milliardaire mystérieusement disparu. Un trio improbable qui va mener l’enquête, et trouver en chemin d’autres mystères et d’autres vérités…

Vous n’aurez pas de mal à vous imaginer une jeune femme de 26 ans pressée de découvrir le nouveau John Green se rendre à sa FNAC locale le jour même de sa sortie. Pas de chance, la FNAC avait un train de retard et la jeune fille a du se rendre le lendemain dans une autre libraire (parce qu’elle boudait la FNAC de ne pas l’avoir sorti le jour « J », vous la comprenez bien sûr) pour se procurer le trésor tant attendu.

Bref, il y a un nouveau John Green en librairie et je me suis empressée de le découvrir. Bah oui, quand on suit l’auteur sur Instagram et Gallimard jeunesse sur Facebook, on est un brin matraqué par la sortie imminente d’un ouvrage phénomène comme celui-ci. Je ne pouvais donc pas le louper.

Ni une, ni deux, me voilà plonger dans une histoire de tortues. Des tortues qui apparemment descendent à l’infini. J’avoue avoir été surprise de ne pas découvrir l’histoire d’une vieille tortue descendant le courant est-australien pour aider un poisson à retrouver son fils mais bon, je m’y suis vite faite.

Non, dans cette histoire-ci, on ne retrouve ni tortue (enfin presque pas) ni jeune atteint d’un cancer ni d’adolescente prête à dire au revoir au monde. Mais on n’est pas loin. Car ce roman comme le dit la presse est le livre le plus personnel de John Green. Celui qu’il voulait écrire depuis des années et celui qui a pris des années à arriver à la version finale que nous pouvons enfin tenir entre nos mains.

La spécificité de ce récit-ci c’est qu’il entre les pieds joints dans un cercle infernal, celui de la maladie mentale. Ce genre de maladie qui passe inaperçu pour les personnes qui n’ont aucune idée que cela puisse exister mais qui est à peu près tout ce à quoi les gens qui en souffrent pense à longueur de journée.

Enfin, j’exagère, le livre ne parle pas que de maladie mentale, il y a aussi une intrigue (un milliardaire disparu) et une amitié profonde entre deux filles qui se connaissent depuis toujours ainsi qu’un garçon (qui se trouve être le fils du milliardaire) qui ne vit pas ses plus beaux jours. Aza, Daizy et Davis, comme ça vous connaissez leur prénom.

Mais je n’ai pas envie de vous parler de l’histoire en elle-même. Vous n’avez qu’à la lire (et je sais que beaucoup d’entre vous le feront). Non, j’ai envie de vous parler de l’atmosphère de ce roman et du courage qu’il a fallu à l’auteur pour mettre par écrit ces sentiments et émotions profondes. Car pour écrire de telle chose, il faut l’avoir vécu. Ça ne s’invente pas. Je n’ai pas personnellement investigué sur le net pour savoir si John Green a vécu une expérience de ce genre dans le passé (ou vit peut-être encore avec) ou s’il s’agit juste des pensées de quelqu’un qu’il connaît (ou a connu) mais cela doit bien venir de quelque part. Car c’est tellement profond et authentique qu’on ne peut que tomber dedans. Dans cette ronde infernale. Et on ressent vraiment, pendant quelques infimes secondes, ce que ressent cette jeune Aza. Ce qu’elle pourrait ressentir du moins. Car je ne pense pas que quelqu’un n’ayant jamais vécu cette situation puisse s’autoriser de dire « je sais ce que tu ressens ». Personne ne peut se mettre à la place des individus qui souffrent d’une maladie de ce type. Attention, je ne veux pas vous dégoûter et vous dire que ce livre est triste et misérable. Non. C’est loin d’être le cas.

Tout comme c’est le cas pour tous les romans de John Green, Tortues à l’infini propose une histoire simple et « de tous les jours » sur la surface, mais grâce à ses personnages bouleversants et à son authenticité, il fait passer bien plus d’émotions qu’on ne pourrait jamais l’imaginer. J’ai eu mon ventre qui s’est noué lorsque j’ai lu l’engueulade entre Aza et Daisy. Lorsqu’on est vraiment entrer dans le cœur du sujet. Et ressentir quelque chose d’aussi profond en lisant simplement du texte noir sur une feuille blanche, c’est la preuve qu’on est en présence d’un très grand auteur.

Alors voilà, ce n’est pas l’intrigue du siècle mais c’est beau. Et c’est dur. C’est vrai et c’est touchant. C’est poignant et profond. C’est drôle et mignon. C’est du John Green.


Lecture approuvée par #atouchofbluemarine

et KILI KOBALT, le koala qui lit !

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