Années 1940. Barnabas, sa femme Eskra et leur fils Billy sont revenus en Irlande, sur la terre de leurs ancêtres, après avoir travaillé dur à New York.
Avec l’argent gagné, ils ont acheté terres et bêtes et ne ménagent pas leurs efforts pour faire fructifier leurs biens.
Jusqu’au jour où l’étable prend feu. Tout le troupeau est décimé, Barnabas manque de mourir et son employé décède dans l’incendie. Barnabas, trop sûr de lui, avait résilié son assurance. Après un long moment de découragement et des tensions dans le couple, l’agriculteur entreprend de rebâtir le bâtiment. Mais il est seul contre ses voisins qui n’ont pas accepté son retour ni la mort d’un des leurs, et se détournent de lui, refusant leur aide.
Eskra de son côté, ne comprend pas l’obstination de son mari et l’homme dur et intransigeant qu’il est devenu, notamment à l’égard de Billy, en pleine adolescence rageuse, qui part de plus en plus souvent traîner dehors. Elle tient à bout de bras la famille, prête pourtant à imploser.
Jusqu’au jour où, après la mort de leur chien, puis celle des abeilles, elle s’en prend à la veuve de leur employé, perdant la face vis-à-vis de la communauté. Elle fuit alors la maison et le pays, c’est le début de la fin…
C’est un roman à la tristesse contenue qui parle du délitement d’une vie soumises aux aléas. Il évoque l’Irlande sous son jour le plus sombre, celui de terres et de familles misérables, qui s’accrochent tant bien que mal à leurs habitudes, leurs traditions, qui refusent toute évolution et nouveauté.
J’ai aimé l’écriture qui sait si bien transcrire les sentiments, les émotions, et toutes les facettes de personnages complexes.
Paul Lynch né en 1977 à Limerick, est un écrivain irlandais.
La neige noire, son premier roman, a été éditée par Albin Michel en août 2015 (20€).
Morceaux choisis :
« La mort est une présence invisible autour de nous. Nous la traversons simplement. Nul ne sait à quel point il peut en être proche. »
« Le problème avec vous tous, c’est que vous accordez trop de place aux souvenirs. Vous vivez uniquement dans le passé. C’est la règle, par ici. Vous vivez en compagnie des fantômes, en vous apitoyant sur votre sort. Le regard constamment tourné en arrière. Incapables d’envisager l’avenir, de faire progresser ce pays. »
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Classé dans:Romans adultes Tagged: Albin Michel, Littérature irlandaise