Une grande vogue éditoriale accompagne aujourd'hui le succès public de la Fantasy, dans ses expressions littéraires et cinématographiques aussi bien que dans le domaine du jeu. Sans doute est-il temps, non plus de décrire, mais bien d'interroger ce genre qui constitue un phénomène de société.L'objectif de ces 50 questions est de cerner les ressorts de cet engouement, en multipliant les angles d'approche pour dépasser les idées reçues : qu'est-ce que la Fantasy ? Est-ce vraiment un genre anglophone ? Comment s'est-elle renouvelée au cours de son histoire ? Tolkien est-il indépassable ? Pourquoi nous parle-t-elle à ce point aujourd'hui ?
Pourquoi ce livre ? Entrant dans un Master pro sur les métiers du livre, il m’est demandé de rendre un court mémoire de dix pages portant sur un sujet de mon choix, néanmoins en rapport avec la littérature (normal, me direz-vous). Je me suis très vite dirigée vers la Fantasy, sachant pertinemment que ma passion envers ce genre et les différentes réflexions qui en ressortiront me seront profitables pour mon objectif professionnel.
En toute sincérité, je craignais fortement de m’ennuyer en découvrant cet essai. Certes, le sujet m’intéressait énormément, il me permettrait d’en apprendre plus sur le genre qui me plaît tant, m’apportant de nouvelles connaissances, une nouvelle culture, une nouvelle envie de découvrir des auteurs sacrés. Ca n’a pas manqué. C’est étrange de se dire que c’est un essai, un format que je ne lis pour ainsi dire jamais, qui m’a remis dans le bain de la lecture, activité délaissée depuis plusieurs mois.
Le plus étonnant fut de découvrir une auteure tout aussi – voire plus – passionnée que moi encore. Que ce soit un essai ou un livre critique, ça devient très vite barbant à lire. Les universitaires emploient des termes compris que par eux-mêmes et un cercle réduit d’intellects, et les pauvres étudiants sont là à utiliser un dictionnaire à chaque page. Ici, ce fut d’une simplicité et d’une limpidité exemplaire, ce qui a permis de rendre cette lecture plus incroyable.Anne Besson est une véritable passionnée, cela se sent lorsqu’elle glisse quelques adjectifs qualifiant son intérêt pour tel ou tel auteur. On devine lesquels elle préfère, sans détecter ceux qui la repoussent. Sans peut-être s’en rendre compte, elle donne envie de découvrir des auteurs, la plupart connus, d’autres plus discrets.
J’ai beaucoup évoqué la forme, venons-en un peu au contenu pour que vous vous fassiez une idée de ce que l’on peut lire dans ce genre d’ouvrages.
En un nombre restreint de pages, Anne Besson va s’employer à définir la Fantasy. Qui furent les précurseurs de ce genre ? Est-ce véritablement Tolkien et sa cosmogonie de la Terre du Milieu ou y’a-t-il eu quelques essais auparavant ? Quelles sont les inspirations du genre ? Comment véritablement le définir ? Quels sont aujourd’hui les dérivés ? Pourquoi ce genre gagne-t-il en lectorat ? Quelles adaptations en tirer ? Ce n’est pas moins de cinquante questions que posera Anne Besson, dans le but d’orienter notre réflexion par quelques idées sans toutefois apporter une réponse claire, car la Fantasy, comme probablement les autres genres, est un mouvement en perpétuelle évolution, bien que certains détails reviennent immanquablement dans les œuvres publiées en son domaine.
La plume est étonnamment accessible. J’avais peur d’être ferrée dans un style universitaire, mais cet ouvrage se destine véritablement au plus grand nombre. Le but étant de désacraliser un genre en expliquant ses enjeux, il était certain qu’il valait mieux que ce soit facile à comprendre. Pari tenu.
Il m’est difficile de noter ce livre car je ne suis pas une grande lectrice d’essais. Néanmoins je considère qu’il a parfaitement rempli son objectif en permettant une approche différente du genre, révélant au jour certaines choses qui ne sautent pas forcément aux yeux lorsque on découvre un roman du genre. Bref, rien ne sert d’épiloguer davantage, je vous conseille simplement cet ouvrage si les origines et les conséquences de la Fantasy vous intéressent en détails.
15/20