Depuis des années, Sophie sait qu’elle n’est pas comme tout le monde. Elle se sent à part à l’école, où elle n’a pas besoin d’écouter les cours pour comprendre. La raison ? Elle est dotée d’une mémoire photographique… Mais ce n’est pas tout : ce qu’elle n’a jamais révélé à personne, c’est qu’elle entend penser les autres comme s’ils lui parlaient à voix haute. Un casque vissé sur la tête pour empêcher ce bruit de fond permanent de la rendre folle, elle se promène un matin avec sa classe au musée d’Histoire naturelle quand un étrange garçon l’aborde. Dès cet instant, la vie qu’elle connaissait est terminée : elle n’est pas humaine et doit abandonner son existence entière pour rejoindre un autre univers, qu’elle a quitté douze ans plus tôt. L’y attendent une pléiade de nouveaux condisciples, amis et ennemis, et une question obsédante : qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-on cachée dans le monde des humains ? Pourquoi n’a-t-elle que des souvenirs partiels de son passé ? Un premier roman baigné de magie, dont la fantaisie et le sens du suspense font des miracles, et où éclate le talent indéniable de Shannon Messenger. Un nom à retenir !
Pourquoi ce livre ? J’ai cédé à l’ampleur du phénomène qui gagnait la blogosphère, il faut le dire. Si la couverture du premier tome m’avait tapé dans l’œil dès sa sortie, mon envie de découvrir l’univers croissait au fur et à mesure que je découvrais les avis des différents tomes, décrits comme meilleurs à chaque fois (je l’espère, vous allez pourquoi ensuite…). Alors quand Ichmagbücher du blog … m’a proposé une LC sur ce tome, je n’ai pas résisté !
Pour une première découverte, je suis franchement déçue. Les gens ont beaucoup comparé cette saga à Harry Potter et si je suis d’accord dans le fond, la forme en est véritablement toute autre.
On découvre donc le personnage de Sophie, jeune fille aux portes de l’adolescence. Alors qu’elle visite un musée, elle va présenter un handicap qui la suit depuis ses cinq ans : elle entend les pensées des autres personnes, au point d’en avoir des migraines. Et c’est au cours de cette même visite que sa vie va basculer. Elle fera la rencontre d’un jeune homme à l’apparence et aux propos étranges. Il finira par lui révéler l’existence d’un tout autre univers, parallèle à celui de Sophie. Jusque-là, pas trop de problème. Un certain rythme se dégage de ces premiers chapitres, beaucoup de questions se soulèvent si bien qu’on veut rapidement en savoir plus. Le lecteur va ainsi être invité à découvrir le royaume d’une autre race, les Elfes, en même temps que Sophie. Et c’est là que j’ai déchanté. Shannon Messenger a réinventé entièrement les caractéristiques de la mythologie elfique, les présentant sous un jour nouveau : des usagers de la technologie. Loin, bien loin de la race proche de la Nature dépeinte par Tolkien. Je n’apprécie pas être une puriste et m’attacher aux « stéréotypes » du genre, mais la vision de Shannon Messenger ne me convenait pas à un point où j’ai commencé par rejeter le livre, avant de lui relaisser une chance. La suite fut toute aussi difficile à explorer. Si on en découvre plus sur l’univers de la race, l’auteure ne pose les bases d’aucune intrigue ou presque, si ce n’est les rattrapages de Sophie pour appréhender correctement ce nouveau monde, qui est en réalité le sien. C’est là qu’on découvre des similitudes avec Harry Potter, puisque lui aussi a vécu à l’écart de la société à laquelle il appartient. L’école prime avant tout donc, mais avec beaucoup de magie en moins. Si les pages défilent vite, ce n’est pas grâce à l’action. Celle-ci apparaît seulement vers un gros 85% du livre et ne s’étend que sur une cinquantaine de pages, se terminant sur une note trop abrupte. Sophie est encore vierge de pas mal de connaissances pour s’en sortir seule, et pourtant elle y arrivera sans trop de dommages. Exaspérant, pas cohérent avec ce qui a précédé. Cette fin ne me convient tout simplement pas. Autant dire que si je me plonge dans la suite, c’est bien parce que j’ai entendu dire que c’est de mieux en mieux (d’un autre côté, y’a plutôt intérêt parce que je ne vois pas comment on peut faire pire…).
J’aimerais dire que les héros sont attachants, qu’on se prend de sympathie pour eux et que j’ai pour ma part hâte de les retrouver mais c’est bien loin de tous les concerner, malheureusement. Sophie est une héroïne exécrable… Je conçois qu’elle soit partiellement ou totalement déracinée, qu’elle ne parvienne pas – dans un premier temps – à s’adapter à ce nouvel environnement. Or au bout de six mois (et quelques ellipses), on aimerait qu’elle aille de l’avant et, surtout, qu’elle arrête de jouer à la niaise. Le nombre de fois que j’avais envie de la secouer par quelques baffes bien senties ! Bref, je fus profondément agacée par son comportement jusqu’à la fin du livre, ce qui ne m’enchante pas pour la suite… Je fus un peu plus douce envers ses amis. Bon, Fitz m’a profondément exaspéré à jouer au parfait gentleman du haut de ses dix-huit ans, sans remarquer que toutes les filles de l’école le pourchassent avec leurs mièvreries, mais j’ai entretenu un bon rapport avec les autres. Côté adultes, les parents de Fitz et Bianca m’ont exaspérée avec leur sollicitude dégoulinante. D’accord, ils veulent Sophie à s’intégrer mais il faut parfois arrêter de vouloir être trop gentils et tout pardonner… Idem pour les parents adoptifs, qui ne présentent pas du tout un comportement adéquat…
En réfléchissant à cette chronique, je me dis que finalement le véritable point positif concerne le méchant. Comme on ne se concentre pas du tout sur l’action et le fil rouge de l’intrigue, on a bien du mal à déterminer d’où va venir le mal. Un point négatif conduisant à un point positif, c’est-y pas beau, ça ? J’ai également apprécié les multiples critiques de la société humaine, même si elles tombent dans le déjà vu. Que cela apparaisse dans une intrigue jeunesse est une bonne chose pour toucher les plus jeunes et les rendre pleinement concernés par les problèmes ciblés.
La plume est agréable à lire. Le livre se destinant à la jeunesse, Shannon Messenger a su utiliser une plume légère, fluide, entraînante, si bien qu’on parvient à la fin du tome sans trop de lutte, malgré les nombreux défauts soulevés.
Un premier tome décevant mes attentes, j’espérais quelque chose de plus construit, une action plus percutante, j’en fus pour mes frais. Il ne se passe strictement rien, ou alors tout va trop vite, comme si l’auteure voulait rattraper le temps perdu sur ce qu’il lui restait de pages. Même l’héroïne ne m’a pas convaincue, devant tant de niaiserie. Je sais que je lirai la suite, puisque les rumeurs semblent dire que c’est de mieux en mieux, mais il est certain que je vais avoir besoin de digérer cette étonnante déception…
09/20
Les autres titres de la saga :1. Gardiens des cités perdues2. Exil3. Le grand brasier4. Les invisibles5. Projet Polaris6. Nocturna- saga en cours -