Avec beaucoup de retard, on a enfin lu la vraie fin de Secret Empire. Pour ce numéro Omega, Nick Spencer et Andrea Sorrentino concluent certaines intrigues laissées en suspens, et ouvrent une nouvelle porte de l'univers Marvel !
Avant d'attaquer cette critique, je tiens à m'excuser pour son retard. Avec Noisybear, nous nous divisons les events en faisant un numéro chacun, et j'ai malheureusement été noyé sous le travail ces derniers temps. Du coup, j'ai eu l'occasion de relire ce numéro tout récemment, et mes impressions se sont confirmées: c'est vraiment le chapitre qu'il fallait pour conclure parfaitement Secret Empire.
Sans trop de surprise, la fin de Secret Empire a ramené sur le devant de la scène un personnage attendu. Malheureusement, beaucoup de choses sont toujours mystérieuses à la fin du dixième numéro, comme la destination de Steve "Hydra", et l'état du pays après son passage. C'est tout ce qui est au centre de ce numéro, grâce à un dialogue brillant entre Stevil et "le personnage revenu" (je tente de ne pas spoiler, mais vous avez vu la couverture, et vous lisez la critique du dernier numéro, vous cherchez un peu).
Plutôt que de chercher la facilité en montrant ce que chaque héros est parti faire après l'event, Nick Spencer montre ce que son personnage principal est devenu, et l'impact que la saga a eu sur lui. Pour une fois, on peut vraiment parler de quelque chose de durable, parce que le pays a vu Steve Rogers en dictateur absolu, et il le ressent. La discussion entre les deux versions du personnage est brillante, toute en finesse et en accusations, et dépasse encore une fois la sphère du comic-book. On sait que Spencer écrit avec ses idées politiques, et ça se ressent encore ici. La vision d'un pays brisé est intéressante et on espère qu'elle restera présente dans certaines histoires, tant elle est fait écho à l'Amérique de Trump.
Le dialogue entre les deux versions de Steve est donc brillant, comme celui d'une Amérique dédoublée et pervertie, et justifie à lui tout seul l'achat de ce numéro. Les pages d'Andrea Sorrentino sont somptueuses, un véritable cadeau d'adieu à Marvel avant son départ pour dessiner une série indépendante avec Jeff Lemire. Il a probablement bénéficié d'une liberté totale sur un script très bavard, et rend des compositions hallucinantes et toujours intelligentes. On ne s'ennuie vraiment pas à la lecture, même quand le numéro se sent obligé de teaser certaines histoires à venir, pour Black Widow, le Punisher ou les mutants.
On aurait pu avoir un énième Marvel Point One de teasing inutile, mais là, ces pages servent aussi bien de teaser que de conclusion d'intrigues de personnages présents dans l'event. On n'a pas l'impression de voir une bande-annonce en plein milieu de l'histoire, et on a des conclusions intéressantes pour ces personnages (notamment le Punisher, même si j'attends toujours l'explication pour Hulk...).