Début des années 60. Le narrateur, étudiant en cinéma à Paris, tombe amoureux d'une jeune fille étudiante en psychologie. Tellement amoureux qu’il en abandonne ses études et part s'installer en pleine campagne, dans le Nord de la France, pour reprendre la ferme du futur beau-père.
Je ne sais pas dans quelle proportion ce roman est autobiographique mais il est quasi certain que l’écrivain l’a puisé dans sa propre expérience. Si le narrateur n’est jamais nommé, le lecteur l’appellera Jean-Louis. Comme souvent chez l’auteur, à la lecture de ses romans, le lecteur est partagé entre le sentiment de se trouver devant un bouquin particulièrement léger – dans tous les sens du terme – et en même temps, beaucoup plus profond qu’il ne le laisse paraître.
Des phrases courtes, de minuscules chapitres, des raccourcis, Jean-Louis Fournier ne s’étale pas et ne cherche pas à en faire des tonnes. Il y aurait matière pour un autre écrivain car notre héros va en voir de toutes les couleurs. Lui qui ne sait rien de la campagne va devoir trainer ses godasses dans la gadoue, torcher le cul des vaches et ramasser les betteraves ; pour un qui se voyait réalisateur de film… Pendant qu’il trime comme un malheureux sous l’œil sceptique du beau-père, la promise étudie à Paris et ne revient que le week-end retrouver son prince charmant tout crotté. Ambiance. Séparation, réconciliation, mariage, divorce. La vie continuera.