Présentation de l'éditeur :«Fraîchement restauré, le foyer de demandeurs d’asile à Rennes me fait penser à mon lycée. Une grande porte vitrée, d’interminables couloirs, sauf qu’ici au lieu des salles de classe on a des chambres pour les réfugiés. Dans le hall central il y a une carte du monde avec les petits drapeaux du pays des résidents. La misère du monde s’est donné rendez-vous à Rennes en cette fin d’été 1992. Je suis accueilli par une dame aux énormes lunettes. Elle parle doucement en me regardant droit dans les yeux. Je saisis que je vais avoir une chambre simple, pour célibataire, que la salle de bains et la cuisine sont communes et que j’ai droit à un cours de français pour adultes analphabètes trois jours par semaine. Je suis un peu vexé : – I have BAC plus five, I am a writer, novelist… – Aucune importance mon petit, répond la dame. Ici tu commences une nouvelle vie…» Après avoir déserté l’armée bosniaque, le narrateur se retrouve sans argent ni amis, ne parlant pas le français, dans un foyer pour réfugiés. Dans une langue poétique, pleine de fantaisie et d'humour, Velibor Čolić aborde un sujet d’une grande actualité et décrit sans apitoiement la condition des réfugiés, avec une ironie féroce et tendre.
C'est avec beaucoup d'humour et une plume très agréable pour l’œil de son lecteur que l'auteur a écrit son nouvel ouvrage ; une oeuvre autobiographique d'un homme qui a fuit les guerres de Yougoslavie alors qu'il était un soldat espérant ne jamais toucher l'ennemi de son armée. C'est en France qu'il réussit à se réfugier après avoir déserté, s'être fait prisonnier et, finalement, s'être s'échapper.
L'auteur raconte comment il a vécu ses premières années en France, loin de son pays, de sa famille et de sa langue. Ne parlant pas le français, mais amoureux des plus grands poètes français, il va chercher à tout prix à apprendre notre langue. Mais les cours donnés pour les réfugiés ne sont pas vraiment ce qu'il attendait ... cela donne d'ailleurs quelques sketchs bien drôles. Et l'humour, l'auteur n'en manque pas. Même lorsqu'il semble dépressif, au bout du rouleau, ne pouvant s'accrocher à rien d'autre qu'une bouteille d'alcool, il temporise ses mots.
J'ai beaucoup aimé ce témoignage. C'est très intéressant, très intriguant aussi car on se demande comment l'auteur va s'en sortir, comme les milliers d'autres réfugiés d'ailleurs ... Le pouvoir de la plume a encore une fois été plus forte que le fusil.
Cette autobiographie était indispensable pour compléter l'ensemble de sa biographie. Elle vient apporter des preuves et confirmer que ses précédents romans ne sont pas si fictifs que cela peut en avoir l'air. Ravi d'avoir encore lu Velibor Colic et j'espère continuer à le lire pendant des années encore !