Bonjour.
Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions. ^^
Mais de rien, ça me fait plaisir de papoter !
Tout d’abord, présente-toi un peu.
Salut, je m’appelle Marion et j’ai 22 ans. Après avoir tenté ma chance auprès des maisons d’édition (à 17 et 18 ans, naïve et inconsciente que j’étais), j’ai fait la connaissance d’auteurs géniaux sur Wattpad, avec lesquels j’ai finalement fondé L’Attelage ! Et sinon, je suis bretonne et actuellement en master web éditorial.
Mes crêpes sont fameuses.
Y a-t-il des auteurs qui ont bercé ton enfance ?
Comme beaucoup d’enfants de ma génération, j’ai grandi avec la saga de J.K Rowling ! Sinon, dans l’ensemble, j’ai passé de longues années avec des ouvrages dont je déconseille la lecture aujourd’hui, parce qu’ils m’ont immensément déçue in fine : Tara Duncan, ou encore Les Chevaliers d’Émeraude avaient un formidable potentiel, avant d’être gâchés sur la longueur – je dirai même que Sophie Audouin-Mamikonian a massacré sa saga. Mais même ces lectures décevantes ont joué leur rôle dans la formation de mon imaginaire et le développement de mon écriture : ça m’a donné des exemples ce que je ne veux pas faire ! Eragon a les mêmes travers, avec deux derniers tomes calamiteux.
Par contre, des séries comme Fablehaven ou Percy Jackson m’ont enchantée ; je les recommande ! La série des Narnia a vivifié mon imaginaire. Et sinon, j’ai aimé lire des classiques (Dumas, Hugo, Flaubert, Austen, Baudelaire, Rimbaud, etc), et tout ce qui touchait à la mythologie celtique et gréco-romaine.
Depuis combien de temps l'écriture est-elle devenue une part non négligeable de ta vie ?
C’est mon professeur de CM1 qui m’a donné le goût de l’écriture en imposant des rédactions toutes les deux semaines. Ma mère, qui a une jolie plume, planchait avec moi sur les histoires, tous les mercredis, et les bonnes notes m’ont motivée ! J’ai cogité des années, à la recherche de ma propre histoire, jusqu’à trouver ma voie à 16 ans. J’ai accumulé les textes par-ci par-là entre temps.
As-tu des rituels lorsque tu écris ? Par exemple, écoutes-tu de la musique ou préfères-tu être au calme ?
La plupart du temps, j’écris en musique ! Ça m’est nécessaire pour plonger dans l’ambiance adéquate, ça invoque tout de suite des images. Sinon, je n’ai pas de rituels en particulier, au risque de décevoir ! J’ai besoin d’être à un bureau, relativement au calme. Je peux écrire dans le bruit, ou pendant un cours, mais le résultat nécessite de bonnes corrections derrière en général !
Combien d’heures par jour passes-tu à écrire ?
C’est variable, ça dépend du travail que me demande la gestion de L’Attelage et mon master ! Mais allez, disons que les bonnes semaines, je peux accumuler 5-6h d’écriture.
As-tu l’ensemble de ton histoire en tête, ou il y a-t-il une grande part d’improvisation au fur et à mesure que les personnages prennent vie ?
J’avoue ne pas trop comprendre lorsque des collègues auteurs et autrices prétendent que leurs personnages « n’en font qu’à leur tête », haha ! J’ai une idée bien précise de comment ils doivent se comporter. Concernant l’intrigue, je laisse une bonne part à l’improvisation, mais dans un cadre maîtrisé : je sais d’où je pars, avec quels personnages, ce que je dois incorporer en termes de concepts, d’événements clefs, d’images et d’idées, vers où je dois aller, mais il y a des trous à combler au fur et à mesure de l’écriture ; c’est impossible (ou suicidaire) d’écrire une saga sans aucun plan !
Quelle est la première personne à lire ce que tu écris ?
C’est Maxime, l’un des Attelés fondateurs ; nous sommes en discussion quasi tout le temps, dès que nous sommes sur nos PC respectifs, donc ça facilite de facto les échanges ! J’estime beaucoup son écriture et son regard critique, d’où l’importance de ses retours. Mais mes autres compères attelés, Julien et Karole, sont juste derrière pour me relire et me prodiguer leurs précieux conseils ; j’ai de la chance de faire partie d’un tel groupe.
Fais-tu appel à des bêta-lecteurs ?
Alors, L’Attelage a ça de génial que les lecteurs lisent ce qu’on écrit au fur et à mesure, tous les mois, à chaque chapitre publié ! On pourrait dire que ce sont nos bêta-lecteurs de luxe, puisqu’ils nous aident à rectifier, voire à réécrire, ce qui ne va pas. Les versions propres de nos histoires achevées, c’est à leur investissement qu’on les doit !
Comment et pourquoi en es-tu venue à choisir l’auto-édition ?
On pourrait croire que les auto-édités décident de tout faire eux-mêmes par aigreur, déçus de ne pas avoir été retenus par le circuit traditionnel ; ce n’est pas mon cas. J’ai bien conscience de la médiocrité des manuscrits que j’ai expédiés à mes 17 et 18 ans, ils ne pouvaient être que refusés !
Je me suis « juste » rendue compte que j’avais énormément idéalisé le système éditorial, que je ne voyais que le côté prestigieux et réconfortant de la reconnaissance de mon travail par des professionnels.
Mais quand on creuse un peu, on découvre un système qui appauvrit les auteurs, les empêche de vivre de leur plume et les accable de nombreuses contraintes. Puis, une fois qu’on a goûté à des alternatives comme Wattpad, on ne peut plus se passer de l’interaction en direct avec les lecteurs.
Tout ça m’a conduite à la fondation de L’Attelage !
Combien de livres as-tu fait naître sous ta plume ?
Un seul pour l’instant, Les Prétendants, le premier tome de ma série Fantasy… et c’est déjà pas mal, vu la taille du bestiau !
Où peut-on se les procurer ?
C’est en lecture gratuite et illustrée (merci les contributrices <3) sur le site de L’Attelage ; foncez-y, vous le trouverez parmi la foule de bons romans qu’on vous propose ! J’ai aussi commencé à y publier le tome 2.
Parlons maintenant du « Livre du Destin T1 – Les Prétendants ».
Pourquoi ce choix de faire un roman fantasy ?
C’était mon genre littéraire préféré (et ça l’est toujours) quand j’étais ado, ça m’a paru naturel d’y plonger. Tout, ou presque, est permis !
Comment t'est venue l'idée de cette histoire ? Quelles en ont été les premières bases ?
J’ai très longtemps réfléchi à la série que j’aimerais écrire, depuis ma classe de CM1 pour être honnête. Je voulais être autrice, et puis c’est tout. Puis, durant une heure de permanence en seconde, j’ai cogité autour du terme de « dragonnier » qu’on trouve dans la série Eragon, et je me suis dit que c’était un néologisme super bien trouvé. J’ai tenté d’en créer un et, je ne sais trop comment, j’ai abouti au terme d’ « Alfadryon » ; Zéphyr est né, puis sa jumelle Dana, et les autres. J’ai construit l’univers et l’histoire autour d’eux, injectant ce que j’avais toujours aimé dans mes lectures de jeunesse, et des éléments que j’aurais aimé croiser dans mes romans préférés.
On y retrouve des races plutôt classiques (Elfes, Nains, Fées, Dragons...) et d'autres que l'on rencontre moins souvent (Centaures (<3), Dryades, Hamadryades, Satyres... ). Cependant chacune porte un peu de toi. J'imagine que tu as dû faire quelques recherches pour te les approprier ?
J’ai dévoré pas mal de manuels et vu beaucoup de documentaires sur la Préhistoire et l’Histoire, en passant par les mythologies du monde ; un terreau parfait !
Tu as une plume très fluide, très agréable et fraîche. Je suis fan ! Tu as fais le choix de créer une héroïne assez « classique » et réaliste, mais avec une répartie acérée. Peux-tu nous en dire un peu plus à son sujet ?
Pour l’anecdote, Morgane est le dernier personnage qui m’est venu. Je trouvais qu’il manquait quelque chose à mon groupe de héros, il manquait un liant, une présence qui, peu à peu, les souderait tous. C’est comme ça qu’elle m’est venue, par nécessité de parachever la fresque narrative en construction.
Restons avec les personnages. Lequel prends-tu le plus de plaisir à mettre en scène ?
A contrario, lequel est le moins coopératif (le vilain) ?
Zéphyr est le plus plaisant à mettre en scène… parce que le plus complexe. Cassim me permet aussi de m’éclater, mais, définitivement, l’Alfadryon a ma préférence. J’aime les choses un peu brisées.
Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, Morgane est particulièrement difficile à manipuler : une héroïne dite « principale » peut très vite devenir insupportable, clichée et envahissante. Je suis très prudente dans son traitement, je veux la garder aussi crédible que possible, avec ses forces et ses faiblesses bien dosées.
Merlin, tu nous l'as complètement chamboulé ! Mais j'adore ! Cela n'a-t-il pas été trop difficile de transformer un enchanteur de légende en sorcier 2.0 ?
Haha non, Merlin me permet d’explorer toute la palette des émotions humaines, parce qu’il a un passé très lourd, dont il ne se débarrassera jamais, et de nombreux secrets. C’est toujours un plaisir de prendre des personnages que tout le monde connaît pour les détourner et en faire des êtres surprenants ! Le mieux, c’est de parvenir à concilier la tradition et la nouveauté, en ajoutant ma touche qui reste cohérente avec la légende originelle.
Pour Nunki (il a l'air trop mignon !) et ceux de sa race, comment t'est venue cette idée ?
Très honnêtement… Je ne sais pas. Mais depuis peu, je soupçonne les séries de mon enfance (Pokémon ou encore Yu-Gi-Oh !) de se mélanger pour créer des créatures bizarres, à partir de souvenirs déformés. Les lumignons sont sûrement un mélange de togepi et de kuriboh aîlé, pour ceux à qui ça peut parler – j’ai honte.
Il ne faut pas, j'adore l'idée ! Et puis Kuriboh était mignon, même si je lui préférai le Magicien des Ténèbres et le Gardien Celte. ;-)
Quelle est la scène que tu as préféré écrire ?
La scène dans la Crypte du Destin, sans hésiter ! Elle concentre pas mal de concepts qui me sont chers et qui irriguent toute la saga.
J'ai pu noter une certaine référence à Patrick Sébastien. Pourquoi lui en particulier ? :p
Alors ça, c’est un ultime ajout de réécriture suggéré par Maxime, pour rire, mais ça marche bien, haha !
Petite question un peu bête mais... lequel a vu le jour dans ta tête avant l'autre ? Manau ou le prénom de Dana ? XD
La question n’est pas bête… J’avoue que je ne sais plus trop si j’ai connu ce prénom d’abord grâce à Manau, ou d’abord grâce à la mythologie nordique… Damn. Tu m’as eue.
Si tu pouvais choisir de rentrer dans ton livre, quelle race voudrais-tu incarner ?
C'est tout vu : je voudrais être une Dragonne ! Pouvoir se transformer quasi à volonté, selon l'humeur, selon les besoins, ça doit être absolument génial. Besoin d'un peu de muscles ? Done. Tu veux les cheveux longs aujourd'hui ? Done. Tu veux être un mâle ? Done. Les possibilités sont infinies, des plus sérieuses aux plus marrantes.
Pour les curieux (et je me considère dans le lot), combien de tomes comprendra cette saga ?
7 ! Je suis ambitieuse, ou trop gourmande, au choix.
As-tu d’autres projets littéraires ?
Pas dans l’immédiat, je souhaite vraiment me dédier à ce gros projet avant de m’embarquer dans autre chose, mais je laisse des idées me venir. On verra comment elles évoluent avec les années.
Encore une fois, merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. ^^
Un dernier mot pour la fin ?
Merci beaucoup pour cette interview et, ma foi, jetez au moins un œil au site de L’Attelage : si vous aimez lire et si vous aimez les communautés soudées, ça devrait vous plaire !
Merci à Marion Roudaut d'avoir eu la gentillesse, la patience et la fabuleuse rapidité de répondre à mes questions. C'est une jeune femme pleine de vie et d'humour, très abordable.
Si vous en avez, n'hésitez pas à (lui) poser des questions dans les commentaires. ;-)
N'hésitez pas non plus à aller faire un petit tour sur le site de L’Attelage
Bibliographie de Marion Roudaut :
Le Livre du Destin T1 – Les Prétendants
Le Livre du Destin T2 – Sagesse pervertie (En cours d'écriture)
Le Livre du Destin T3 (A venir)
Le Livre du Destin T4 (A venir)
Le Livre du Destin T5 (A venir)
Le Livre du Destin T6 (A venir)
Le Livre du Destin T7 (A venir)
Livre lu
Le Livre du Destin T1 - Les Prétendants
Où retrouver l'auteure ?
L’Attelage