C’est lundi, je dépoussière…

C’est lundi, je dépoussière…

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

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A quoi servent les clowns ?
Melinda et Cindy vivaient dans un HLM avec leur mère. Après un incendie, elles sont obligées d’aller habiter dans une caravane à côté de la nationale, là où la maman tient une baraque à frites et Melinda ne peut plus aller à l’école car la voiture ne marche pas. Deux semaines après leur installation, un cirque débarque en ville. Pablo, un enfant du même âge que Melinda, n’est pas assez vigilent et a laisse s’échapper un des jeunes tigres, un bel animal dont la petite fille s’occupe alors.

C’est avec une grande fraîcheur et beaucoup de tact qu’Anne Percin raconte l’histoire de cette famille dont la vie prend un sacré virage, qu’elle met en avant des sujets difficiles sans toutefois tomber dans le drame complet. D’un autre côté, les joies de ce récit ne lui confèrent pas non plus une atmosphère mielleuse et il faut donc comprendre que c’est en équilibriste, comme sur la piste aux étoiles, que l’auteure a écrit cet ouvrage. Le numéro est réussi. Le roman est assez court et se laisse tout simplement dévorer. Melinda est une petite fille très attachante, la suivre dans ses péripéties donne l’impression de la protéger. Une touche d’humour a aussi su trouver sa place dans cette histoire. Un conte de fée moderne d’une délicieuse retenue.

Présentation de l’éditeur :
« Au loin, Mélinda aperçoit un camion jaune s’engager sur le parking. Puis un autre. Et une drôle de camionnette rouge avec un tigre peint en géant sur les flancs. Et encore un autre camion. Ça ne s’arrête plus. « Aux abords de Saint-Dizier, un tout jeune tigre échappé du cirque Ramon vagabonde… la vie de Melinda, déjà bien compliquée, va prendre un virage à 180 degrés !

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Aggie change de vie
En général, Aggie, Orin et le chien Mister Bones simulent une attaque de molosse contre un pauvre enfant pendant qu’ils en profitent pour dépouiller les braves personnes venues à leur secours. Malheureusement, un soir, l’homme qu’ils prennent pour cible ne réagit pas comme les autres et ils repartent bredouilles. Cependant, l’homme a regardé Aggie intensément. Plus tard, il lui propose une mission bien particulière. Aggie pourrait bien quitter l’affreux couple Hume chez qui elle (sur)vit pour une existence tout à fait différente et inattendue !

Orpheline, sale et affamée mais également belle comme tout, rayonnante quand même et pétillante à souhait, Aggie fait partie de ces héros sortis tout droit de l’inspiration que sait provoquer Charles Dickens chez ses admirateurs. Malika Ferdjoukh a su y conjuguer sa plume et son énergie. Elle a greffé à l’histoire d’Aggie des rebondissements et beaucoup d’émotion qui font de ce roman, même court, un univers tout entier. Raffiné et sincère, tout coquet et frais, Aggie change de vie ne joue évidemment pas sur la surprise finale mais sur son identité et son charme extraordinaire. Un petit bijou.

Présentation de l’éditeur :
Aggie est la reine de la débrouille. Difficile de faire autrement quand on est orpheline et qu’on ne mange pas tous les jours à sa faim. Avec son ami Orin et son chien Mister Bones, elle a mis au point un numéro pour détrousser les riches passants qui s’aventurent dans les bas quartiers de Boston. C’est d’ailleurs en essayant de voler le portefeuille de Pemberton Rushworth qu’Aggie l’a rencontré. Plutôt que de la conduire à la police, ce détective privé lui fait alors une proposition extraordinaire. Jusqu’à présent, Aggie n’a pas eu beaucoup de chance. Mais cette drôle de rencontre est une occasion inespérée d’échapper à son destin de gamine des rues. Si Aggie suit attentivement les conseils du détective, elle pourra enfin changer de vie.

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Le géant de Zeralda
Alors que les familles du village cachent leurs enfants parce qu’ils sont le repas préféré de l’ogre, Zeralda et son père, eux, ne connaissent rien de la terreur que cet être répand. C’est pour cette raison que se rend seule en ville pour vendre des vivres. Sur sa route, elle rencontre l’ogre, blessé et affamé. Alors, Zeralda, innocente et tendre petite personne, lui fait à manger et l’accompagne chez lui pour toujours pouvoir lui préparer de bons plats. Ainsi, l’ogre ne mange plus aucun enfant. Avec le temps l’ogre est à nouveau doux comme un agneau et sa sauveuse a grandi, ils se marient et ont beaucoup d’enfants.

L’ogre de Zeralda est un conte moderne de Tomi Ungerer. Un conte sans fin complètement heureuse. Dans son histoire, le héros s’avère être le méchant, une mauvaise personne qui mérite une seconde chance. Cependant, l’illustration finale émet des réserves en supposant que le fils de cet ancien dévoreur d’enfants règle son pas sur celui de son père. Cet album culte met en avant l’idée que de l’amour, de la douceur, de la gentillesse peuvent venir à bout des plus coriaces. Les enfants peuvent aussi voir les gens qui font le choix de se mettre à l’abri à cause de la peur qu’ils ressentent envers cet affreux personnage. Que de réflexions pertinentes que l’auteur leur propose.

Présentation de l’éditeur :
Il était une fois un ogre… Cet ogre, évidemment, a de très grandes dents et aime beaucoup dévorer les petits enfants. Tellement, qu’il les a presque tous mangés, sauf Zéralda. Un jour, en chemin pour le marché, elle rencontre l’ogre blessé : il a chuté en essayant de l’attraper. Comme Zéralda a bon cœur, elle décide de lui faire à manger pour l’aider à se requinquer. La suite de cette aventure est une série de festins et une histoire d’amour…

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Pas de baiser pour maman
Jo est colérique. Il le fait d’ailleurs voir sur la couverture même de l’ouvrage qui le présente sur laquelle il boude. Jo refuse la tendresse que lui offrent ses parents, n’accepte pas leurs baisers ni l’attention qu’ils lui portent. En pleine rébellion, Jo leur en fait voir de toutes les couleurs, se bat l’école, ne se lave pas et les poussent à bout. Pourtant aimants et attentifs, Madame Chattemite et son mari font tout pour que leur garçon soit bien. Jo doit vraiment faire un effort pour les comprendre et de leur côté, eux doivent aussi tenter de se mettre à son niveau.

Cette œuvre de Tomi Ungerer (Les trois brigands, Le géant de Zeralda) est parue dans les années soixante-dix. Il faut prendre cela en compte pour évoquer les réactions des parents de Jo, l’insubordination de celui-ci et tout attitude mise en avant dans le récit. L’auteur a utilisé des chats pour mettre en scène cette famille et ses conflits. Voilà comment il réussit à captiver tout le monde, petits et grands. Le texte est accompagné d’illustrations en noir et blanc, des moments bien précis de l’histoire qui sont là pour harponner le regard et la conscience. Il faut se rassurer, Jo n’est qu’un enfant et il est plein de ce qui l’a amené sur Terre c’est à dire d’amour. Il est ainsi connecté à ses parents et cela éternellement.

Présentation de l’éditeur :
S’il y a quelque chose que Jo n’aime pas, c’est d’être embrassé par sa tendre mère – Madame Chattemite – surtout si c’est devant les copains. – « Des baisers ! toujours des baisers !  » hurle Jo.  » Je les déteste, je n’en veux pas ! – des baisers pour dire bonjour, bonsoir et merci ! des baisers humides et poisseux, toujours des baisers !  » – comment Madame Chattemite s’y prendra-t-elle désormais pour témoigner sa grande affection maternelle ? Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.

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L’arlequin de Venise
Venise est encore surnommée la Dominante quand, Tonina, une noble dont le père perd ou gagne de nouveau sa demeure en fonction de sa chance au jeu, s’ennuie. Son chevalier servant, Carlo, l’accompagne dans ses divertissements. Un jours, ces derniers la mènent à entrer en possession d’une mystérieuse poupée pour laquelle on la poursuit et tente même de la kidnapper. Tout cela pimente donc bien les journées d’une jeune fille qui ne demande qu’à s’amuser. Tonina, fougueuse, insouciante, soutient son ami écrivain qui s’inspire d’elle et de son déguisement Arlequin dont elle se sert pour enquêter sur une affaire de contrebandiers.

Venise est effervescente, y mener une investigation n’est pas simple. Mais le lecteur se délecte d’une visite un peu agitée et très menaçante. Il suit avec grand plaisir cette aventure qui s’infiltre si bien dans le quotidien de l’héroïne qu’elle lui fait totalement oublier le sien. De grandes envies de mystères prennent alors vie. Beaucoup de personnages se croisent, s’en veulent, s’aiment, se pourchassent. Tout s’enchaîne sans répit dans L’arlequin de Venise, un roman plein de mordant.

Présentation de l’éditeur :
Venise, 1761. Tonina, une jeune noble de quinze ans qui vient de sortir du couvent, ne songe qu’à se divertir. Avec la complicité de son chevalier servant, un poète pauvre et inventif, elle se lance dans une excentrique et dangereuse aventure. Dissimulée sous son costume d’arlequin pendant les jours de carnaval, Tonina s’entête à poursuivre son ambitieux projet, qui n’est pas sans risque !

C’est lundi, je dépoussière…

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