Dans la lignée de Iain Pears et d'Arturo Pérez-Reverte, ce thriller érudit, qui connaît un triomphe international, entraîne le lecteur dans un jeu de piste passionnant à travers les secrets de l'œuvre de Jérôme Bosch.
2013 : Madrid. Le Prado. Le Jardin des délices, célèbre triptyque du peintre flamand Jérôme Bosch, a été vandalisé par un prêtre dominicain. Le religieux, convaincu que l'œuvre dissimule un dangereux secret susceptible de nuire à l'Église, a lancé du vitriol sur le tableau avant d'être maîtrisé par les gardiens du musée.
Restaurateur de tableaux, Michael Keie se voit confier la tâche délicate de remettre le triptyque en état. Très vite, il fait une découverte stupéfiante : à plusieurs endroits, les couches de peinture altérées laissent transparaître des symboles cachés. Avec l'aide de son collègue madrilène Antonio de Nebrija, un vieil érudit fantasque, Keie va tenter de déchiffrer ces signes étranges.
1510 : Petronius Oris arrive à Bois-le-Duc dans les Flandres pour travailler aux côtés de Jerôme Bosch. Alors que la cité est envahie par les sbires de l'Inquisition, Petronius découvre que Bosch, initié à un secret hérétique, travaille en secret à un mystérieux triptyque.
Avec ses deux enquêtes parallèles, l'une dans le présent, l'autre dans le passé, qui se font écho pour percer le secret du célèbre Jardin des délices, Peter Dempf fait preuve d'une incroyable érudition et nous offre un suspense magistral qui tient en haleine jusqu'à la dernière page.
Un roman de 445 pages qui m'a tenu en haleine 444 pages. Pourquoi pas 445 ? Parce que je me suis demandé : "tout ça, pour ça ?!". Eh oui, j'ai adoré, dévoré (lentement certes, je devrais donc dire savouré plutôt), savouré donc ce récit, j'ai vraiment pris un plaisir infini à tourner chacune de ses pages plus délicieuses les unes que les autres. Mais j'ai été complètement déçue par la fin. Je ne suis même pas sûre de l'avoir comprise. Mais si c'est bien ce que je pense, ou même si ça ne l'est pas, ça reste un final décevant, car je m'attendais vraiment à quelque chose de plus puissant. Quelque chose qui m'aurait vraiment surprise. En définitive, je crois que je ressors de cette enquête aussi frustrée que notre protagoniste !
Pour autant, vous voyez que je lui ai mis 5 étoiles, car comment renier ces 445 pages pour seulement une page ? Tout le reste n'est que pur délice, on ne peut que se délecter de la sublime plume de l'auteur. De toute façon, dès la première page, il ne peut en être autrement : on commence à lire et là on se dit qu'on tient du bon, du très bon entre les mains, et à partir de là, ce n'est que de la lecture plaisir. On est emporté dans ce récit et impossible d'en sortir même quand on ne lit plus.
Subtil mélange entre Art, thriller et Histoire
J'adore vraiment les thrillers impliquant de l'Art, je n'en avais jamais lu un publié par une grande maison d'édition, les deux autres thrillers/art que j'ai lus étant écrits par des autoédités : Sublimation de Bastien Pantalé et Syndrome de Stockholm de Philémon Le Bellégard. J'avais beaucoup aimé alors je n'ai pas été surprise quand je suis rentrée à nouveau dans ce genre d'univers. Ce mélange prend à cent pour cent avec moi, et je pense que c'est le cas avec beaucoup de lecteurs quand c'est bien fait.
Le grand plus de ce roman : sa plume. Vous l'avez compris. Son deuxième point fort : l'approfondissement des recherches de l'auteur, la structure présent/passé, les sentiments intégrés à l'histoire (aux deux histoires même), bref toute la construction de l'intrigue.
Malgré Bien que ce soit un pavé, 445 pages avec une petite police d'écriture, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, au contraire, j'ai été captivée par l'histoire de ce Jérôme Bosch et surtout par celle de son mystérieux tableau.
Et en parlant de tableau, quelle merveilleuse idée a eu l'éditeur ! La couverture qui représente LE fameux tableau. Mine de rien, tout au long de ma lecture, j'ai été jeté un coup d'oeil à la couverture, je cherchais les symboles, les visages, les significations avec l'historien et le restaurateur. Vraiment, cette lecture n'a été que du plaisir. Impossible de ne pas prendre part à ces recherches et de ne pas s'impliquer émotionnellement ou intellectuellement dans ce récit.
Un chef d'œuvre à la hauteur de cette magnifique peinture !
Un roman à ne manquer sous aucun prétexte en espérant que la fin vous plaise davantage qu'à moi !
Merci à Benoit et aux éditions du Cherche Midi pour cet envoi.
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