Pourquoi ce livre ? C’est simple, je cherchais des références pour mon mémoire, je suis tombée sur un essai de cette autrice à la bibliothèque universitaire et, juste à côté, certaines autres de ses productions, dont ce livre. Sachant le poids d’Ursula Le Guin dans la production des littératures de l’imaginaire, j’étais extrêmement curieuse de découvrir son univers par le biais de ces nouvelles, courtes donc accessibles.
Pas si accessibles que cela, en réalité. Ces nouvelles ont été écrites dans le but d’approfondir et expliquer certains phénomènes du cycle de l’Ekumen (comme l’indique la quatrième de couverture), notamment l’effet Churten, qui a donné titre au recueil de ces trois nouvelles et qui est à l’origine de conséquences inexpliquées sur les téméraires de cette façon de voyager dans la galaxie.
Je fus en revanche surprise de découvrir une plume simple. Peut-être pas accessible, je vois mal un jeune adolescent s’attaquer à ce pilier du genre (enfin je dis ça mais j’aurai été capable du haut de mes douze ans, si j’avais eu connaissance d’elle à cet âge-là…). Ursula exprime son idée avec des mots simples, qui ne suffisent pourtant pas à rendre son propos compréhensible. Il faut être bien réveillé, avec l’esprit vif et concentré, pour espérer pouvoir comprendre où l’autrice souhaite en venir.
En toute simplicité, je vais tenter d’exprimer ce que j’ai compris de chacune des nouvelles. C’est mon interprétation propre, je garde une trace personnelle de ma lecture que je mets à jour devant tous, vous serez prié de ne pas critiquer (ahah XD).
L’histoire des Shobies présente des personnages en route vers une planète dont le nom se compose de lettres et de chiffres (vous ne m’en voudrez pas si je ne vous rapporte pas lesquels). Pour approcher plus rapidement de leur destination, qui se situe à plusieurs années-lumière de leur point de départ, ils passent par le churten, une sorte de phénomène scientifique qui prescrit que les cellules de notre corps se divisent, se séparent, dans l’accélération de particules (c’est une façon de dire). Cette nouvelle va poser la question de la folie. C’est un des effets secondaires du churten, les personnages l’évoquent au début de la nouvelle sans oser penser être touchés par elle. Pas de bol, cela va venir mais de manière assez sournoise, sans qu’on sache si les personnages sont réellement atteints, et surtout lesquels. Chacun a sa propre façon de réagir, de s’exprimer, et si on perçoit l’évolution dans le comportement et les prises de parole, c’est tout de même noyé. De plus on le ressent par la perception d’un autre personnage, ce qui rend la vision subjective et dérangeante. Mais j’ai grandement apprécié les choix d’Ursula Le Guin pour représenter cette folie.
La danse de Ganam est ma nouvelle préférée. Elle met au gout du jour la volonté des hommes à vouloir se faire connaître et apprécier par les peuples aborigènes, sans toutefois imposer sa propre vision des choses – ce qui n’est pas franchement réaliste mais passons ! Cette fois-ci, l’histoire se compose de quatre personnages, deux hommes et deux femmes, qui arrivent sur une nouvelle planète. L’un d’eux a déjà visité la population locale, et est perçu comme un dieu. Choisi par une sorte de « princesse », il va tomber progressivement dans une folie douce, sans chercher le pouvoir, mais en souhaitant faire au mieux pour assurer le rôle que le peuple semble lui donner. Et il subira le revers de la médaille, puisque cela le conduira dans une situation extrême (et faudra lire pour en apprendre plus).
Le pêcheur de la mer intérieure est une nouvelle très poétique. J’avoue ne pas avoir retenu grand-chose, si ce n’est le récit enchâssé du même nom que la nouvelle. C’est une histoire de quête initiatique pour se trouver, trouver un but à sa vie. Puis un retour aux origines à la fois destructeur et libérateur. J’ai grandement apprécié la poésie de cette nouvelle, sans pouvoir expliquer en détails les raisons.
14/20