La ferme des animaux par George Orwell

ferme animaux George Orwell

Résumé :

La Ferme des animaux est un court roman décrivant une ferme, celle du Manoir. Dans cette ferme le mécontentement gronde parmi les animaux. Ils considèrent que l’homme est un véritable tyran. Ce sont les cochons qui prennent la tête du mouvement et vont provoquer une révolte chez tous les animaux. Les hommes vont être déclarés les premiers ennemis et tous les animaux à pattes ou à ailes sont déclarés égaux par Sage l’ancien (celui-ci représente Lénine ou Marx). Mais bien vite ils se rendront compte qu’il y en a de bien plus égaux que d’autres! La révolte est prise en main par deux porcs. L’un s’appelle Napoléon et fait penser à Staline et l’autre Boule de Neige qui fait penser à Trotski. Le premier (au nom prédisposé) ne vise que le pouvoir, alors que le second est un véritable idéaliste.

Contexte historique de l’œuvre :

La Ferme des animaux a été écrite par George Orwell, un écrivain britannique d’origine indienne. Il est connu pour ces récits allégoriques (récit se basant sur la représentation ou l’expression d’une idée par une figure dotée d’attributs symboliques ou par un développement continu d’une métaphore ) et d’anticipation (récit dont l’intrigue est imaginée et se déroule dans des événements futurs, dans l’avenir) qui dénoncent les dangers du totalitarisme.

Son œuvre porte la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes source dans l’expérience personnelle de l’auteur. Celui-ci était contre l’impérialisme britannique. Dans sa jeunesse il s’était engagé comme représentant des forces de l’ordre colonial en Birmanie pour la justice sociale et le socialisme, après avoir observé et partagé les conditions d’existence des classes laborieuses à Londres et à Paris. Par la suite contre les totalitarismes nazis et soviétique mais aussi après sa participation à la guerre d’Espagne contre les fascistes.

Orwell achève l’écriture de La Ferme des animaux en février 1944. Cependant l’ouvrage ne paraît un an plus tard, en août 1945. Entre-temps, le livre a été refusé par quatre éditeurs. La mise en cause radicale de l’URSS semble prématurée, à un moment où la guerre contre l’Allemagne hitlérienne n’est pas terminée.

La mise en place du régime totalitaire de Napoléon :

Les animaux vont se donner un hymne, celui de Bêtes d’Angleterre qui est un symbole de l’animalisation. Des assemblées publiques hebdomadaires se tiendront pour prendre les décisions nécessaires. Mais bien vite, une franche opposition va se déclarer entre Napoléon et Boule de neige. Alors que Boule de neige vient de remporter un discours contre Napoléon et que ses conseils pourraient être acceptés, Napoléon pousse d’horribles hurlements et dix chiens foncent sur Boule de neige qui n’a que la solution de fuir à toute vitesse. L’assemblée est surprise, mais ne bouge pas. Depuis les assemblées publiques seront supprimées et tout sera dirigé par un comité composé uniquement de cochons. Les votes antérieurs finiront par être totalement oubliés pour être remplacés par les seules décisions du comité, soit celles de Napoléon.

On organisera minutieusement des manifestations «spontanées» avec obligation d’y assister, le peuple sera inondé de merveilleuses statistiques prouvant à quel point tout marche pour le mieux dans le meilleur des mondes etc. Et un jour, c’est effrayés que les animaux voient entrer Napoléon marchant sur deux pattes parmi eux. Et Napoléon tiendra un fouet en main!

Les pratiques du stalinisme :

Le stalinisme est un terme décrivant la pratique totalitaire de Staline, son usage de la terreur et le culte qui lui était voué. Contrairement aux idées de Karl Marx, Staline crée un État centralisé fort et rejette l’internationalisme ouvrier. Très oppressif, le stalinisme n’est pas égalitaire: il crée une élite sociale privilégiée. Les sept commandements de la ferme et leur détournement permettent de prouver ces pratiques.

Il est écrit :

« Tout deuxpattes est un ennemi.

Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami.

Nul animal ne portera de vêtements.

Nul animal ne dormira dans un lit.

Nul animal ne boira d’alcool.

Nul animal ne tuera un autre animal.

Tous les animaux sont égaux.»

Ces sept commandements sont prononcés par le vieux cochon, Sage l’ancien (qui m’a fait penser à Martin Luther King grâce à sa sagesse et ses rêve de paix), dans le but de faire respecter la société nouvelle. Ils sont écrits sur le mur de la grange à la vue de tous (malgré le fait que la plupart des animaux soient analphabètes). Ces règles, tous comme les dix commandements qui occupent une place centrale dans l’ancien Testament et qui résument la loi de Dieu, récapitulent les lois de la ferme du Manoir.

  • Le culte de la personnalité de Napoléon peut être illustré par le septième commandement qui devient « tous les animaux sont égaux mais certains le sont plus que d’autres ». Mais aussi par le fait qu’il soit appelé: « Père de tous les animaux » « Terreur du genre Humain » «  Protecteur de la Bergerie» tout comme Staline était appelé « l’homme d’acier », « le guide », « le père des peuples ». De plus un poème faisant son éloge ainsi que son portrait de profil sont peints par une chèvre pour décorer le mur de la grange. Il en était de même avec Staline qui fit afficher son portrait dans les salles de classe, dans les lieux publics…

  • La diabolisation de l’ennemi, qui est à la base l’Homme, est utilisé comme outil de propagande pour créer la cohésion tout comme Staline diabolisa les «ennemis du peuple». Ce principe est illustré par le premier commandement : « Tout deuxpattes est un ennemi. » qui fut supprimer pour permettent à Napoléon d’entretenir des échanges avec les humains. Mais aussi par le quatrième qui devient « Nul animal ne tuera un autre animal sans raison valable.» et qui permet à Napoléon de punir ses ennemis.

  • L‘élite chez les animaux tout comme avec l’entourage des totalitaires est présente. En effet certains animaux sont plus égaux que d’autres mais l’Élite de Napoléon dort dans des lits , boit de l’alcool, portent des vêtements etc.

Ces faits sont contre les règles d’origine mais comme les animaux au service de Napoléon se sont servi des commandements pour créer une propagande à des analphabètes.

L’auteur en utilisant des animaux montre ainsi qu’une idéologie égalitaire pouvait produire de graves dérives, des morts et des massacres suite à la montée au pouvoir de quelqu’un comme Napoléon et que dans de telles situations politiques le peuple ne peut rien faire au risque de devenir l’ennemi du dirigeant et du parti.

La visée du texte :

Orwell, témoin de son époque, par son œuvre-ci, propose une satire de la Révolution russe mais surtout une critique du stalinisme russe. Le totalitarisme qui est un système politique caractérisé par la soumission complète des exigences individuelles à un ordre collectif qui fait régner un pouvoir dictatorial dans le but de créer une société nouvelle. En effet l’histoire est clairement similaire à celle de la révolution en URSS. Le point de vue adopté n’est cependant pas objectif. L’auteur, en faisant une synthèse des méthodes appliquées sous le régime stalinien, permet au lecteur de mieux saisir l’état d’esprit des dirigeants et le sens des décisions prises.

Cette œuvre est son opinion du régime soviétique. Staline a finalement trahi les principes de Marx. Le communisme promettait une ère de bonheur, la délivrance de la servitude, la disparition définitive des inégalités sociales, l’égalité pour tous… En effet dans l’URSS de l’après-guerre, le bilan est tout autre: des millions de personnes enfermées dans les goulags de Sibérie, les ravages de la famine et de la maladie et surtout la domination sans partage des membres du parti communiste, enrichis, coupables de corruption, à la tête d’une dictature politique sanglante…

La ferme des animaux par George Orwell

Petit plus :

A travers les mots de l’auteur, on découvre l’exploitation de l’homme envers les autres espèces (nous sommes des animaux), on pourrait percevoir comme une critique anticipée de l’industrialisation de l’élevage intensif. Orwell défend ici aussi la spécisme.  

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre. Je l’avais déjà étudié en troisième pour l’histoire des arts mais ce n’était pas dans le même but et avec le même esprit. Cette relecture m’a permis de mieux comprendre le but de l’auteur et de faire le lien avec les cours d’histoire sur la guerre et les régimes totalitaires ( et plus particulièrement sur l’affirmation des régimes totalitaires) . De plus l’animalisation permet une meilleure compréhension de l’œuvre, rend le texte plus fluide et simplifie la description des événements.

Ma note : 8/10

«  tous les animaux sont égaux mais certains le sont plus que d’autre »

Lien du film La ferme des animaux

Titre : La Ferme des animaux

Auteur : George Orwell

Éditions : Folio

Date de parution : 2008

Genre : historique, anticipation, SF

Nombre de pages : 151

ISBN : 978-2070375165

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