Je connaissais déjà Olivier Peru pour sa saga Martyrs, j’avais entendu parler de Darryl Ouvremonde à l’époque du financement participatif, cette fois j’ai eu l’occasion de l’avoir et le lire.
Je ne suis absolument pas déçue même si ce ne sera pas un coup de cœur.
Olivier Peru nous offre un roman oscillant entre fantasy et fantastique avec de jeunes héros, mais qui, pour autant n’est pas, pour moi, un roman jeunesse.Le monde créé est dense, beaucoup de mythes et légendes connus ; du steampunk grâce aux grands transrails et dirigeables, de la fantasy et du fantastique avec des êtres qu’on a pu rencontrer dans d’autres romans ou des nouveaux tel que les poulpiquets, les vifbyrd.
Le roman débute une nuit à Montréal, Darryl Ryan, à minuit, à la faculté de traverser une autre réalité que notre monde. Il se rend en ouvremonde grâce à des glyphes qu’il peut repérer grâce à sa montre boussole. Cela fait deux ans qu’il mène cette double vie, la journée en cours et avec son frère aîné et tuteur Sam, la nuit en ouvremonde comme apprenti journalyste sous l’autorité de maître Tortup. Dans ouvremonde, l’actualité a une place très importante, Darryl rêve d’être publié en première page du « Veilleur » un des quotidiens les plus en vue de Kaellat, une des plus grandes cités de Ouvremonde.Darryl est un transfuge, il peut passer une réalité à une autre jusqu’au jour où il devra choisir entre le monde gris, le nôtre et le monde blanc où il pleut perpétuellement, ouvremonde. En attendant, il enquête avec maître Tortup sur une étrange disparition de tout un village à Sombre-Lac.
Une enquête qui deviendra une quête pour notre jeune héros. Bien des périls, des mystères, des vérités vont se mettre sur la route de Darryl.Parallèlement à l’enquête que mène Darryl en Ouvremonde, on plonge à Salem à notre époque où nous faisons la connaissance de Dean et Julianne. Julianne a quitté New York pour habiter chez sa grand-mère à Salem, car elle a la faculté de voir les fantômes et à l’impression de devenir folle, d’ailleurs tout le monde le pense. La rencontre avec Dean l’aidera, tous deux ainsi que Jackson, Rob, Belinda seront liés à l’enquête de Darryl.
Darryl est un jeune garçon courageux, vif, curieux, téméraire, chaque fois qu’il se rend en ouvremonde il est émerveillé par ce qu’il voit.Pour lui tout est magique, nouveau, intéressant alors que son maître Tortup lui ne croit qu’en la science.Ouvremonde s’ouvre (sans mauvais jeux de mots) devant vos yeux, la richesse des descriptions est fabuleuse, j’étais émerveillée tout comme Darryl.Olivier Peru invente bâtiments, règles, lois, castes pour cette autre réalité.
Je me suis fortement attachée au poulpiquet Langue Tordue qui apporte beaucoup de légèreté et de rire au récit qui est assez sombre.
L’enquête de Darryl tourne autour du retour du Bouc Roy, du démon ou diable, peu importe le nom qu’on lui donne, c’est le mal en personne, aidé par les 4 cavaliers de l’apocalypse.
J’ai aussi ressenti beaucoup d’empathie pour Lyra, Lyko, Tortup qui sous ses airs grognons aime beaucoup son jeune apprenti. D’autres être et protagonistes rencontrés en ouvremonde m’ont étonné ; certains paraissent inoffensifs et son en réalité mauvais tandis que des êtres monstrueux comme un homme-araignée gigantesque seront au contraire des alliés.Il ne faut pas se fier aux apparences ni en ouvremonde ni chez nous.
Si j’ai aimé ouvremonde et l’enquête mes passages préférés sont ceux se déroulant à Salem. Dean et Julianne m’ont serré le cœur, leur relation toute particulière est très belle.
Les rebondissements sont nombreux, autant en Ouvremonde qu’à Salem. Le livre se lit vite même s’il faut passer le cap des 100 premières pages pour être pleinement immergé dans l’intrigue et pouvoir pleinement apprécier le monde créé par l’auteur.Des illustrations d’artistes différents parsèment le roman. Un très beau contenu qui rend ce livre encore plus riche.
Les clins d’œil aux amis de l’auteur, à des écrivains ou des livres connus, ponctuent le récit.L’auteur a été jusqu’au bout de sa démarche d’innovation puisqu’en ouvremonde dirigé par l’ordre Y et les sphinx tous les i disparaissent et sont remplacés par des Y. Le langage du poulpiquet est aussi inédit et plein de jeux de mots, certains passages sont écrits à l’envers et ont leur raison d’être. Rien n’a été laissé au hasard.
Un dénouement à la hauteur de tout le roman, poignant et pourtant porteur d’espoir.
Amitié, amour, solidarité, sacrifice, magie, mythologie, enquête et quête ; personnages principaux comme secondaires bien décrits, des mondes magnifiques comme très inquiétants, des méchants très méchants, des gentils innocents ou des faux gentils tout est réuni pour passer un bon moment de lecture.
Darryl Ouvremonde de Olivier Peru - young Adult Fantasy, fantastique - 567 pages, 22.95€ - Édition Michel Lafon, en librairie le 26 octobre 2017