Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!
Au programme de ce nouveau rendez-vous Le samedi, cest jeunesse!, le premier tome d’une nouvelle trilogie signée Mac Barnett et Jon Klassen, six histoires mettant en scène un ours attendrissant et ses amis, une histoire de fantôme apprivoisé et une histoire sur le délicat thème de l'inceste. C’est parti!


Le samedi, c'est jeunesse!Jon Klassen, je l’adore. Dès qu’un nouvel album paraît, je suis au rendez-vous. S’il m’est arrivée d’être déçue – pas souvent, et juste un peu…–, avec Triangle, c’est le coup de foudre.Triangle fait partie d’une trilogie. J’attends la traduction de Carré et Cercle avec impatience.Triangle veut jouer un tour à Carré. Il quitte sa maison en forme de triangle, traverse un paysage de formes. Arrivé devant la maison de Carré, il imite le bruit d’un serpent. Carré a peur des serpents. Lorsqu’il comprend que Triangle lui joue un tour, Carré le pourchasse jusqu’à sa maison. À cause de sa forme carrée, il ne peut pas entrer par la porte triangulaire de la maison. Sans le savoir, c’est à son tour de jouer un tour à Triangle. Rira bien qui rira le dernier. Je suis toujours aussi époustouflée par la simplicité des histoires mises en scène par ce duo iconoclaste. Deux formes, un paysage, une intrigue toute simple, et le tour est joué. Et quel audace de présenter une couverture cartonnée sans titre ni noms. Les illustrations de Jon Klassen sont égales à elles-mêmes, reconnaissables entre mille. On aime ou non. Un album irrévérencieux, malicieux, ingénieux. Je suis sous le charme!

Le samedi, c'est jeunesse!Le samedi, c'est jeunesse!Le samedi, c'est jeunesse!Triangle, Mac Barnett (texte) et Jon Klassen (illustrations), Scholastic, 48 pages, 2017. À partir de 3 ans.

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Le samedi, c'est jeunesse!Encore une histoire d’ours? Oui, mais pas n’importe laquelle, parce que celle-ci est signée Delphine Perret. Et qui dit Delphine Perret dit clin d’œil malicieux et détails attendrissants.

L’hiver est terminé, le printemps se pointe le bout du nez. Björn se réveille. Il n’est pas seul. Une tortue, assise devant sa caverne, a plein de choses à raconter. Ils marchent ensemble, à l’écoute de ce qui les entoure, curieux de découvrir les changements survenus pendant leur hivernation. La pie, le blaireau et le lièvre se joignent à eux. De découvertes en surprises, Björn et ses copains se préparent à passer un superbe printemps.

Voilà six petites historiettes dans lesquelles il fait bon se glisser, encore et encore. La nature est douce, l’amitié forte.Et toujours, il y a le plaisir d'être ensemble et de partager. Tantôt un pique-nique, tantôt une sortie à la piscine, tantôt encore une promenade en bus. J’adore l’univers de Delphine Perret, tout en délicatesse et en subtilité.Björn et le vaste mondeapporte un grand vent d'air frais. Un album enchanteur qui rappelle à quel point les petits gestes sont souvent sources de grands bonheurs. Et ça, ça ne se refuse jamais!

Le samedi, c'est jeunesse!Le samedi, c'est jeunesse!Björn et le vaste monde, Delphine Perret, Les fourmis rouges, 64 pages, 2017. À partir de 4 ans.

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Le samedi, c'est jeunesse!J’ai découvert le travail de Rebecca Green sur Instagram. J’espérais la traduction de How to Make Friends with a Ghost. Eh ben, la v’la.

Présenté sous forme de guide ludique, l’album chasse la peur des fantômes, donne des trucs pour les apprivoiser et développer une amitié avec eux. Le petit album carré est divisé en trois parties, précédées d’une introduction. Dans la première, «premier contact», une liste de chose à faire et à ne pas faire lorsqu’on rencontre un fantôme. La deuxième partie, «prendre soin d’un fantôme», donne des trucs pratiques sur l’alimentation, les activités à faire avec son fantôme, l’heure du coucher, les cachettes les plus sûres et les dangers auxquels font face les fantôme. La dernière partie, «Vivre ensemble», aborde les grandes périodes de la vie. Qui ne voudrait pas devenir ami avec un fantôme? Sa bouille attendrissante fait qu’il n’est pas tant effrayant qu’infiniment attachant. Le coup de crayon de Rebecca Green, fin et expressif, m’a totalement charmée. La palette de couleurs apporte une touche de douceur. Avant d’être une histoire de fantômes, c’est avant tout une belle leçon d’amitié. Craquant!

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Comment apprivoiser un fantôme, Rebecca Green, Scholastic, 40 pages, 2017. À partir de 4 ans.

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Le samedi, c'est jeunesse!Luna fait des cauchemars. Même les coussins sous lesquels elle se cache ne la protègent pas. Le matin, elle déjeune et se prépare pour aller à l’école. Seule. Toujours seule. Sa mère ne sort jamais de son lit. Ses amies et son enseignante ignorent le mal-être qui l’habite. Lorsque Marie, la demi-sœur de Luna, vient vivre à la maison une semaine sur deux, Luna espère que son quotidien, mais surtout ses nuits, s'allégeront. Mais Marie aussi fait des cauchemars...Un roman graphique tout en pudeur sur un sujet tabou, extrêmement difficile: l’inceste. L’isolement, l’angoisse, la solitude de la victime sont tangibles. Les mots d’Ingrid Chabbert, tout en retenue, abordent l'inceste de façon plus suggestive qu'explicite.Un bémol, et non des moindres: la dernière page est terrible et n'apporte aucune lumière, ce qui crée un fort malaise. Un roman graphique néanmoins essentiel pour ouvrir à la discussion. Le samedi, c'est jeunesse!Le samedi, c'est jeunesse!Le samedi, c'est jeunesse!Luna la nuit, Ingrid Chabbert (texte) et Clémentine Pochon (illustrations), Les Enfants rouges, 88 pages, 2017. À partir de 8 ans.