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2084_reboot de Yann PBD : ctr-alt-suppr2084_Reboot par Yann PBD
Publié par Auto-édité le 17 juin 2017
Genre: Science Fiction
Pages: 440
Format: Ebook
Lu par : Aurore
one-star
Amazon

C'est une histoire qui parle de... Non, ce n'est pas une histoire. C'est le futur. Enfin celui d'hier. Celui qu'on a décidé d'accepter.

Petite note de Ciena : Il y a en ce moment une sorte de mode chez certains blogs littéraires qui consiste à se transformer en agence de publicité et donc ne proposer que les livres qu’on a aimé jusqu’à modifier la chronique si elle n’est honnêtement pas favorable. “Les Nouvelles Plumes” ne mangent pas de ce pain là car nous pensons que, d’une part, ce n’est pas juste pour les livres réellement bons, et que d’autre part nous n’avons de compte à rendre qu’aux lecteurs. 

Ceci dit comme tout le monde n’a pas les mêmes goûts, ma politique est, lorsque j’ai vraiment détesté un livre, de le transmettre à une autre plumette dont l’avis peut diverger. C’est à ce moment là l’avis le plus favorable des deux que je publie. Personnellement 2084_reboot était pour moi un livre LNF. 

Voici ce qu’en a pensé Aurore.

J’ai choisi ce livre surtout par curiosité, parce que la présentation de l’éditeur en disait très peu et que ça m’intriguait.

Je vais commencer par un petit résumé rapide pour vous le présenter : dans un monde futuriste ou la plupart vivent avec un petit implant les reliant à un gigantesque réseau, Malik cherche à accéder à l’immortalité afin de détruire les religions qui sont responsables d’actes terroristes.

Dans l’idée, je dis pourquoi pas. Les histoires de Science-Fiction parlent très souvent de terrorisme, de réseaux informatiques très avancés. Ca n’a rien de très original et tout va dépendre de la façon dont ça va être amené.

Mais l’énorme point noir de ce livre, c’est le style d’écriture. Je ne dirais pas qu’il y a des maladresses, je pense sincèrement que l’auteur sait écrire correctement. Seulement, j’ai souvent eu l’impression de lire un dictionnaire. Le vocabulaire utilisé est parfois peu courant et désuet. Je ne suis pas contre le fait d’enrichir mon vocabulaire, mais trop de mots savants, ça ralenti les discours et l’action. Voici un petit extrait qui peut illustrer mon point de vue :

« En résistant à son misérable priapisme, Malik vivait sans vraiment jouir du plaisir de respirer. Une séquelle dont souffraient tous les immortels. Ses poumons se remplissaient d’air pur avant d’expirer une nausée maladive, un mal de cœur, quand il plongeait en apnée dans les eaux troubles de ses contemporains, la délivrance de finir son existence lui était exclue, Malik était prisonnier, anesthésié par sa chair. Pire, l’atrophie des ses émotions lui interdisait d’aimer Juliette. Sa palingénésie le préservait du désagrément d’éprouver de l’attendrissement. Malik reculait dans une solitude maladive, son affection s’entourait de barbelés le coinçant dans sa désolation. Malik végétait. »

Nous avons donc de longues élucubrations de ce genre qui durent plusieurs pages, où on perd totalement de vu l’intrigue et des personnages qui parlent sur le même ton, avec parfois une expression familière qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Autant dire que tout ça manque de naturel et de fluidité.

Du coup, ce style empêche tout le reste de se développer. L’histoire est lente et les personnages restent superficiels. Les histoires d’amour qui naissent sont artificielles.

Je terminerai tout de même sur un point positif, en tout cas de mon point vue. J’ai apprécié les idées avancées par l’auteur. Il aborde beaucoup de problèmes de société de notre époque et imagine leur évolution dans un siècle, comme la vie politique, les entreprises commercialisant un certain pesticide, les laboratoires pharmaceutiques. Il prend en compte plus de choses que le simple problème écologique global et le terrorisme. J’aurais bien aimé qu’il aille un peu plus loin de ce côté.

Je vais déroger un peu de la règle habituelle d’attribution des étoiles, car j’aimerais quand même lui en accorder une pour les idées qu’il avance et que je partage.