C’est lundi, je dépoussière…

C’est lundi, je dépoussière…

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière…

Chevalier B.
Barnabé Bouton vit à la campagne avec ses parents et ses grands parents sans eau chaude. La fille dont il est éperdument amoureux est d’origine citadine et passe son temps à se moquer de lui. Barnabé est aussi un peu maladroit et bien trop rondouillard. Que faire pour que Rosa le remarque enfin et le voit tel qu’il est vraiment ? Et voilà que s’ouvre le monde de Barnabé, celui où l’amour peut être provoqué par quelques admirations. Barnabé Bouton a une appellation à la sonorité peu agréable, en plus d’un nom de famille qui renforce son statut de pustule aux yeux des autres. Cette identité, il n’en veut plus. Il ne peut plus être celui qui fait pouffer de rire Rosa, celle qu’il aime par dessus tout. Pour la séduire, Barnabé décide de devenir Chevalier, statut qu’il va ajouter aux lettres qu’il envoyait déjà à sa bien aimée signées B. Barnabé se crée un rang, un personnage qui l’inspire et met toute sa foie en ses actions afin que Rosa lui tombe dans les bras. La seule chose que Barnabé ne comprend pas, c’est qu’il ne la mérite pas. Altérer son nom devient alors synonyme de liberté et Barnabé se lance dans sa quête avec la même naïveté qu’un bon Perceval. Il décide tout d’abord de débarrasser le village d’un champ de maïs transgénique. Au début, c’est marrant. Sauf que Barnabé vit dans un conte dont il ne connaît pas la fin. À trop vouloir écrire son histoire, il ne va faire qu’accroître son mal être et le malaise du celui ou celle qui la lit.

La grand mère de Barnabé a toujours bien nourri sa famille. Sauf que Barnabé est le seul à profiter de tout et à avoir engraissé. De plus, les anniversaires ne sont pas souhaités si bien que Barnabé n’a pas vu arriver sa majorité. Ce que le lecteur n’a pas vu poindre non plus, c’est le texte qui insiste sur les pauvres bêtes vouées à l’abattoir : grasses, que personne ne regarde pour ce qu’elles sont, sans vie, sans rôle… Barnabé parle aux chèvres, aux arbres : à ceux qu’ils considère « faibles, démunis, des laissés-pour-compte ». Il se sent membre ou branche de là où il vit, de sa campagne : son foyer. Mais Barnabé devient alors cet endroit, une plante ou un meuble posé là devant lequel on passe. Il s’est bâti une identité friable en ce qu’elle n’existe que dans l’espoir d’une finalité qui se veut de plus en plus incertaine. Tout s’est toujours soldé en échecs mais sa vie n’a de sens que parce qu’il se dit qu’un jour… Voilà une aventure aussi triste que belle, un récit qui n’a d’égal que le dévouement. Il est difficile de se ranger d’un côté où de l’autre. Il y a un temps pour avoir envie de secouer Barnabé, un autre pour pleurer devant son sort et puis un autre pour se résoudre. Finalement il a raison, Barnabé n’a tout simplement pas le choix. C’est aussi simple que cela. Certains penseront qu’il n’a pas toute sa tête, qu’il n’est pas normal. D’autres se diront que, contrairement à beaucoup, Barnabé a une raison de vivre.

Présentation de l’éditeur :
Barnabé rêve. Il rêve qu’il n’est plus un garçon trop gros, secrètement amoureux de la jolie Rosa, mais un redresseur de torts. Et à force de rêver, il ose. Le voilà devenu  » Chevalier B. « , prêt à tous les exploits pour séduire sa dulcinée : abattre un champ de maïs transgénique, libérer un troupeau de veaux promis à l’abattoir… Et si elle brûle sa vie à courir les castings, il ira jusqu’à Paris pour la sauver ! Peu importe qu’on le croie toqué : Barnabé aime comme seuls aiment les chevaliers. Infiniment.

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Oh, Boy !
Tout commence à cause d’une mère qui avale du canard vécé pour se suicider. Tout s’enchaîne à cause d’un père qui a déjà abandonné ses enfants avant de laisser derrière lui Siméon, Morgane et Venise. Puis, tout semble perdu à cause d’un demi frère irresponsable et d’une demi demi-sœur qui n’a d’yeux que pour la plus petite d’entre eux. Pourtant, des bisous, une leucémie, de la spontanéité et énormément d’humour forgent le destin de ses enfants d’un charme évident, parfait, absolu. Marie-Aude Murail plonge ici ses lecteurs dans une situation sûrement commune à beaucoup d’êtres de la société. Elle leur emprunte l’amour, la sincérité, l’envie et la force qui les caractérisent pour construire ses personnages. Ces derniers, elle les mène à une situation acceptable, bénéfique, pourquoi pas idéale dans leur cas. Mais il faut évidemment passer par bien des épreuves.

Perdre ses parents, une mère, ce qui lie à la vie, a de quoi faire dire que plus rien n’a de sens. Lorsque les enfants Mourlevent se retrouvent seuls, ils doivent se reconstruire des raisons d’être, des buts tout en conservant ce qu’ils ont bâti dans leur cercle très fermé. S’ils cherchent des cœurs pour les accueillir, est ce qu’eux même sont aussi prêts à agrandir un peu leur groupe très fermé ? Le futur qui s’annonce doit se dessiner au travers de compromis, de solutions qui devront ravir tout le monde en même temps. Pendant cette longue recherche d’équilibre équitable, les uns les autres ont l’occasion de se découvrir, de se tolérer et tout simplement de s’aimer. Les yeux ouverts sur soi, la bonté des autres, le courage à découvert, sont la face puissante de cette narration parfaite. Cette dernière est pimentée par un humour plutôt acéré. Mais les insultes, les imbécilités et autres malaises ne sont en réalité présentes que pour manifester l’angoisse, le doute qui hante chacun. Tous plongés dans l’incertain de la vie, les personnages jouent ainsi avec ce qui leur arrive tant la chose est belle, précieuse. Il est malheureux de se le dire mais il faut parfois que quelque chose de terrible arrive pour que des personnes se rapprochent. Rares sont les romans qui font sans cesse passerde l’éclat de rire à l’envie de pleurer. Oh, boy! parle de tout un chacun. Sa brutalité et sa douceur concerne tout le monde. Voilà un roman exemplaire, une leçon d’humanité et un voyage qui fait tomber toutes les barrières.

Présentation de l’éditeur :
Ils sont frère et sœurs. Depuis quelques heures, ils sont orphelins. Ils ont juré qu’on ne les séparerait pas. Il y a Siméon Morlevent, 14 ans. Maigrichon. Yeux marron. Signe particulier : surdoué, prépare actuellement son bac. Morgane Morlevent, 8 ans. Yeux marron. Oreilles très décollées. Première de sa classe, très proche de son frère. Signe particulier : les adultes oublient tout le temps qu’elle existe. Venise Morlevent, 5 ans. Yeux bleus, cheveux blonds, ravissante. La petite fille que tout le monde rêve d’avoir. Signe particulier : fait vivre des histoires d’amour torrides à ses Barbie. Ils n’ont aucune envie de confier leur sort à la première assistante sociale venue. Leur objectif est de quitter le foyer où on les a placés et de se trouver une famille. A cette heure, deux personnes pourraient vouloir les adopter. Pour de bonnes raisons. Mais aussi pour de mauvaises. L’une n’est pas très sympathique, l’autre est irresponsable, et… Ah, oui ! Ces deux personnes se détestent.

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Julie, une aristocrate sous la Terreur
1972, La Révolution fait rage. Julie se voit obligée de quitter la France à cause de son statut d’aristocrate. Elle laisse derrière elle sa grand-mère et l’homme qu’elle aime. À peine femme, que va-t-elle devenir, avec qui va-t-elle faire sa vie ? De la France à la Suisse, de la Suisse à l’Angleterre et en allant même s’installer aux Amériques, Julie et sa famille fuient une époque noire qui ne prend fin qu’après la chute de Robespierre. Solidarité, patience mais aussi colère animent les personnages à fleur de peau d’Anne-Marie Desplat-Duc, ayant tout perdu et se retrouvant abandonnés à leur sort du jour au lendemain. Il y a, effectivement, des envies de considérer le tout comme une malédiction à laquelle personne ne survivra.

Dans cette histoire, il y a des personnes qui n’ont pas de chance, d’autres qui vont la tenter et d’autres encore qui vont laisser aller les jours et les mois. Le plus dur est de ne pas perdre la tête dans ce nouveau monde sans repères. Entre beautés et doutes, l’amour vient aussi souffler un vent doux sur cette terrible aventure. Évidemment constructrice sur plusieurs plans, cette lecture emmène le lecteur en politique. Il n’y pas de raison d’étouffer les conditions dans lesquelles Julie, sa famille et ses amis sont mis en scène. Et comme toujours, l’auteure laisse derrière elle des envies d’aller plus loin, des désirs d’en savoir un peu plus sur ce qui a fait que cette jeune fille a du quitter son foyer. En plus d’être une agréable lecture, ce roman ouvre les portes de l’Histoire.

Présentation de l’éditeur :
1792, La Révolution gronde dans toute la France. La famille de Marquet doit fuir la violence des paysans qui pillent et brûlent tout ce qui appartient aux aristocrates. Accompagné de sa femme, de ses deux fils et de Julie, M. de Marquet embarque pour les Amériques. Pour Julie, cela signifie qu’elle doit quitter Maxime, un révolutionnaire qu’elle aime.

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Au cirque de Buffalo Bill
En 1883, William Cody, alias Buffalo Bill, a fondé son Wild West Show, un spectacle équestre qui émerveilla le public américain mais aussi européen jusqu’au début du vingtième siècle grâce à une représentation romantique de ce qu’était la vie au Far West. Danses indiennes, attaques de diligences ou encore le Général Custer et son « Last Stand » étaient au rendez-vous.

Au cirque de Buffalo Bill raconte l’histoire de Tom, un enfant dont le père, engagé comme cow-boy pour le cirque, se casse la jambe et lui offre alors la chance inouïe de prendre sa place . Les illustrations de cet album, de larges et claires pastels rouvrent les portes d’un songe déjà fait, d’un rêve ancien qui bout toujours profondément, d’un fantasme cocon dans lequel retomber procure toujours un intense plaisir intime. A vos Stetsons !

Présentation de l’éditeur :
Tom avait toujours vécu dans un ranch, en Amérique. Aujourd’hui, il est en Europe avec ses parents et le grand cirque de Buffalo Bill. Soudain, l’enfant aperçoit d’énormes bisons qui s’enfuient vers les rues de Paris

C’est lundi, je dépoussière…

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