Premier roman traduit en français de l'allemand Benedict Wells, c'est l'histoire de trois enfants, Liz, Marty et Jules, le narrateur, dont les vies seront marquées par l'accident de voiture de leurs parents, à l'aube de l'adolescence. Parachutés à l'internat, ils apprendront chacun à leur manière à survivre, à remettre leurs vies sur les rails, avec plus ou moins de bonheur : tandis que Liz se perd dans la drogue et les relations sans lendemain, que Marty plonge dans les études, Jules se cherche et s'accroche à la belle Alva, la seule qui semble le comprendre.
Leur relation sera un jeu de "je t'aime, moi non plus", faite d'années passées à se perdre et se retrouver, sans dépasser le stade de l'amitié amoureuse, jusqu'à ce qu'Alva épouse l'écrivain préféré de Jules (!) et qu'ils se retrouvent enfin ...
Difficile de résumer ce roman, qui suit les destins de trois jeunes fracassés par le deuil de leurs parents, et qui passent leurs vies à tenter de se reconstruire. Fuite, jeu du chat et de la souris, rencontres avortées, espérance de bonheur en couple, amitié amoureuse, les vies de Jules, Liz et Marty se croisent et peinent à trouver une stabilité.
Le personnage d'Alva est magnifique, complexe et romantique à souhait, et j'ai adoré suivre Jules dans sa quête de bonheur. L'écriture de Benedict Wells a vraiment une voix, et j'ai plusieurs fois pensé au style de Kristine Bilkau (une autre allemande), dont j'avais adoré "Les bienheureux".
Un roman passionnant et bien écrit, avec de très beaux personnages, à découvrir sans hésiter ...
Et puis, remarque constructive s'il en est, l'auteur est vachement mimi, ce qui ne gâche rien (quoiqu'un peu fluet).
"La fin de la solitude", Benedict Wells, Slatkine & Cie, 285 p., 2017