Au-delà de cette narration ambitieuse, il faut évidemment souligner la dimension politique du propos, la réflexion sur le pouvoir, sur l’importance du mensonge dans les relations humaines (ou du moins l’importance de ne pas toujours dire la vérité selon les circonstances) ou encore sur le pragmatisme qui a tôt fait de rattraper les idéalistes une fois arrivés au pouvoir : « Il est trop tôt pour dire la vérité. Il faut reconstruire le pays, préserver la démocratie. Elle est fragile. »
Après « Le voyageur » j’enchaîne une seconde BD qui ne brille pas par son optimisme débordant, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais cette triste vision de l’avenir est une fois encore exprimée avec finesse et intelligence, elle pousse à la réflexion sans poncifs ni militantisme maladroit. Une belle réussite qui ravira les amateurs de récit d’anticipation.
Sérum de Cyril Pedrosa et Nicolas Gaignard. Delcourt, 2017. 160 pages. 18,95 euros.
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Mo.
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