Sam est un Sioux qui a pas mal bourlingué. Après avoir connu la misère dans sa réserve il a tenté sa chance à droite et à gauche, comme un boulot dans le bâtiment à Las Vegas mais la crise l’a exilé plus à l’Ouest et il se retrouve à San Francisco, noyant dans l’alcool sa détresse. Un soir, il croise une femme avec une prothèse à une jambe, Jane, elle aussi en a bavé. Ils auront droit à une nuit d’errances pour s’accorder quelques heures d’une sorte de bonheur… ?
Le texte étant très court, mon billet se doit de l’être aussi. L’histoire semble connue, voire banale et ce n’est pas faux. Pourtant, Caryl Férey réussit à la magnifier ; je ne sais pas trop comment à vrai dire, l’écriture ne m’a pas paru exceptionnelle, les misères de Sam et de Jane sont du domaine du déjà lu, l’alcool pour l’un, viol, enceinte, accident de voiture et maintenant dope... pour elle.
Pour autant, j’ai trouvé tout cela très beau, si je peux dire. Nous assistons au destin tragique de deux âmes en peine qui partageront une nuit, non pas d’amour dans le sens sexuel du terme, mais de réconfort mutuel dans les bras l’un de l’autre. Pour d’autres ce ne serait pas grand-chose, mais pour nos deux cabossés de la vie, Sam et Jane c’est énorme. « Nos destins sont liés : c’est la nuit qui nous a réunis » déclare Jane à Sam. Liés à la vie à la mort.