Des jumelles de six ans qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Des fillettes fusionnelles qui grandissaient ensemble et s'adoraient. Avant de jalouser et s'empoisonner. Il y a quelques semaines je vous faisais découvrir un coup de cœur pour cette auteure avec son roman "Une bonne intention" qui sortira en version papier édité en mars 2018. C'est à nouveau avec un coup de cœur que je vais vous parler de son nouveau roman, dans un projet atypique qu'elle a mit en place avec une autre auteure "Amélie Antoine".
Avec Elle, c'est une nouvelle fois que mes émotions en ont pris un coup. Lecture émotive du début à la fin. Les personnages je les ai vécu puissance mille, un ouragan est passé à travers moi. J'ai eu tellement d'empathie pour ses jumelles, tantôt l'une tantôt l'autre et parfois les deux en même temps. Le choix d'un parent dépassé par la fatigue qui mène ses propres enfants à la destruction inconsciemment. Pour avoir des frères jumeaux, je sais combien la complicité peut être énorme, combien un regard, une façon de penser et la ressemblance peut être unique, mais au final ce sont bien deux personnes distinctes.
Ici nous sommes loin du compte de fées, le lien entre ces jumelles se brise et tout bascule. Au fil des pages, on comprend comment cela a pu se produire et la colère nous gagne. Personnellement j'ai été en colère par des personnages et j'ai pleuré pour Coline et Jessica.
Solène Bakowski met aussi en avant les tabous et le dialogue au sein d'une famille. Elle fait une approche du non dialogue entre parents et enfants, ce qui se répercute sur le destin des jumelles. Les tabous en montrant que c'est difficile de dire "Je t'aime", "J'ai eu tort", "C'est ma faute", "Pardon" !
A travers ce roman, on prend conscience des actes que peuvent avoir les paroles des adultes envers les enfants et les paroles des enfants parfois cruelles entre eux. Il y a parfois des répercutions sans aucun retour possible, qui marqueront les enfants durant toutes leur enfance et durant leur vie d'adulte.
Elle aborde aussi, la souffrance des faux semblant. Ces personnes, qui sous le regard des amis, de la famille et du milieu social donnent une illusion de vie parfaite et d'amour propre. Mais au fond d'eux, existe une réelle souffrance qu'ils ne savent pas gérer et en découle une auto destruction qu'autrui va prendre pour de la défiance, du "je m'en foutisme". Mais ce roman parle aussi de l'amour. Un amour entre deux sœurs, parfois plus ou moins dit, parfois montré d'une façon plus ou moins évidente. Entre amour et haine ! Je t'aime moi non plus ! Ce n'est jamais facile de parler d'un livre avec un résumé aussi mystérieux et quand ce résumé se transforme en deux romans c'est encore plus difficile. Je dois encore remercier les auteures pour cette tâche pas facile pour moi, mais je les remercie aussi de faire des romans aussi puissants,qui rappellent la nature humaine par le simple fait qu'une petite chose peu arriver et avec des "si", les choses changeraient t'elles en bien ou en mal ou en rien du tout ?!
Il était une fois des jumelles inséparables.
Pour le meilleur, ou pour le pire ?
Il était une fois une histoire qui n'a rien d'un conte de fées.