Le pauvre Simon rentre à la maison triste et en colère car sa copine Lou n’a pas été gentille avec lui à l’école. Non seulement il n’a plus droit au moindre regard ni au moindre bisou mais en plus elle préfère jouer avec Mamadou plutôt qu’avec lui. Alors quand sa mère lui demande s’il a fait ses devoirs, la réponse fuse : Patate pourrie ! Forcément maman se fâche et Simon est puni. Le lendemain dans la cour de récré le petit lapin compte bien régler ses comptes avec son ex-dulcinée. Il va encore y avoir du « patate pourrie » dans l’air…
Ah, Simon ! C’est une star à la maison, au même titre qu’Émile et Boris. Un personnage au fort caractère qui s’emporte, agit plus vite qu’il ne réfléchit, dit ce qu’il pense et boude plus vite que son ombre. Je dois me rendre à l’évidence, ma petite Charlotte n’apprécie que les sales gosses. Les rebelles, les écorchés vifs, les durs à cuir. Les badass comme dirait son ado de grande sœur.
Heureusement Simon n’est pas qu’un sale gosse. Il est drôle, il multiplie les bêtises, c’est un adepte du pipi-caca-prout. Et dans ce nouvel album, avec son cœur brisé, il est touchant comme tout. Une fois encore, Stephanie Blake va à l’essentiel. Trait minimaliste, pas de décors, des personnages toujours dessinés en entier et des émotions qui passent essentiellement par le regard. Simple, lisible et efficace, idéal pour focaliser l’attention des petits sur l’image et rien que l’image.
Un album qui montre que les chagrins d'amour n'attendent pas le nombre des années. Heureusement pour Simon tout est bien qui finit bien, vous vous en doutez.
Patate pourrie de Stephanie Blake. L’école des loisirs, 2017. 32 pages. 12,70 euros. A partir de 3 ans.