« Carnets noirs » de Stephen King
« Carnets noirs » de Stephen King
Résumé :
En prenant sa retraite, John Rothstein a plongé dans le désespoir les millions de lecteurs des aventures de Jimmy Gold. Rendu fou de rage par la disparition de son héros favori, Morris Bellamy assassine le vieil écrivain pour s’emparer de sa fortune, mais surtout, de ses précieux carnets de notes. Le bonheur dans le crime ? C’est compter sans les mauvais tours du destin… et la perspicacité du détective Bill Hodges.
Mon avis :
Avec cette nouvelle aventure de Bill Hodges, Stephen King nous régale une fois de plus. Encore un roman de sa plume que j’ai dévoré et qui m’a transporté. Je sais qu’à chaque fois (ou presque – « Coeurs perdus en Atlantide »), je ne fais que des éloges sur lui ! Mais que voulez-vous quand on est conquise par un auteur et qu’il est aussi bon, c’est le jeu !
Ici, c’est l’histoire d’un fan, Bellamy, qui perd le contrôle de lui-même et décide de tuer son écrivain favori en lui vidant au préalable son coffre-fort. L’écrivain ayant bafoué son héros, Jimmy Gold, qui obsède notre Bellamy. A travers cela, c’est l’histoire de l’impact littéraire sur les lecteurs, l’histoire d’un lecteur ou même de plusieurs et de leurs rapports aux livres ainsi qu’à l’auteur. De ce cambriolage découle, un trésor… De l’argent certes, mais surtout des carnets Moleskine griffonnés qui contiennent la suite des œuvres de l’auteur non publiée. Là est le véritable trésor ! Suite à cela, on suit à tour de rôle, Peter, ado de la famille Saubers dont le père a été renversé par la voiture de notre méchant du premier roman, Mr Mercedes, et Morris Bellamy, notre méchant de ce roman. Peter un jour de ballade tombe sur la malle contenant le trésor de Bellamy. Il donne l’argent à ses parents et se plonge dans la lecture des carnets, hypnotisé lui aussi. Tout se corse, lorsque Bellamy sort de prison et cherche à retrouver son bien…
Pour commencer parlons de Bellamy, une vrai brute épaisse. J’ai adoré ce personnage haut en couleurs, capable de tout et surtout du pire, vivant des choses affreuses et qui parfois nous laisse l’occasion de nous attendrir pour lui et de le comprendre. Oui, c’est dur à expliquer mais dans son obsession j’ai parfois eu de la compassion pour lui, aussi horrible soit-il ! Un homme fou que l’obsession dévore et qui crève de désespoir à chaque seconde passé loin des carnets. Un homme dont on peut palper à chaque ligne la solitude et la tristesse qui l’a rendu si profondément inhumain. Un personnage en relief comme sait les créer l’auteur. Pour Peter, c’est assez différent. Bien que je me sois attaché à lui, je l’ai trouvé moins intéressant et plus effacé. En même temps, placé à côté d’un méchant… si méchant et du grand Bill Hodges que j’adore, c’est assez difficile de trouver sa place.
Pour ce qui est de l’intrigue, quel bonheur de lire un livre qui parle d’un livre, de son auteur, de ses lecteurs et des conséquences de cette lecture ! En tant que lecteur, j’aime toujours quant les auteurs décident de se livrer un peu sur leur conception de l’écriture et de la lecture. Cela m’a d’ailleurs fait penser au brillantissime « La vérité sur l’Affaire Harry Quebert » de Joël Dicker qui utilise également ce procédé. Une intrigue donc qui nous touche directement et nous fait nous poser des questions sur nos ressentis au sortir de nos lectures. Un pur bonheur qui nous va droit au cœur ! Mais aussi, une partie de cache-cache qui monte en pression jusqu’au bouquet final où tout le monde est réuni. Une sacré cavalcade pour les personnages et une fin saisissante !
En bref, une deuxième aventure de Bill Hodges qui remplit son contrat et qui continue de confirmer la grandeur de la plume de King. Un roman qui laisse aussi sous-entendre un retour de Mr Mercedes pour le troisième volet, « Fin de Ronde », avec l’émergence d’une légère pointe du thème favori de l’auteur qu’il appelle le don. Mais je me tais afin de ne pas trop en dévoiler et je peux vous assurer que je ne serai pas longue à mettre le nez dans « Fin de ronde » !