Eric Vuillard
Actes sud
17 août 2016
208 pages
Lu sur liseuse
Je ne vais pas me faire des amis avec cet article. Amis blogueurs et amies blogueuses qui avez adoré ce livre, passez votre chemin, ne lisez pas mon article, il va vous énerver !
Voilà encore une fois un grand moment de solitude. Un livre encensé, un auteur récemment récompensé et pour ma part, une lecture en demi-teinte. Je m’explique.
Quand mon avis sur un livre ne rejoint pas celui de la majorité, j’hésite souvent à écrire une bafouille. Je me sens bien peu de chose pour oser avouer que je suis restée de marbre devant le style inimitable de cet auteur. Et pourtant, le flot d’énumérations a eu raison de ma patience, mon agacement n’a cessé de croître et même si j’ai apprécié certaines tournures, certains bons mots, la vision originale de cette révolution, je suis restée globalement en marge, en retrait, à des kilomètres du propos.
L’originalité de ce texte, c’est l’angle de vue. L’auteur souhaite nous plonger dans la foule, ces anonymes qui ont fait cette révolution, loin des noms célèbres, des événements battus et rebattus. Il focalise sur les héros du peuple, les petites gens qui deviendront des personnages de légende, et les hommes et les femmes du peuple qui, resteront anonymes mais à qui il rend leur heure de gloire.
Malheureusement, cela n’a pas fonctionné avec moi. J’ai apprécié un chapitre sur Paris, la ville, qui s’étale, s’étend et gonfle. J’ai trouvé le texte sublime. Et puis paf ! Tout est retombé comme un soufflé au chapitre suivant sur la foule, chapitre dans lequel l’auteur s’est déchaîné, avec ses énumérations en pagaille, les noms, les âges, les métiers, même si je comprends ce qu’Eric Vuillard a voulu faire, cela m’a assommée. J’ai aimé tel ou tel passage mais c’était très vite gâché par les phrases qui suivaient.
L’auteur a voulu mettre la lumière sur les petits, les démunis, ceux qui vivent de rien mais qui ont, malgré tout, marqué l’Histoire le 14 juillet 1 789. C’est pourquoi, il ébauche des vies, il évoque de brefs destins. Mais c’est aussi pourquoi, il enfonce des portes ouvertes. « Certaines vies comptaient donc davantage que d’autres. » Bah oui, ce n’est pas nouveau et la mort d’un ouvrier comptera toujours moins que la mort d’un homme politique ou de nos jours que celle d’un artiste.
Néanmoins, j’ai apprécié les brèves incursions de l’auteur dans son récit, pour donner son avis, pour souligner un fait. Pour conclure, certaines choses m’ont plu, d’autres au contraire, m’ont ennuyée. J’hésite beaucoup à lire le livre qui lui a valu de recevoir le prix Goncourt 2017.