En pleine campagne de dénonciation par les femmes des violences et des excès masculins à leur enconrre surgit bien à propos le beau livre de Nathalie Kaufmann-Khelifa, intitulé "Elles ont osé! 100 femmes d'exception à travers l'histoire" (Glénat, 240 pages). Couverture rose fuchsia, bien illustré, mais surtout cette phrase bienfaisante, "Elle a osé", qui sera répétée de page en page. Parfois l'édition et l'actualité se rencontrent. Tant mieux.
L'ouvrage répond à l'appellation "beau livre" mais il est plus que cela: une formidable galerie féminine, fort agréablement mise en avant par les images et les textes. On connaît bien entendu certaines de ces femmes, celles qui sont déjà entrées dans l'Histoire, des lauréates du Nobel par exemple (à noter que 48 femmes l'ont reçu sur 892 remises du prix) et il n'est pas question de les oublier. On en découvre toutefois plein d'autres, d'hier et d'aujourd'hui, regroupées en six chapitres, allant du "Temps de l'émergence" au "Temps de l'espérance".
"Il est largement temps", écrit Nathalie Kaufmann-Khelifa dans son texte d'introduction, "que ces femmes qui ont changé le monde par leur intelligence et leur génie, mais surtout par leur audace, apparaissent au grand jour. Aucun domaine ne leur a échappé, toutes ont osé pour la première fois s'imposer dans un monde masculin, transgressant l'ordre établi et posant les bases de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes."
Et de nous camper les portraits de cent audacieuses. Chaque fois sont présentés le nom, l'époque et la raison de l'audace. Celle-ci est ensuite détaillée dans un portrait agréablement écrit, tout en élégance et vivacité. Quelques exemples, pris au hasard des pages. Pour Lucy, "ELLE A OSÉ être le premier homme connu à ce jour", pour Jeanne Mance, "ELLE A OSÉ fonder Montréal", pour Victoria Woodhull, "ELLE A OSÉ se présenter à la Maison-Blanche", pour Sarah Bernhardt, "ELLE A OSÉ être un monstre sacré", pour Annette Kellerman, "ELLE A OSÉ le maillot de bain une pièce", pour Suzanne Valadon, "ELLE A OSÉ peindre un homme nu", pour Valentina Terechkova, "ELLE A OSÉ aller dans l'espace", pour Waris Dirie, "ELLE A OSÉ parler de l'excision", pour Elena Ferrante, "ELLE A OSÉ l'anonymat".
Pour chacune des femmes est contée son histoire, agrémentée de quelques anecdotes. Ainsi Lucy est aussi appelée Dinknesh ce qui signifie en langue éthiopienne "Tu es merveilleuse". Toutes, elles ont lutté contre les injustices et les discriminations envers elles, chacune dans son milieu, à sa façon. Le livre montre qu'il n'y a pas de petit ou de grand sujet. Toutes ont participé à l'évolution de la société mais qui s'en souvient? Les passionnants portraits, sur une, deux ou trois pages, de Nathalie Kauffmann-Khelif leur rendent justice.
Et l'auteure rappelle cette phrase de Simone de Beauvoir, toujours d'actualité: "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant."
Quelques vues du livre, trop grand pour entrer dans mon mini-scanner.
Personnellement, j'aurais bien aimé voir y figurer aussi les noms de
Beatrix Potter (1866-1943), la créatrice de "Pierre Lapin" qui bouscula un univers masculin par son désir d'être une naturaliste reconnue et une écrivaine.
Jella Lepman, journaliste allemande d'origine juive (1891-1970) qui créa l'IBBY (International Board on Books for Young people) en 1953 parce qu'elle pensait que les livres devaient créer des ponts entre les nations.
Toni Morrison (1931), romancière, professeure de littérature et éditrice américaine qui a été lauréate du Prix Pulitzer en 1988, et, surtout, en 1993, la huitième femme et le seul auteur afro-améicain à avoir reçu le prix Nobel de littérature.
"Femmes d'exception" est aussi le nom d'un programme de la BBC qui, chaque année, nomme 100 femmes influentes et inspirantes dans le monde et les fait découvrir à travers différentes productions journalistiques (ici).
Le texte d'introduction. (c) Glénat.
L'ouvrage répond à l'appellation "beau livre" mais il est plus que cela: une formidable galerie féminine, fort agréablement mise en avant par les images et les textes. On connaît bien entendu certaines de ces femmes, celles qui sont déjà entrées dans l'Histoire, des lauréates du Nobel par exemple (à noter que 48 femmes l'ont reçu sur 892 remises du prix) et il n'est pas question de les oublier. On en découvre toutefois plein d'autres, d'hier et d'aujourd'hui, regroupées en six chapitres, allant du "Temps de l'émergence" au "Temps de l'espérance".
Le sommaire. (c) Glénat.
"Il est largement temps", écrit Nathalie Kaufmann-Khelifa dans son texte d'introduction, "que ces femmes qui ont changé le monde par leur intelligence et leur génie, mais surtout par leur audace, apparaissent au grand jour. Aucun domaine ne leur a échappé, toutes ont osé pour la première fois s'imposer dans un monde masculin, transgressant l'ordre établi et posant les bases de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes."
Et de nous camper les portraits de cent audacieuses. Chaque fois sont présentés le nom, l'époque et la raison de l'audace. Celle-ci est ensuite détaillée dans un portrait agréablement écrit, tout en élégance et vivacité. Quelques exemples, pris au hasard des pages. Pour Lucy, "ELLE A OSÉ être le premier homme connu à ce jour", pour Jeanne Mance, "ELLE A OSÉ fonder Montréal", pour Victoria Woodhull, "ELLE A OSÉ se présenter à la Maison-Blanche", pour Sarah Bernhardt, "ELLE A OSÉ être un monstre sacré", pour Annette Kellerman, "ELLE A OSÉ le maillot de bain une pièce", pour Suzanne Valadon, "ELLE A OSÉ peindre un homme nu", pour Valentina Terechkova, "ELLE A OSÉ aller dans l'espace", pour Waris Dirie, "ELLE A OSÉ parler de l'excision", pour Elena Ferrante, "ELLE A OSÉ l'anonymat".
Pour chacune des femmes est contée son histoire, agrémentée de quelques anecdotes. Ainsi Lucy est aussi appelée Dinknesh ce qui signifie en langue éthiopienne "Tu es merveilleuse". Toutes, elles ont lutté contre les injustices et les discriminations envers elles, chacune dans son milieu, à sa façon. Le livre montre qu'il n'y a pas de petit ou de grand sujet. Toutes ont participé à l'évolution de la société mais qui s'en souvient? Les passionnants portraits, sur une, deux ou trois pages, de Nathalie Kauffmann-Khelif leur rendent justice.
Et l'auteure rappelle cette phrase de Simone de Beauvoir, toujours d'actualité: "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant."
Quelques vues du livre, trop grand pour entrer dans mon mini-scanner.
Peseshet, première femme médecin. (c) Glénat.
Cixi, dernière impératrice de Chine. (c) Glénat.
Ella Fitzgerald. (c) Glénat.
Agatha Christie. (c) Glénat.
Personnellement, j'aurais bien aimé voir y figurer aussi les noms de
Beatrix Potter (1866-1943), la créatrice de "Pierre Lapin" qui bouscula un univers masculin par son désir d'être une naturaliste reconnue et une écrivaine.
Jella Lepman, journaliste allemande d'origine juive (1891-1970) qui créa l'IBBY (International Board on Books for Young people) en 1953 parce qu'elle pensait que les livres devaient créer des ponts entre les nations.
Toni Morrison (1931), romancière, professeure de littérature et éditrice américaine qui a été lauréate du Prix Pulitzer en 1988, et, surtout, en 1993, la huitième femme et le seul auteur afro-améicain à avoir reçu le prix Nobel de littérature.
"Femmes d'exception" est aussi le nom d'un programme de la BBC qui, chaque année, nomme 100 femmes influentes et inspirantes dans le monde et les fait découvrir à travers différentes productions journalistiques (ici).