Tintin au pays des Soviets • Hergé

Tintin pays Soviets Hergé

Tintin au pays des Soviets • Hergé

Éditions Casterman, 2016 (141 pages)

Ma note : 12/20

Je dois vous avouer une chose : les aventures de Tintin m’ont toujours captivée. Petite, je ne ratais jamais les albums d’Hergé adaptés en dessin animé. Les musiques. Le côté réconfortant de Moulinsart, véritable havre de paix après avoir vécu de folles aventures. La débrouillardise de Tintin. L’amitié inaltérable entre ce dernier et le capitaine Haddock. Et enfin, le graphisme : si simple, mais si coloré et agréable pour les yeux. Tout me plaisait ! Aujourd’hui, j’ai donc eu envie d’ouvrir un album pour me replonger dans cette atmosphère si délicieuse, remplie de souvenirs d’enfance, mais avec cette fois-ci un regard adulte.

Tintin au pays des Soviets est au départ paru en feuilleton, en 1929, dans les pages d’un hebdomadaire destiné à la jeunesse : Le Vingtième siècle. L’album est ensuite sorti en 1930. Dans cet opus (premier de la saga), Tintin se rend en URSS en qualité de reporter. Via cet album Hergé caricature les bolchéviques, et dénonce un système économique basé sur des leurres, des mensonges (il représente des usines sous forme de décor de théâtre). D’emblée, le ton est donc donné.

Cet album a longtemps été décrié (Hergé l’aura même considéré comme une erreur de jeunesse” et refusera de le redessiner). J’ai effectivement eu beaucoup de mal avec le côté caricatural de cette BD. Disons que j’ai préféré garder une certaine réserve et beaucoup de distance avec son ton clairement anti-communiste, pour me concentrer sur le dessin et l’idée d’avoir face à moi un personnage et une œuvre en émergence. Le dessin manque de finesse, et j’aurais préféré rencontrer un scénario moins décousu, aussi je ressors un brin déçue de cette lecture. Pour autant, quelques petits points forts offrent un certain intérêt à l’ensemble. Je n’ai donc pas refermé cette bande-dessinée en étant totalement frustrée.

Il y a surtout Milou, qui dès sa toute première apparition ne manque pas d’être extrêmement bavard et attaché à Tintin (au point de se mettre en danger pour sauver son maître). Déjà, dès son premier album, Hergé fait preuve d’une bonne dose d’humour. Plutôt pas mal donc !

Le point faible de cette BD reste pour moi son scénario (qui me semble trop décousu). Mais rappelons que le tout était proposé au public au compte-gouttes, via les pages d’un journal hebdomadaire. Peut-on donc réellement en vouloir à Hergé sur ce point ? Dans cet album, Tintin effectue de nombreux passages en prison, avant de parvenir à s’échapper (parfois de justesse). On le voit piloter une automobile, manquer de se faire renverser par un train, échapper à ses ravisseurs à bord d’un avion, avant de se faire rattraper puis jeter en prison. Tout y passe donc (ou presque) pour gagner le territoire soviétique via les transports, mais aussi pour le fuir.

En bref, si je n’ai pas été conquise par cette bande-dessinée, je ne regrette pas d’avoir pu la découvrir. Oui, le dessin et les expressions utilisées présentent un côté suranné, vieilli, et oui, le scénario est loin d’être parfait (sans parler du ton anti-communiste bien présent ici). Pour autant, j’ai pu voir au-delà et apprécier rencontrer Tintin, déjà accompagné de son fidèle Milou. Je lirai donc Tintin au Congo, deuxième volume consacré aux aventures de notre journaliste belge.

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