La littérature, le cinéma et les séries télévisées sont intimement liés. Il ne se passe pas une semaine sans que sorte au cinéma un film adapté d’un roman. Le même phénomène se retrouve à la télévision. J’aime que les supports soient aussi perméables entre eux. La sortie d’un film ou d’une série TV me permet très souvent de faire une découverte. Sans ces adaptations, très certainement que je n’aurais pas eu la curiosité de me diriger vers certains auteurs. Récemment, j’ai pu découvrir la plume de Laurent Binet avec son roman « HHhH ». Mais mon dernier coup de coeur en date est pour le classique « Au Bonheur des Dames » de Émile Zola que j’ai tout d’abord découvert grâce à la série « The Paradise » librement inspiré du roman.
Dans cet article, – que j’ai beaucoup apprécié de faire et qui j’espère aura l’occasion de se répéter – je vais commencer par vous présenter la série TV (disponible sur Netflix), car c’est par elle que ma curiosité s’est éveillée, puis je vous parlerai du roman dans un autre article à suivre – j’ai presque l’impression de construire un plan!
En 1870, une jeune provinciale (Denise Joanna Vanderham) débarque à Londres pour y travailler dans la boutique de son oncle drapier. Les choses ne se passant jamais comme elles devraient, l’oncle, au bord de la faillite, ne peut pas engager la jolie Denise. En effet, les affaires vont au plus mal depuis l’installation, en face de sa boutique, du premier grand magasin de la ville, The Paradise.
Denise, tiraillé entre sa fascination pour « The Paradise » et son devoir vis-à-vis de son oncle, se résout la mort dans l’âme à postuler là ou l’on embauche. Malgré ses bottes boueuses et son aspect négligé, le propriétaire du magasin n’est pas insensible à … son charme ? ou à l’opportunité de narguer l’oncle ? sans doute un peu des deux. Denise va donc démarrer le difficile apprentissage du commerce au Paradis ou l’envers du décor y est beaucoup moins glamour !
Depuis que j’ai vu la mini série de la BBC d’Orgueil et préjugés avec Colin Firth – ça fait un bail ! – je voue presque un culte à leurs productions. En aparté, je vous conseille la série Nord et Sud, Lost in Austen, Poldark et Sherlock. N’hésitez pas à me demander, je dois en avoir d’autres à vous conseiller!
Les séries BBC sont très soignées. Autre point commun avec la littérature, j’aime les séries historiques pour le bonheur d’être plongé dans une époque inconnue, avec des décors fabuleux et des costumes qui font rêver. « The Paradise » rassemble toutes ses qualités.
Denise est une provinciale qui arrive à la capitale afin de travailler chez son oncle, tailleur. Malheureusement, les affaires se portent mal et il est dans l’incapacité de l’engager. Toutefois, depuis son arrivée Denise est irrésistiblement attirée par le grand magasin « The Paradise ». Franchissant la porte de la concurrence, elle y trouvera une place au rayon confection dame où elle s’épanouira, car Denise est née avec la bosse du marketing. Seulement, ses ambitions se heurteront aux vendeuses, à l’amour et à la bonne société qui la voient d’un mauvais oeil.
L’histoire est classique et légèrement niaise, mais l’ambiance de ce grand magasin donne tout son pouvoir d’attraction à la série TV. D’ailleurs, la BBC a peut-être vu un peu petit en inventant le Paradis, car il reste d’une ampleur assez moyenne ce qu’il lui confère une atmosphère feutrée. Un grand magasin qui manque légèrement d’envergure.
La BBC a donné naissance ici à une adaptation très libre du roman d’Emile Zola. L’action ne se passe plus à Paris, mais dans une ville d’Angleterre que j’ai oubliée. Les prénoms des protagonistes restent similaires tout en leur donnant un côté british.
Cette série narre avec intelligence la résistance organisée des petits commerces contre le grand méchant magasin capitaliste, mais également de la question des conditions de travail et de la parole d’un employé contre celle d’une cliente riche et noble.
Au final, cette série historique se révèle très moderne.
Cette série TV n’a malheureusement eu que deux saisons. Évidemment, je regrette de ne pas connaître la suite des aventures de Denise, de Moray et du Paradis.
Alors que regarder après « The Paradise » ? Si vous avez aimé l’ambiance des grands magasins et de la vente au détail, je vous conseille « Mr Selfridge », un américain qui a osé ouvrir le premier grand magasin de Londres en s’inspirant de la vente au détail à l’américaine et aux grands magasins parisiens.