Non mais c’est vrai, pourquoi est-il si fâché ?
Il est peut être contrarié parce que bon, un film qui s’appelle « le bonhomme de neige » c’est quand même un petit peu ridicule, surtout quand on sait qu’il s’agit d’un thriller. Du coup il râle car nous, vils francophones, nous aurions du garder le titre original ‘snowman » qui est vachement plus dark.
Il a peut être peur qu’on le prenne pour un bonhomme de neige.
Bon, le film porte bien son nom, je n’en discute pas, mais j’imagine tout à fait un serial killer déguisé en bonhomme de neige pour semer la terreur et….
Bon, ok je m’emporte. Mais moi je dis que « Snowman » ça le fait quand même un peu plus non?
Pour vous faire un rapide briefing : le Bonhomme de neige est un film policier/noir adapté du roman du même nom écrit par Jo Nesbo. Vous ne connaissez pas Jo Nesbo? C’est un grand auteur de polars et romans noirs norvégien. Voilà voilà, vous savez à peu près tout.
Il faut donc se mettre en tête plusieurs choses avant d’aller voir ce film :
1. C’est un film tiré d’une histoire policière nordique avec tout ce que ça implique : un monde assez froid, assez austère et des personnages du même style.
2. Car c’est de la littérature nordique, la vision du monde n’est pas la même que celle d’un américain ou d’un français et ça peut parfois perturber (moi perso, dans l’ensemble j’adore le roman policier du nord, même si on en a fait un phénomène de mode). Alors oui, si on s’attend à voir un « thriller » à l’américaine, faut passer son chemin et vite.
3. Le Bonhomme de neige est à la base un roman NOIR, et qui dit roman noir dit récit extrêmement lent où la vie personnelle et la psychologie des personnages principaux sont rudement engagées. Bref, comme certains le disent « on va s’emmerder »… Ou pas en fait.
Le topo
Résumons en bref : La capitale de la Norvège (Oslo, hein, au cas où…) est victime d’une étrange série de disparitions de femmes. Les faits sont d’autant plus étranges qu’ils se produisent toujours lorsqu’il neige (et il neige pas mal en Norvège).
Nous suivons Harry Hole, un flic brillant mais emprisonné par ses démons d’alcool. Il sera largement impliqué dans cette affaire, d’autant plus qu’il reçoit une étrange lettre du tueur…Accompagné d’une brillante et mystérieuse jeune recrue, Harry Hole va poursuivre le tueur au bonhomme de neige…
Mon avis
Soyons franc : j’avais peur.
J’ai entendu beaucoup de monde parler en mal de ce film, et vu qu’en ce moment Michael Fassbender n’a pas vraiment le feeling pour choisir ses films je craignais un « Assassin Creed bis ». Eh bien, j’ai été assez surprise…
Que les choses soient claires : on est face à un récit noir avec toutes ses caractéristiques : un héro torturé et impliqué dans l’intrigue, des meurtres sordides, des histoires relationnelles fortes et ici, cerise sur le gâteau, une sous intrigue politique, cher à Nesbo qui apprécie d’être assez acide avec la gouvernance de son pays.
Alors, pour les férus de roman noir comme moi, vous le savez, ce n’est pas ce qui a de plus trépidant et bourré d’action : on est plus dans l’analyse, l’introspection et toute la dimension psychologique et ça, à ce niveau là, le film respecte tout à fait cet esprit.
Il y a quand même quelques points qui m’ont déçu : d’abord ce manque de cohérence par rapport à l’oeuvre de Nesbo. Le bonhomme de neige est le 7e tome du détective Harry Hole. En le présentant comme un électron libre on oublie de parler de tout ce qui s’est passé avant. Ce qui fait qu’on a l’impression que le personnage est comme il est (un ivrogne un peu paumé) sans vraiment de raisons. Hors, cette décadence s’est fait sur le long terme suite à une série d’événements. On n’explique pas non plus sa relation particulière avec Rakel et Oleg. Dommage ! Vraiment dommage ! On sous entend évidemment qu’Harry est un brillant flic qui a résolu des affaires antérieurs. On sous entend ses soucis relationnels, mais ils sont survolés.
Le bonhomme de neige est mis en second plan des personnages principaux, mais pas des spectateurs. Ce qui nous pousse à nous demander comment Harry et Katherine ne le repère quasiment jamais sur les scènes de crime. La réalisation est sans doute faite pour que nous, spectateur, nous soyons impliqués dans la résolution de l’enquête, pour nous pousser à être attentif à chaque détails, chaque éléments,…
Les éléments parlons-en sont mis en évidence, trop en évidence et si vous avez un flair d’initié au récit policier il ne serait pas étonnant que vous trouviez le meurtrier à la moitié du film (environs hein).
Michael Fassbender est brillant dans le rôle de Harry (normal c’est un excellent acteur quejekiffegravesamaman), et si un autre roman de Nesbo devait être adapté j’espère franchement qu’il renouvellera l’expérience (et en plus il enlève son t-shirt c’est un plus non ? ). Par contre, Charlotte Gainsbourg confirme qu’elle n’est vraiment pas bonne actrice. Certaines scènes (la finale pour n’en citer qu’une) m’ont presque fait mourir de rire (alors que bon, c’était pas très marrant quoi). Ces expressions n’ont rien de vrais et son rôle et archi surjoué. Je vous dis, ça en devient presque drôle.
Malgré ces petits bémols, l’ensemble prend plutôt bien. L’ambiance oppressante est là, quelques bons acteurs relèvent le niveau et le film a le mérite d’être assez fidèle.
Le bonhomme de neige n’est pas le meilleur film de l’année et pas non plus le meilleur du genre, mais il a le mérite de respecter l’esprit du roman noir et d’être assez bien fait. C’est donc un bon moment ciné que j’ai passé et je suis contente de voir Mickael Fassbender dans un rôle qui semble lui convenir. Espérons que ça soit la fin d’une série noire de mauvais films pour lui…