Avec le film à l'affiche depuis mercredi dernier, il y a fort à parier que de nombreux nouveaux lecteurs tenteront d'aller voir en kiosque, ce qui se passe chez la plus grande équipe des super héros de la terre. Urban Comics propose donc un hors-série qui arrive à point nommé, avec à l'intérieur un récit complet (Heaven's Ladder), remontant au début des années 2000, et les deux derniers épisodes oubliés de la saga de Rao, qui était en cours de publication il y a quelques mois avant l'arrivée des mensuels Rebirth.
La première partie est donc l'oeuvre de Mark Waid et Bryan Hitch. Soyons tout à fait clairs, le récit est épique et ambitieux, et puise ses racines dans la théologie, nos croyances, ce qui fait le fondement de notre culture, notamment la manière d'appréhender ce qui vient après la vie. En gros, la Terre a été enlevé, rien que ça, par des machines gigantesques, appartenant à une race primordiale d'être du cosmos, voués uniquement à la technologie et cherchant à se faire une idée de ce qui va venir après leur trépas imminent. De très nombreux concepts à donner le vertige sont développés... si vous lisez ça dans le train, entre un arrêt et l'autre, vous avez des chances de ne rien y comprendre. Même en se concentrant cela demande un un effort notable. Hitch réalise la une excellente performance, sont trait fouillé, précis, incisif, donne des planches souvent de toute beauté. Il est bien au-dessus de ses standards récents. Waid perd un peu son lecteur, avec des concepts épineux et des retournements de situation tirés par les cheveux. Dommage, car vraiment ce récit a un fort potentiel et il ne se contente pas d'anonner stupidement une classique bataille entre super-héros. A noter aussi que l'équipe n'est pas celle présente dans le film. Si Aquaman à un look badass qui se rapproche plus de celui de Jason Momoa, que du Arthur Curry New 52, on découvre aussi Plastic Man et ses blagues d'un goût douteux, le Lantern Kyle Rayner (qui à l'époque remplaçait officiellement Hal Jordan). Le limier Martien et Atom sont aussi de la partie, et j'oubliais Steel, un des épigones de Superman, qui prend la place plus ou moins de Cyborg.
Rao donc. Les deux derniers volets de la saga impliquant ce pseudo dieu kryptonien, qui envoie une version de lui-même dans le futur, et revient dans la peau d'un tyran assoiffé de pouvoir, n'a aucune pertinence si vous n'avez pas suivi ce qui s'est fait auparavant sur les pages de Justice League of America. Autrement vous lisez ça avec le sentiment de comprendre, en gros, mais de ne rien apprécier aux enjeux et à la manière dont ceci a été amené. Bien sûr la Justice League est sur les dents, dans une formule qui évoque celle aperçue au cinéma. Superman meurt même en route, avant d'être ressuscité par Wonder Woman. Hitch se fait dépanner par Tony Bedard pour pondre un scénario qui tienne debout, et les dessins finissent par être abandonnés en fin de partie à Tom Derenick. On voit la différence, et on note aussi que les deadlines ont du être serrées, tant certaines vignettes sont un peu à l'emporte pièce, statiques, du remplissage pour en finir. Avec Rebirth aux portes, plus personne n'y croyait de toutes manières, et c'était juste le prétexte à une petite prophétie annonçant que oui, Superman allait tomber, mais qu'un autre prendrait sa place. La loi des comics, donc.
Alors bien sûr, ce HS coûte moins de six euros et c'est donc une opération pas si mauvaise rapport qualité prix, mais clairement ce sommaire aura du mal à attirer la sympathie du lecteur d'occasion, fraîchement débarqué du cinéma. Assez hermétique, et ayant besoin aussi d'avoir lu des choses auparavant. Bref, c'est pas gagné.
Chaque jour suivez notre page Facebook avec Toute l'actualité et le meilleur de la Justice League
A lire aussi :
Justice League : le film (review) &version;
Chaque jour suivez notre page Facebook avec Toute l'actualité et le meilleur de la Justice League
A lire aussi :
Justice League : le film (review) &version;