Éditions Gallimard, 2010 (124 pages)
Ma note : 14/20
Vous commencez à me connaître, j’aime beaucoup l’univers de Pénélope Bagieu. Depuis janvier 2015, date de la création de mon blog, j’ai eu l’occasion de lire et de chroniquer : Ma vie est tout à fait fascinante, la trilogie Joséphine (tome 1 – tome 2 – tome 3), Culottées (tome 1 – tome 2) ou encore La page blanche. La jolie couverture de Cadavre exquis me faisait envie depuis plusieurs années. Aussi lorsque j’ai su que ce roman graphique était disponible à la bibliothèque, ni une ni deux : j’ai sauté sur l’occasion. Si j’ai littéralement dévoré cet ouvrage, je ressors un brin déçue de ma lecture. Alors oui, c’est frais, c’est pétillant, mais je n’ai pas tellement accroché à l’intrigue proposée.
Zoé, 22 ans, est hôtesse d’accueil sur des salons afin de mettre du beurre dans les épinards. En plus de subir un travail qu’elle exècre, sa vie amoureuse est loin d’être au beau fixe. Zoé s’ennuie avec un compagnon peu soigné, qui ne la respecte pas franchement. Aussi, lorsqu’elle rencontre Thomas Rocher, un écrivain à succès, son cœur finit par faire boum. Enfin un homme intéressant et passionné ! Il y a cependant un hic : curieusement, Thomas ne sort jamais de chez lui. Il vit dans un bel appartement haussmannien, les rideaux fermés.
J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les dessins de Pénélope Bagieu, d’autant plus que l’humour est à nouveau au rendez-vous avec ce roman graphique. Les personnages sont bien pensés, et le triangle Zoé-Thomas-Agathe est intéressant à suivre. Le secret de Thomas apporte également un peu de piment à l’ensemble. Si le lecteur est mis dans la confidence vers le milieu du roman, un rebondissement de taille l’attend dans les toutes dernières planches… Et c’est aussi là que je n’ai pas été totalement convaincue. Pénélope Bagieu nous offre toute une réflexion sur le poids de l’ego, mais j’aurais tellement préféré découvrir un final tout à fait différent de celui proposé. J’ai également eu du mal à m’attacher au personnage de Zoé. Si la jeune femme trouve le courage de se secouer pour changer de vie, je l’ai souvent trouvée plutôt nunuche. Certaines scènes sont aussi pour moi peu crédibles. Sonner chez un inconnu pour utiliser ses toilettes, tout en laissant la porte ouverte pour discuter avec lui, est pour moi quelque chose d’étrange et de presque inconcevable. Heureusement, les dessins ainsi que le côté addictif de ce roman graphique rehaussent un peu le tout.
En bref, je n’ai été que moyennement séduite en découvrant Cadavre exquis. J’avais trouvé La page blanche, autre roman graphique de Pénélope Bagieu, bien meilleur (sans parler de la trilogie Joséphine). Cette lecture reste pour autant un bon divertissement si l’on cherche à se détendre, à se changer les idées. C’est frais, c’est léger, ça se lit rapidement, alors pourquoi pas ?