« Les changements ne sont pas inquiétants. L’immobilité et le mensonge sont bien pires ».
Auteur : Bernard Werber
Édition : Le livre de Poche
Nombre de pages : 275 pages
Genre : science-fiction
Où le trouver ? Club, Amazon, Fnac
Un recueil d’histoires courtes qui présentent toutes une hypothèse poussée à son extrême.
Et s’il existait une école pour que les jeunes dieux apprennent à créer des sociétés humaines ? (L’école des jeunes dieux)
Comment fonctionnerait un monde où les nombres seraient à la base de tous les savoirs ? (Le mystère des chiffres)
Et si une météorite tombait sur le jardin du Luxembourg ? (Fragrance)
Une main gauche peut-elle faire sécession ? (Je de main)
Serait-il possible à l’humanité d’éviter les catastrophes ? (L’arbre des possibles)
Ce recueil de nouvelles fut mon 7e livre de Bernard Werber dévoré… Et j’en mangerai bien un 8e ! Cet auteur ne me déçoit jamais ! Je pense que la personne qui me l’a fait découvrir doit passer par-là, je lui fais un petit clin d’œil et lui dit un tout grand merci !
Je n’avais jamais lu de recueil de nouvelles avant mais je dois dire que j’ai trouvé le format assez dynamique. Bien qu’on n’entre jamais dans une histoire complètement parce que trop courte, le fait d’avoir plusieurs histoires donnent du rythme à la lecture. C’est une structure que je ne connaissais pas et que je me sais désormais apprécier.
De plus, Bernard Werber a toujours un esprit qui va loin. Dans ses nouvelles, on retrouve souvent un point de vue extérieur à nous, humains, pour expliquer nos comportements, nos actes, nos pensées. Je trouve ça totalement astucieux de sortir de notre bulle pour observer ce qui ne va pas et nous forger notre libre arbitre et esprit critique.
On retrouve, comme dit plus haut, beaucoup d’histoires dans lesquelles les protagonistes sont extra-humains, ce qui permet de nous voir plus facilement. Mais L’Arbre des possibles contient également beaucoup de nouvelles où Bernard Werber imagine comment le monde serait devenu avec tel ou tel évènement. La gloire extrême du football, une boule puante dans le jardin du Luxembourg à Paris, des lions qui deviennent des animaux de compagnie… Ça peut paraître anodin mais tous ces petits détails forment une nouvelle société et on a toujours des explications très sociologiques avec lui, ce que j’adore par-dessus tout.
Enfin, un sentiment m’a traversée tout au long du bouquin : je me sentais concernée par la société. J’avais l’impression que Werber me prenait par le col et me disait « Oh, bouge-toi un peu les fesses ! Oui, c’est à toi qui lit ces lignes que je parle ! C’est dans ce monde-là que tu veux vivre ?! Bien sûr que non ! Alors secoue-toi l’arrière-train, sinon tu vivras dans un monde répugnant et sans plus aucune humanité. Réveille-toi et, tant qu’à faire, réveille les autres à côté de toi parce que c’est la solidarité et l’humanité qui changera les choses. Si t’es toute seule et que personne te suit, rien ne bougera. » Oui, oui : tout ça ! Je vous assure qu’il a un pouvoir mobilisateur sur moi que je n’imaginais même pas. Grâce à cette lecture, j’ai envie d’agir pour le monde, protéger ma mère Nature, faire des choses pour ne pas la détruire et vivre sur une Terre abîmée par des égoïstes avares et manipulateurs. Je ne dis pas que je vais soulever une armée ou passer ma vie à mobiliser des troupes à la façon de Che Guevara (quoique, lui comme tous les autres n’étaient que des symboles d’une idée dans la tête de beaucoup plus de monde que ça), mais au moins faire des petits gestes : ne pas consommer pour rien, réutiliser au lieu de remplacer par un nouveau produit, faire des choses au lieu de les acheter toutes faites, être plus naturelle dans ma manière de vivre, être plus humaine… Écrire pour ouvrir les esprits ? Et si c’était ça, mon but, finalement ? Vous faire partager mes lectures pour répandre la culture et vous y intéresser ? Qui sait ?
J’espère en tous cas que je vous aurais donné l’envie de découvrir cet auteur formidable que j’affectionne tout particulièrement. Je l’ai découvert lorsque j’avais 14 ou 15 ans et je peux vous dire que même si je ne comprenais pas tout comme une adulte, il m’a permis de me forger un esprit critique et il a contribué à la création de ma manière de penser actuelle, ma façon de voir la société et il m’a fait découvrir ce regard sur le monde que je n’avais pas. Grâce à lui, j’ai grandi à l’intérieur. Et on ne remercie jamais assez un auteur pour ça.
Je vous souhaite de belles lectures !
Carolane.