Blabla#5 : parlons peu, parlons cul !

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Bonjouuuur ! Aujourd’hui on va papoter sur un sujet que tout le monde adore, puisqu’on va parler de FESSES dans les romans (youhou !!). Avant de démarrer, sachez que je suis super ouverte par rapport à tout ce qui touche au sexe donc je risque d’utiliser des termes pas toujours très charmants mais bon, il faut dire les choses comme elles sont. Alors c’est parti pour une petite liste de tous ces petits détails qui commencent à m’énerver !

  • Le salaud qui couche avec tout le monde (et le fait TOUJOURS bien)

Pour celui-ci, même pas besoin de chercher un roman en particulier : dans TOUTES les romances (à quelques exceptions près), le personnage masculin est décrit comme coureur de jupons, comme insatiable (hop c’est reparti pour un dixième tour), bref comme un distributeur d’orgasmes sur pattes. Alors mesdames et messieurs, je veux bien être gentille mais remettre le couvert dix fois d’affilée c’est impossible : en moyenne, un homme peut remettre le couvert… 0 fois. BAM.

Aussi, il faut ABSOLUMENT que le protagoniste couche avec tout le monde (et qu’il soit riche, pour baiser dans du champagne c’est important !!), sinon c’est apparemment beaucoup moins « attirant ». Je ne sais pas d’où sort cette idée mais je doute de son efficacité, surtout qu’elle a été vue, revue et re-revue.

D’ailleurs, quelqu’un pourrait dire aux auteur(e)s qu’un homme survit s’il ne couche pas avec quelqu’un pendant un jour ou deux ? Parce que vu le rythme de certains personnages je me demande s’ils sont au courant (et ils font comment quand leur copine a ses règles ?? Elles ont jamais leurs règles ou ça se passe comment, ils aiment ça saignant ?)

  • La fille qui n’est jamais tombée sur un bon coup (et découvre le cul avec le mec qui couche avec tout le monde) 

Rebelote, inutile de vous prendre la tête à chercher des titres, il y en a partout et J’EN PEUX PLUS. Pourquoi ce sont toujours les femmes qui sont inexpérimentées ? Pourquoi, pour UNE fois, ce ne serait pas l’homme qui serait complètement à la ramasse ? POURQUOI ???? Ah oui, et n’oublions pas le +100 de bonus si la fille est vierge (apparemment il faut brandir sa virginité comme un trophée dans certains romans…)

  • Les scènes de cul toutes les deux pages

Bon, déjà les scènes de cul sont à 90% entre hétéros donc niveau diversité on est loin du compte. A part ça, et à mes yeux, les scènes de cul sont une horreur dans un roman : c’est soit trop vulgaire (j’ai Driven en tête), soit placé n’importe quand dans le roman (« oh tiens tu rentres d’un enterrement ? Viens on baise », et oui cette scène revient souvent), soit complètement inutile. Lire des scènes de sexe ne me dérange pas lorsque c’est bien fait, or je les trouve de plus en plus vulgaires depuis quelques temps, alors que c’est loin d’être nécessaire. Surtout quand il y en a une toutes les deux pages : lire cinquante fois d’affilée le mot « bite » a tendance à me rebuter. Aussi, un truc qui commence à m’agacer, c’est le fait de terminer son roman sur une scène de cul. La solution de facilité par excellence.

En plus de ça, pas un seul homme dans ces romans n’a de problème ni avec son matos, ni à donner du plaisir, ce qui est du gros n’importe quoi quand on se renseigne un peu : je vous laisse avec ce lien qui est super intéressant et qui met un peu en lumière les difficultés rencontrées par les femmes par exemple. Après, ça reste effectivement un roman, et tout est possible dans les romans, mais j’en ai marre de lire tout et n’importe quoi sur des « dieux du sexe » qui n’ont aucun défaut et sont toujours à la hauteur de tout ce qu’on peut espérer.

Malheureusement je trouve que c’est de plus en plus difficile de trouver des romans sans scènes de cul partout, comme si c’était devenu plus important que l’histoire : c’est le cas, selon certains blogueurs, de la série Les Insurgés d’Elle Kennedy : exit le monde dystopique, dites bonjour aux accros des orgies ! Heureusement quelques auteur(e)s résistent, comme Katie McGarry ou Simone Elkeles, qui parviennent à écrire d’excellentes romances sans en rajouter des couches. Mais ils/elles se font rares et se retrouvent noyé(e)s dans la masse de récits « érotiques » qui sortent chaque mois.

Par contre un petit point positif (il en faut bien un), le fait que les protagonistes se protègent quasi tout le temps. ça peut paraître tout bête mais c’est quelque chose qui est super important donc c’est très bien que ce soit « abordé » dans les romans et pas passé sous silence.

  • Le mec obsédé 

Et tellement obsédé qu’il finit par vous dégoûter. Je veux bien qu’on pense à ça, c’est normal, mais quand c’est 24h/24 ça devient presque maladif. Un exemple plutôt récent, Caumes dans A la place du coeur : on nous parle d’une histoire d’amour dans un contexte difficile, mais tout ce que j’y ai vu c’est un ado qui veut tirer son coup le plus vite possible. Bye bye le contexte qui laissait présager un excellent roman, c’est un personnage qui gâche tout au récit et qui aurait besoin d’être secoué par moment. Et malheureusement ce trait se retrouve de plus en plus dans les romances actuelles : on ne parle plus d’amour mais de désir. Quand deux personnes se rencontrent dans un roman, ce n’est plus l’envie de faire connaissance et de construire quelque chose dont on parle mais l’envie de baiser. On est très dans la romance pour le coup.

  • La fille qui couche avec tout le monde

Manque de bol ce n’est pas la protagoniste, et c’est même en général « l’ennemie » (et l’exact contraire) de la fille pure. Grande, blonde, gros seins et tout le tralala, c’est le personnage méchant de l’histoire : entre les remarques des autres personnages sur sa sexualité (attention c’est une p*te, elle couche à gauche à droite…mais le mec qui fait pareil a pas droit à ces adjectifs…), la façon dont elle est traitée et tous les clichés bien pourris qui l’accompagnent, elle est juste là pour mettre en valeur la « pureté » de la protagoniste. Et ça m’énerve, pour la simple et bonne raison que le message qui découle de ce genre de persos c’est qu’avec une sexualité comme la sienne tu ne mérites que de te faire jeter comme un torchon (mais après que le mec qui couche avec tout le monde ait couché avec, et que la fille qui n’est jamais tombée sur un bon coup ait fait une crise de jalousie, bien sûr). Coucou le slut shaming !

  • Le mec à la limite du harcèlement sexuel (voire en plein dedans)

Et voilà le point qui m’énerve le plus. J’ai lu énormément de romances ces dernières années, j’en ai donc vu des vertes et des pas mûres, mais certains romans atteignent un stade un peu limite à mes yeux. Il y a de tout : entre la fille qui refuse les avances et le personnage qui lâche rien pendant des mois, le mec qui plaque la fille contre un mur alors qu’elle se débat, celui qui tripote sans consentement, le « baiser volé » (ou carrément forcé)… bref, une ribambelle de comportements qui sont romantisés alors que ça ne devrait pas l’être, tout simplement parce qu’il n’y a rien de romantique là-dedans. Idem avec le stalker creepy qui sait tout de l’héroïne : son nom, lieu de travail, le nom de son poisson rouge, l’âge auquel elle a arrêté d’avoir un doudou et la date de ses dernières règles (coucou Christian Grey). Vous trouvez ça mignon, un mec qui vous stalke comme si vous étiez sa proie ? Parce que moi non, au contraire j’aurais même tendance à le fuir comme la peste.

En bref, à mes yeux les romances (surtout NA) ressemblent de plus en plus à du porno, et du mauvais. Peu ou pas d’histoire, des persos dont l’envie de coucher passe avant tout, et des scènes de cul souvent vulgaires et inutiles… autant vous dire que je commence à détester ce genre qui pourtant me plaisait énormément à ses débuts. J’espère juste que les auteur(e)s finiront par se renouveler un peu, sans quoi c’est un genre que je vais rapidement arrêter de lire.

Si vous avez quelques clichés ou trucs qui vous agacent, n’hésitez pas à en parler : j’ajouterai des trucs au fur et à mesure dans l’article de toute façon. 🙂